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Nos camarades du Réseau de Rencontre et de Solidarité (Red de Encuentro y Solidaridad) d’Alicante et le collectif L'Escletxa ont organisé une rencontré pour débattre et contribuer à la lutte ouvrière les 11 et 12 février derniers. On devait y aborder des expériences de lutte en France et à Barcelone. La volonté affichée de cette réunion était : "Se regrouper pour développer la lutte ouvrière".
Nous publions ci-dessous l'Appel à cette rencontre car il témoigne de cet effort de notre classe à créer des lieux de débats révolutionnaires et est une preuve vivante du besoin des exploités à tisser entre eux des liens forts de solidarité dans la lutte.
L'Appel du Réseau de Rencontre et de Solidarité
NOUS RETROUVER POUR PARTAGER des expériences d’unité, d’auto-organisation, de solidarité.
PARTAGER CES EXPERIENCES POUR CONTINUER LA LUTTE
Il y a peu de temps, nous commencions un de nos tracts ainsi : « Nous cherchons des travailleurs (des personnes) pour exprimer nos véritables besoins ». Nous poursuivons cette recherche, parce que nous savons que nous ne sommes pas seuls. Nous savons de l’existence d’un mouvement (chétif et diffus encore de nos jours) qui se produit et qui grandit partout dans le monde et qui est déjà apparu avec force à d’autres moments de l’histoire. Nous pouvons le nommer de différentes manières différentes : internationalisme prolétarien, autonomie ouvrière, ou encore, mouvement auto-organisé des travailleurs. C’est dans ces mouvements que s’est concrétisé et se concrétise toujours le meilleur de ce que le genre humain peut donner :
• L’unité : se ressembler fraternellement pour mettre en commun nos besoins et pouvoir leur donner une issue, en comprenant que les besoins des autres correspondent aux nôtres, sans établir des frontières artificielles : de races, de nations, de secteur...
• En nous organisant par nous mêmes sans besoin d’intermédiaires, dans de véritables ASSEMBLÉES, qui concrétisent au mieux ce que nous ressentons à travers nos luttes pour une vie meilleure.
• Sur la solidarité et la coopération, en comprenant bien que, sans elles, nous ne serions que des êtres acculés à la solitude et à l’incapacité de nous défendre.
Dans l'état actuel des choses, il n’est pas facile de se comprendre en tant que collectif, alors qu'on essaye en permanence de nous isoler pour pouvoir ainsi nous frapper plus fort avec la crise, le chômage, les expulsions, les salaires non payés, et qu'il ne nous reste que les plaintes des « on-n’arrive-plus-à joindre-les deux-bouts- à-la-fin-du-mois », des « quel-va-être-le-futur-de-nos-enfants »...
C’est terriblement simple à comprendre quand on se trouve concrètement dans de telles situations, celles que nous touchons du doigt avec notre corps, avec nos sentiments, et aussi avec nos « mains pensantes ». Par hasard, n’avez-vous jamais passé du temps à ruminer, avec votre compte bancaire à la main, en essayant de faire durer le plus longtemps possible les quelques euros que vous avez en poche, jusqu’à une nouvelle acrobatie de prêt ou de report de payement ? Ne vous est-il jamais arrivé de sentir votre coeur se serrer en entendant la mère ou le grand-père reconnaître qu’ils sont en train de vivre dans la gêne parce qu’il faut répartir la pension entre le chômeur de la famille et l’endetté jusqu’au cou ?...
Encore une fois, nous vous appelons, nous nous appelons, tous, les travailleurs, les chômeurs, les expulsés, les étudiants qui connaissent bien leur non-futur, les retraités aux pensions encore une fois laminées, les ménagères qui doivent surtout se ménager sans salaire,... aux PROLETAIRES, à tous ceux auxquels ce système n’offre d’autre issue que l’angoisse, la pauvreté cachée ou ouverte, la crainte de ne pas savoir ce qui va se passer le lendemain, le fait d’être toujours les spectateurs impuissants de ce que d’autres veulent faire avec notre propre survie.
Parce que, malgré tout, la VIE est toujours là et il y en a qui luttent pour elle, pour celle de tous, en partant des besoins immédiats, en rejoignant les siens, tous ceux qui partagent ces mêmes besoins devenus pénuries, en nous efforçant de construire un mouvement qui puisse tout changer. Ce sont de petites expériences, éparpillées de par le monde entier, quelques unes pratiquement inconnues, mais ce sont NOS expériences et nous savons que le fait de les mettre en commun nous rendra plus forts.
Red de Encuentro y Solidaridad de Trabajadores (Alicante)
Ateneo Libertario "La Escletxa" [Athénée Libertaire]
escletxa.org
Dans cette rencontre participent à partir de leurs expériences, des camarades :
- des Comités de quartier de l’Assemblée de Barcelone. C’est une expérience « assembléiste1 » qui a fait du bruit dans les médias à cause de l’occupation de l’ancienne Banque de crédit et des incidents provoqués par la police pendant l’évacuation (c’était le jour de la dernière grève générale). Cette assemblée mène, cependant, un travail profond d’auto-organisation et de lutte au-delà du spectaculaire que les journalistes aiment présenter.
- Les Assemblées de travailleurs de Toulouse qui sont le reflet de la volonté de mener une lutte auto-organisée de la part des travailleurs en France aujourd'hui. Ces assemblées essayent de faire front aux attaques contre les conditions de vie des travailleurs, ainsi qu’à la démobilisation et la manipulation syndicales.
- Le Groupe Rupture, de Madrid. Ce sont des camarades avec une longue trajectoire, qui animent la lutte auto-organisée des travailleurs, et y participent en alimentant le débat dans leur publication.
- L'Assemblée des travailleurs de Valence qui se présente comme un espace de rencontre, de débat et d’intervention par la classe ouvrière et pour la classe ouvrière.
- Le Réseau de rencontre et de solidarité de travailleurs d’Alicante. C’est une initiative partie de la Plateforme des travailleurs des Services sociaux de la Santé, à partir de la lutte let de ses assemblées générales, tout en évoluant et ebn s’appuyant sur la certitude du fait qu’il n’y a que l’unité et l’extension des luttes qui puissent nous ouvrir une perspective.
Ce qui nous rassemble tous, ce sont les efforts d’auto-organisation et d’unité, le principe de la solidarité entre nous et la pratique des assemblées générales interprofessionnelles et ouvertes.
Nous espérons et souhaitons que d’autres personnes, groupes ou assemblées, auxquels cet appel peut parvenir par quelque moyen que ce soit, nous rejoignent et participent à notre rencontre.
Avec cette invitation, considérez votre présence comme indispensable.
Nous vous attendons.
1 Qu’on nous permette ce néologisme en français pour traduire « asambleísta », c'est-à-dire qui lutte pour des assemblées ouvrières souveraines.