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Notre camarade Claude est décédée en juillet 2011 d’insuffisance respiratoire, à l’âge de 60 ans.
C’est dans les années 1970 qu’elle avait fait ses premières expériences politiques, dans l’ambiance agitée de la période post-68 à l’université de Vincennes où elle milite d’abord dans les rangs de la LCR. Comme beaucoup d’étudiants de cette université, déjà à l’époque, elle doit occuper successivement différents emplois temporaires pour subvenir à ses besoins en même temps qu’elle effectue des études de psychologie. C’est en compagnie d’autres étudiants, notamment en provenance de cette université, qu’elle participe à un groupe de discussions politiques et qu’elle découvre les positions du CCI, les discute et les approfondit jusqu’au moment où elle décide de rompre avec le trotskisme et la LCR. Elle rejoint alors le CCI en septembre 1975, en même temps que l’essentiel des éléments du groupe de discussion en question. Elle militera dans la section en France du CCI jusqu’en 1990, les deux années précédentes ayant été celles d’un relatif isolement de sa part vis-à-vis de l’organisation, alors qu’elle avait déménagé dans l’île de la Réunion.
Lorsqu’elle décide de revenir vivre en métropole, en 1992, c’est en partie afin de pouvoir être associée de plus près aux activités du CCI. Après toute une période de galère, lorsqu’elle se réinstalle en France, elle participe à certaines activités (d’intervention en particulier) aux côtés du CCI, puis se pose alors à elle la question de réintégrer les rangs de notre organisation et des discussions ont lieu en ce sens. Elle hésite cependant à franchir le pas, en raison en particulier de la dégradation rapide de son état de santé qui la handicape, physiquement et moralement. De ce fait, en dépit d’une implication croissante et d’un engagement sans faille à nos côtés et bien que sachant qu’elle était la bienvenue en notre sein, elle ne pourra jamais formellement redevenir membre de notre organisation.
Quoi qu’il en soit, depuis que nous la côtoyons soit comme membre, soit en tant que très proche sympathisante, nous pouvons témoigner de son très grand attachement au combat de la classe ouvrière, à la révolution et au CCI, comme en avait attesté son soutien à notre organisation dans des combats politiques à la fin des années 1990-début des années 2000. C’est donc à une militante convaincue et dévouée de la cause du prolétariat à qui nous rendons aujourd’hui hommage.
Nous avons bien sûr des souvenirs concernant la militante et la femme de cœur qu’elle était, spontanée, vive, intelligente, dotée d’une très grande générosité et d’une profonde sensibilité, n’hésitant jamais à rendre service de façon désintéressée.
Dans la vie de l’organisation, lorsque la camarade était persuadée de quelque chose, elle ne le gardait pas pour elle et pouvait même faire preuve d’une certaine opiniâtreté dans la défense de ses idées, surtout dans une première période de sa vie militante. Ce qui ne l’a pas empêchée d’apprendre à écouter, de savoir enrichir son point de vue grâce à la discussion. Elle a aussi bien sûr participé en notre sein à des combats politiques d’une certaine âpreté mais n’en a pas pour autant nourri de rancunes envers qui que ce soit.
Ce qui a le plus frappé certains d’entre nous, qui ont souvent eu l’occasion d’intervenir à ses côtés dans des manifestations, c’est sa capacité à établir le contact pour susciter la discussion parmi les ouvriers, dans des contextes parfois difficiles d’indifférence ou d’hostilité. Il lui arrivait ainsi, maintes fois, de poursuivre la discussion avec de petits groupes jusqu’à la fin de la manifestation tout en diffusant notre presse. Elle savait se mettre à la place de l’autre et trouver les mots simples et convaincants qui interpellent et accrochent, sans rien concéder à ses convictions. Personne n’était indifférent à la chaleur humaine qui enveloppait ses paroles. La camarade était connue pour sa très grande sensibilité humaine, parfois exacerbée.
Toutes ces qualités ne sont pas passées inaperçues de ses proches parmi lesquels figuraient des militants bien sûr, mais aussi des membres de sa famille, des collègues et des amis, envers lesquels elle a toujours manifesté une fidélité à toute épreuve et une grande loyauté.
A ceux-là, nous nous joignons pour t’adresser un dernier salut, Claude. Tu laisses dans nos cœurs un grand vide et nous conserverons de toi une magnifique image.
CCI