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Alors qu'avec l'accélération de la crise, le prolétariat mondial tend à développer, renforcer son combat et à affirmer de plus en plus son autonomie de classe, on voit apparaître aujourd'hui des tentatives de regroupement d'éléments prolétariens cherchant a discuter, confronter, clarifier leurs positions en lien avec les besoins de la lutte de classe. Une des expressions de cette tendance générale dans la classe ouvrière s'est constituée à Tours, voici un an, à travers le surgissement d'un "cercle de discussion".
L'apparition de cercles de discussion, tels celui de Tours, s'inscrit totalement dans la dynamique de luttes de classe internationales de la période actuelle, dans la maturation profonde de la conscience qui s'opère dans la classe ouvrière. Ces cercles, encore peu nombreux aujourd'hui, sont une expression parmi d'autres dont se dote la classe ouvrière pour développer, affermir son combat. Dans le cadre de cet article, il s'agira de présenter ce qu’est le cercle de Tours, sa genèse, son évolution et plus largement, la signification profonde du surgissement de tels organes prolétariens. Face à un groupe révolutionnaire comme le FOR qui, dans un supplément à sa dernière publication (cf. Alarme n°39) tire à boulets rouges de façon totalement irresponsable sur le cercle de Tours, e auquel nous répondrons dans un prochain numéro, il est nécessaire pour les révolutionnaires en particulier de comprendre à quels besoins répond l'existence d'un cercle comme celui de Tours.
La nécessité de créer un cercle de discussion s'est imposée à des éléments en recherche de positions révolutionnaires, dont certains d'ailleurs venaient de rompre avec le gauchisme et qui, confrontés à l'accélération de l'histoire, aux enjeux décisifs qui se dessinent dans la situation présente, stimulés aussi par la présence à Tours de groupes révolutionnaires comme le FOR et le CCI, ont été poussés à se poser la question de cannent aller plus loin dans leur réflexion politique. Pour eux, s'est fait ressentir le besoin de développer la discussion, leur activité de façon collective. En ce sens la formation de ce cercle participe du mouvement général de regroupement de minorités plus conscientes, plus combatives au sein de la classe ouvrière, ayant la volonté d'approfondir des questions politiques.
Le besoin de regroupement d’éléments hétérogènes, se donnant pour objectif à travers une réflexion commune de développer, approfondir, clarifier les questions posées par la lutte de classe est le produit de la nouvelle vague de luttes dans laquelle s'est engagé le prolétariat mondial depuis l’automne 83. Elle est une expression vivante de 1’accélération des combats ouvriers et de la décantation au sein du prolétariat vers une réappropriation des positions de classe.
Le cercle de Tours qui s'est constitué en juin 87, a permis a des individus mesurant cruellement le handicap que représentaient leur jeunesse et leur inexpérience politique, de prendre conscience de ces deux phénomènes et de se donner les moyens pour y faire face. Le cercle a été et est toujours un outil décisif pour ces camarades de se réapproprier les acquis essentiels de 1'histoire du mouvement ouvrier, de mieux percevoir que les questions qu’ils se posaient vis-à-vis du combat actuel du prolétariat n'étaient pas des questions individuelles, sans attache avec le passé du mouvement ouvrier, mais qu'elles étaient a relier à toute l'expérience historique de ce mouvement, a tous les enseignements que la classe ouvrière et les révolutionnaires en son sein ont tirés des luttes du passé Au travers
de toutes les discussions qui ont animé la vie du cercle sur la nature du prolétariat, les leçons de la révolution russe, le rôle des révolutionnaires, les luttes de classe dans la décadence, etc., ces camarades eut pu asseoir, mieux appréhender, les positions de classe et leurs implications pratiques pour l’intervention dans les luttes actuelles de la classe ouvrière. En dépit du mépris dont le cercle a été l'objet de la part de certains groupes révolutionnaires corme le FOR ou le GCI, en dépit de toutes les difficultés, les vicissitudes pour animer, alimenter sa réflexion politique, le cercle de Tours reste un lieu de regroupement profondément vivant d'approfondissement, de clarification politique : une illustration patente de cela s'est concrétisée dans le fait qu'il a pu cristalliser, agréger à son effort militant, un certain nombre de nouveaux éléments moins proches des positions révolutionnaires mais qui se sont intégrés avec passion dans sa dynamique.
Son existence depuis une année maintenant a pu se maintenir et se développer en raison du fait que, parallèlement a ses discussions des positions politiques du mouvement ouvrier, il s'est clarifie en se confrontant au milieu révolutionnaire sur un certain nombre de points quant à sa nature, sa fonction dans le processus de regroupement des énergies prolétariennes. Cette clarification est très importante, car elle a une valeur, une dimension politique générale qui dépasse la simple existence du cercle de Tours. En effet, avant d'en arriver à définir ce qu'est un cercle de discussion, son rôle, son but, il lui a fallu déblayer un ensemble de flous sur ce qu'il ne pouvait pas être, sur la façon dont il devait se concevoir et à quelles nécessités il répondait dans la classe ouvrière.
Les principales caractéristiques qu'on peut mettre en avant d'ores et déjà, sont les suivantes :
La raison d'être fondamentale d'un cercle de discussion est donc d'être un creuset de réflexion politique dont la fonction essentielle est et reste la discussion politique la plus large, la plus ouverte possible, dans un souci de confronter, approfondir, clarifier activement les leçons, incontournables pour la pratique révolutionnaire aujourd'hui, de l'expérience historique de la classe ouvrière.
Bien que pour le moment le cercle de Tours soit un phénomène assez isole, l’éclosion de cercles de ce type ne peut qu'être appelée à se multiplier dans un avenir proche. Trois facteurs essentiels concourent au développement de tels organes :
Concernant des millions de prolétaires, le développement, l'élargissement de la conscience de classe ne peut que multiplier l'apparition de phénomènes comme les cercles de discussion à côté d'autres outils de regroupement du prolétariat. Le surgissement de cercles ayant une activité collective ne s'oppose pas à la fonction particulière des organisations révolutionnaires, mais en est un complément nécessaire, vital, qui participe au regroupement d'énergies révolutionnaires en gestation au sein du prolétariat. C'est pourquoi les révolutionnaires conscients de leur responsabilité se doivent de favoriser, d'encourager, d'intervenir dans ces lieux de réflexion qui tentent avec beaucoup de sérieux, beaucoup d'efforts et de difficultés, de participer au coté de la classe ouvrière.
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