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Bordiga, communiste de gauche d'Italie, qualifia un jour l'ensemble de l'œuvre de Marx de "nécrologie du capital" – en d'autres termes, l'étude des contradictions internes auxquelles la société bourgeoise ne pourrait échapper et qui la mèneraient à sa fin.
Décréter la mort avec certitude est un problème pour les êtres humains de façon générale – l'humanité est la seule espèce du règne animal à porter le poids de la conscience de l'inévitabilité de la mort, et ce fardeau se manifeste, entre autres, par l'omniprésence des mythes de la vie après la mort dans toutes les époques de l'histoire et dans toutes les formations sociales.
De même, les classes dominantes, exploiteuses, et les individus qui la représentent sont heureux d'échapper à la mort en se consolant par des rêves sur le caractère éternel des fondements et de la destinée de leur règne. Le régime des pharaons et des empereurs divins est ainsi justifié par les histoires sacrées qui embrassent les origines primordiales jusqu'au futur lointain.
Bien qu'elle s'enorgueillisse de sa vision rationnelle et scientifique, la bourgeoisie n'en est pas moins sujette aux projections mythologiques. Comme Marx l'a observé, on discerne aisément cela dans l'attitude de cette classe envers l'histoire où elle projette ses "Robinsonnades" sur la propriété privée comme fondement de l'existence humaine. Et elle n'est pas plus encline que les anciens despotes à envisager la fin de son système d'exploitation. Même dans son époque révolutionnaire, même dans la pensée du philosophe par excellence du mouvement dialectique, Hegel, on trouve la même tendance à proclamer que la domination de la société bourgeoise constitue "la fin de l'histoire". Marx fit la remarque que pour Hegel, l'avancée permanente de l'Esprit du Monde avait fini par trouver paix et repos sous la forme de l'Etat bureaucratique prussien (qui, d'ailleurs, était toujours bien embourbé dans le passé féodal).
Nous considérons donc comme un axiome de base de la vision du monde de la bourgeoisie, distordue par son idéologie, le fait qu'elle ne peut tolérer aucune théorie qui mette en avant la nature purement transitoire de sa domination de classe. Le marxisme lui, qui exprime le point de vue théorique de la première classe exploitée de l'histoire à contenir les germes d'un nouvel ordre social, ne connaît pas un tel blocage de sa vision.
Ainsi, Le Manifeste communiste de 1848 commence par le passage célèbre sur l'histoire comme étant celle de la lutte de classe qui, dans tous les modes de production jusqu'ici, avait fait éclater le tissu social de l'intérieur, et fini "soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte" (chapitre "Bourgeois et prolétaires") 1. La société bourgeoise a simplifié les oppositions de classe au point de les avoir réduits socialement à deux grands camps – capitaliste d'une part, prolétarien de l'autre. Et le destin du prolétariat est d'être le fossoyeur de l'ordre bourgeois.
Mais Le Manifeste ne s'attendait pas à ce que la confrontation décisive entre les classes résulte simplement de la simplification des différences dans le capitalisme, ni de l'injustice évidente représentée par le monopole des privilèges et de la richesse par la bourgeoisie. Il était d'abord nécessaire que le système bourgeois ne soit plus capable de fonctionner "normalement", qu'il ait atteint le point où "... la bourgeoisie est incapable de remplir plus longtemps son rôle de classe dirigeante et d'imposer à la société, comme loi régulatrice, les conditions d'existence de sa classe. Elle ne peut plus régner, parce qu'elle est incapable d'assurer l'existence de son esclave dans le cadre de son esclavage, parce qu'elle est obligée de le laisser déchoir au point de devoir le nourrir au lieu de se faire nourrir par lui. La société ne peut plus vivre sous sa domination, ce qui revient à dire que l'existence de la bourgeoisie n'est plus compatible avec celle de la société." (Ibid.) En somme, le renversement de la société bourgeoise devient une nécessité vitale pour la survie même de la classe exploitée et de la vie sociale dans son ensemble.
Le Manifeste voyait dans les crises économiques qui ravageaient périodiquement la société capitaliste à cette époque les signes avant-coureurs de ce moment qui approchait.
