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Nous publions ci-dessous la courte prise de position que nous a adressée un sympathisant du CCI choqué par le comportement de petit-bourgeois des individus, tel Philippe Bourrinet (sur le parcours et les agissements duquel nous consacrons un article disponible sur le site internet du CCI), qui s’imaginent pouvoir faire main basse sur les productions du mouvement ouvrier sous prétexte qu’ils se sont déjà vendus eux-mêmes corps et âme à la classe dominante. Nous saluons vivement le soutien qui nous est apporté par le camarade dans sa lettre. L’indignation morale et la solidarité sont au cœur de ce courrier et sont les meilleures armes du prolétariat dans son combat pour le communisme.
RI, décembre 2014
On assiste aujourd’hui à une montée des intellectuels de tous bords qui commencent à parler de Marx et Engels et de la Gauche communiste ; ils écrivent notre histoire et ils viennent nous la vendre avec les droits d’auteurs et la propriété privée intellectuelle, la pire forme de propriété.
Nous tenons à préciser, tout d’abord, que Marx, Engels, Rosa, Lénine, Trotski, Bordiga, Gorter, Mattick, Pannekoek… et les autres militants de la Gauche communiste, n’ont jamais été des intellectuels : c’étaient des “militants communistes”.
Nous ne sommes pas contre la théorie, nous sommes pour la théorie, produite par des militants, au sein d’un parti ou d’une organisation communiste.
Nous sommes pour l’adhésion des intellectuels aux organisations communistes et aux partis communistes mais, à ce moment-là, ils cessent d’être des “intellectuels” et ils deviennent des “militants communistes”.
Ce qu’ils vont écrire au sein de l’organisation ou du parti n’est plus leur propriété mais la propriété du prolétariat.
Leurs œuvres sont une œuvre collective impersonnelle, en dehors de toute propriété privée intellectuelle, la pire forme de propriété.
Quand les foules quittèrent Jean-Baptiste pour suivre Jésus, Jean-Baptiste avait dit : “Il est temps que je disparaisse dans l’ombre et que Jésus vienne prendre sa place sur le devant de la scène”. Jean-Baptiste savait qu’il était un simple intendant, gérant des biens du propriétaire pendant son absence mais prêt à lui céder la place dès son retour.
Il est de même pour les anciens militants de la Gauche communiste et ceux d’aujourd’hui. Ils ne sont que des simples intendants, gérant un patrimoine du prolétariat pendant son absence.
Ils avaient la garde des biens du prolétariat pendant un certain temps afin d’accomplir sa révolution.
Les militants de la Gauche communiste ne sont pas propriétaires et maîtres de toutes ces expériences qui leurs ont été confiées par le prolétariat pour un dessein précis.
Les anciens militants de la Gauche communiste et ceux d’aujourd’hui ne sont pas appelés à assumer une position importante, ils ont seulement un patrimoine à sauvegarder et à diffuser car il ne leur appartient pas. C’est ça leur vraie responsabilité et la valeur de leur mission.
Ils sont les administrateurs des expériences que le prolétariat leur a confiées en attendant son retour. Ils n’ont aucun droit d’auteur à réclamer, sinon nous appellerons Marx, Engels, Rosa, Lénine, Bordiga, Trotski, Gorter, Mattick, Pannekoek, etc., pour réclamer les droits d’auteurs.
R.