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Tous les gouvernements, d’extrême droite, de droite, de gauche ou d’extrême gauche, mènent partout les mêmes attaques ignobles contre les conditions de vie et de travail, les mêmes vagues de licenciements, les mêmes coupes budgétaires… Résultat, dans tous les pays, les populations sont en train de plonger dans la misère.
Selon le dernier “document de référence” daté du 13 septembre du Fonds monétaire international et de l’Organisation internationale du travail, la crise financière mondiale a provoqué une flambée du chômage à travers le monde. Le nombre officiel de chômeurs est passé de 30 millions en 2007 à plus de 210 millions aujourd’hui. En Espagne, l’augmentation avoisine les 10 %. En Irlande, l’ex-”Tigre celtique”, la hausse sur un an est de 7 %. Aux Etats-Unis, la pauvreté là-aussi vient d’atteindre un nouveau record historique. Le dernier rapport annuel du Bureau américain du recensement a annoncé mi-septembre que 43,6 millions de personnes se situaient désormais sous le seuil de pauvreté. Concrètement, un Américain sur sept vit avec moins de 902 dollars par mois. Pour les seules années 2008 et 2009, 6,3 millions d’Américains ont rejoint les rangs des “nouveaux pauvres” ! Evidemment, face à cette “épidémie économique”, la bourgeoisie de la première puissance mondiale ne reste pas les bras ballants, sans réagir. A Las Vegas, par exemple, un mur a été construit… pour cacher aux yeux des touristes le quartier le plus “défavorisé ! Ceux qui vivent, où plutôt survivent, dans ce nouveau bidonville doivent maintenant faire plusieurs kilomètres de détour pour aller travailler, étudier ou se soigner. Les urgentistes, les ambulanciers et les pompiers perdent eux aussi des minutes précieuses qui parfois condamnent les victimes d’arrêts cardiaques ou d’accidents… Mais peu importe pour la classe dominante, si elle est impuissante à endiguer la vague de paupérisation, il lui reste son cynisme : “Cachez ce dénuement que je ne saurais voir.”
Comme un symbole de la dimension planétaire de la crise, à quelques kilomètres des côtes américaines, sur l’île de Cuba, le régime castriste vient d’annoncer la suppression d’un demi-million d’emplois publics en seulement six mois ! Les fonctionnaires en Russie vont d’ailleurs subir peu ou prou le même régime : 100 000 suppressions en trois ans.
Tous ces chiffres ne sont pas des abstractions, ils s’incarnent de façon dramatique dans la vie quotidienne de millions de familles ouvrières. Entre mille exemples, d’après le nouveau baromètre Cercle Santé-Europ Assistance, “un quart des Polonais, des Français et des Américains renoncent à se faire soigner à cause de la crise économique” (la Tribune du 21 septembre). La France est réputée pour avoir l’un des systèmes de soin les plus performants et égalitaires au monde. Et pourtant, sur “la terre des Droits de l’Homme”, la part des personnes “préférant différer leurs soins” a bondi de 11 % à 23 % en un an seulement ! (Idem)
Et demain ? Ce sera pire…
La crise économique n’est pas un “mauvais moment à passer”. Tous ces dirigeants, ces politiques, ces docteurs es-sciences qui viennent sur les plateaux télé expliquer comment les sacrifices d’aujourd’hui vont nous permettre de “sortir du tunnel” demain sont de fieffés menteurs.
Depuis 1967, les récessions se succèdent les unes aux autres, entraînant toujours plus bas l’humanité. Et le rythme s’accélère. Aujourd’hui, deux ans seulement après le séisme financier de 2008, des nuages noirs et menaçants s’accumulent déjà à nouveau sur l’économie mondiale. Toutes les banques sont surendettées. Près de 120 établissements ont fait faillite aux Etats-Unis depuis le début de l’année 2010. En Irlande, la banque nationalisée Anglo Irish Bank vient d’annoncer une perte semestrielle de 8,2 milliards d’euros, ce qui est un record historique national. Les collectivités publiques locales sont dans la même situation. Harrisburg, la capitale de la Pennsylvanie, est au bord de la banqueroute. Cette ville de 47 000 habitants croule sous le poids de ses dettes ; elle n’a même pas pu rembourser ses créanciers en septembre. Les autorités locales ont donc annoncé un “plan de la dernière chance” : baisse drastique du salaire des fonctionnaires, hausse de toutes les taxes et ventes de biens communaux comme les parkings ou les bibliothèques. Et il ne s’agit pas là d’un cas isolé. La très grande majorité des capitales américaines ont des déficits comparables. Les Etats de l’Union eux-mêmes sont menacés par la banqueroute ; cela fait plusieurs mois déjà que la Californie paye ses fonctionnaires (ceux qu’elle n’a pas encore licenciés) non plus en dollars mais en IOU (1), sorte de nouvelle monnaie locale. Et les Etats nationaux suivent le même chemin. Selon l’avis même des experts économiques les plus sérieux (Roubini, Stiglitz, Jorion…), le sauvetage in extremis de la Grèce va faire long feu. L’Irlande, le Portugal, l’Espagne et l’Italie pourraient bien être à leur tour dans l’œil du cyclone très prochainement. Et les “fondamentaux économiques” (l’emploi et le chômage, l’endettement bancaire et étatique, l’immobilier…) aux Etats-Unis sont en train de se dégrader très rapidement.
Il est impossible d’annoncer avec certitude quel secteur de l’économie mondiale sera frappé le premier et à quel moment. Mais une chose est certaine, la crise va inexorablement s’aggraver et les tempêtes vont être de plus en plus violentes. Les exploités n’ont aucune illusion à se faire : le capital va se dresser de manière de plus en plus brutale face à eux.
Pawel (25 septembre)
1) I Owe Unto – Je dois sur une période indéterminée – contracté en langage courant en I Owe You – Je vous dois.