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Nous évoquons Anton comme un combattant intransigeant de la classe, qui s’est opposé à l’exploitation dans la société qu’il a lui-même subie en usine et qui a contribué à la transmission de ses expériences à une nouvelle génération de révolutionnaires après 1968.
Il ne l’a pas fait tout seul : à côté de lui et avec lui, il y en avait beaucoup d’autres qui ont vécu des expériences similaires, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Autour de cette communauté s’est développé un cercle de discussion vivant dans les années qui ont suivi la guerre. Il y a eu de nombreuses discussions politiques et philosophiques immédiatement après la guerre au sein de l’Institut Emile Vandervelde avec le professeur Flam, issu de la Résistance au sein des camps de l’holocauste. Les heurts, également, avec la bureaucratie social-démocrate de Hoboken (une banlieue “rouge” d’Anvers) et l’intégration des groupes de la résistance du PCB (Parti communiste de Belgique) au gouvernement, ont constitué l’arrière-plan de la rupture politique définitive avec le stalinisme. Au début des années 1950, celle-ci a mené à des contacts avec le groupe de la Gauche communiste Spartacusbond aux Pays-Bas. Celui-ci a alors organisé d’intenses débats communs à Anvers. Il s’en est suivi une collaboration avec le Spartacusbond. Anton devint un fidèle collaborateur de leur journal, au travers des traductions qu’il faisait d’articles de la presse internationale de la Gauche communiste et d’anarchistes (parmi lesquels Révolution internationale après 1973).
Dans le conflit entre le Spartacusbond et le groupe conseilliste déchiré Daad & Gedachte, autour de 1964, il prit très consciemment le parti de Spartacusbond. Il trouvait en effet que les positions de D&G ne mèneraient qu’à la négation de toute activité politique en tant que groupe prolétarien, ce que la réalité a confirmé. Les tendances conseillistes de D&G ont en effet souvent eu une influence négative sur la survie des groupes prolétariens aux Pays-Bas et en Belgique. Y compris au sein de nos prédécesseurs directs : les Revolutionaire Raden Socialisten (Anvers), les Vrije Raden Socialisten (Gand) en Belgique, et Radencommunisme aux Pays-Bas se sont développés au travers d’une critique de l’attitude conseilliste de Daad & Gedachte au profit de la défense d’une intervention active de l’organisation révolutionnaire dans la lutte de classe.
Dans ce sens, c’est Anton qui a mis en contact notre groupe de jeunes Revolutionaire Raden Socialisten, issu du bilan politique de mai 68, avec Révolution internationale en 1972-73. Il a alors apporté une contribution essentielle à notre orientation politique de 1972 à 1975, en attirant notre attention sur l’importance des analyses politiques de Révolution internationale (un des groupes fondateurs du CCI), ce qui a conduit en 1975 à notre adhésion au CCI en cours de formation. Très tôt, il attirait notre attention sur l’importance d’approfondir la question de l’écologie d’un point de vue marxiste. Depuis lors, il est toujours resté un véritable sympathisant de notre organisation.
Chez lui, on rencontrait régulièrement des visiteurs qui discutaient des sujets les plus divers. Ces dernières années, il vivait plus retiré en compagnie des dessins et des peintures rudes de Rik Schevernels (†1972), son meilleur ami, artiste qui fustigeait l’église, le stalinisme et les syndicats, et de ses livres et publications philosophiques et politiques. Nous lui sommes toujours reconnaissants de sa contribution à notre évolution politique.
CCI