"Une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s'abat sur la société, - l'épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée ; on dirait qu'une famine, une guerre d'extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance ; l'industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la société a trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d'industrie, trop de commerce. Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus le régime de la propriété bourgeoise ; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ce régime qui alors leur fait obstacle ; et toutes les fois que les forces productives sociales triomphent de cet obstacle, elles précipitent dans le désordre la société bourgeoise tout entière et menacent l'existence de la propriété bourgeoise. Le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein - Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ces crises ? D'un côté, en détruisant par la violence une masse de forces productives ; de l'autre, en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond les anciens. A quoi cela aboutit-il ? A préparer des crises plus générales et plus formidables et à diminuer les moyens de les prévenir." (Ibid.)
Il y a plusieurs points à souligner à propos de ce passage souvent cité :
- il établit que les crises économiques sont le résultat de la surproduction de marchandises, du fait que les vastes forces productives mises en oeuvre par le capitalisme se heurtent aux limites de la forme capitaliste d'appropriation et de distribution. Comme Marx allait l'expliquer plus tard, il ne s'agissait pas de surproduction par rapport aux besoins. Au contraire, elle résultait du fait que les besoins de la grande majorité étaient nécessairement restreints par l'existence de rapports de production antagoniques. C'était la surproduction par rapport à la demande effective – une demande soutenue par la capacité de payer ;
- il considère que les rapports de production capitalistes sont déjà devenus une entrave définitive au développement de ces forces productives, un carcan qui les entravait ;
- en même temps, le capitalisme a à sa disposition différents mécanismes pour surmonter ses crises : d'une part, la destruction de capital, ce par quoi Marx voulait essentiellement dire non la destruction physique d'usines et de machines non rentables, mais leur destruction comme valeur parce que la crise les rendait inutiles. Ceci, comme Marx allait l'expliquer dans des travaux ultérieurs, permettait à la fois de débarrasser le marché de concurrents improductifs et avait un effet "bénéfique" sur le taux de profit ; d'autre part, "la conquête de nouveaux marchés et la meilleure exploitation des anciens", permettait d'échapper temporairement à l'engorgement du marché dans les zones déjà conquises par le capitalisme ;
- ces mécanismes échappatoires eux-mêmes ne faisaient en réalité que préparer la voie à des crises de plus en plus destructrices et tendaient à se neutraliser comme moyens de surmonter la crise. Bref, le capitalisme avançait nécessairement vers une impasse historique.
Le Manifeste a été écrit à la veille de la grande vague de soulèvements qui a balayé l'Europe au cours de l'année 1848. Mais bien que ces soulèvements eussent des racines très matérielles – en particulier, l'éclatement de famines dans toute une série de pays – et que se fussent exprimées alors les premières manifestations massives de l'autonomie politique du prolétariat (le mouvement chartiste en Grande-Bretagne, le soulèvement de juin de la classe ouvrière parisienne), ils constituaient essentiellement les derniers feux de la révolution bourgeoise contre l'absolutisme féodal. Dans son effort pour comprendre l'échec de ces soulèvements du point de vue du prolétariat – même les buts bourgeois que se donnait la révolution ont rarement été atteints et la bourgeoisie française n'hésita pas à écraser les ouvriers insurgés de Paris – Marx reconnut que la perspective d'une révolution prolétarienne imminente était prématurée. Non seulement la classe ouvrière avait reçu un coup et avait reculé politiquement avec la défaite des soulèvements de 1848, mais le capitalisme était très loin d'avoir achevé sa mission historique, il s'étendait à travers la planète et continuait à "créer un monde à son image" comme l'exprime Le Manifeste. Le dynamisme de la bourgeoisie, comme Le Manifeste le reconnaissait, était encore une forte réalité. Contre les militants impatients de son propre "parti" qui pensaient que les masses pouvaient être poussées à l'action par la simple volonté, Marx mit en avant que le prolétariat aurait sans doute à mener des luttes pendant des décennies avant de parvenir à la confrontation décisive avec son ennemi de classe. Il défendit aussi avec force l'idée que "Une nouvelle révolution ne sera possible qu'à la suite d'une nouvelle crise, mais l'une est aussi certaine que l'autre." (Les luttes de classe en France, chapitre : "L'abolition du suffrage universel en 1850") 2
Marx répond aux apologistes
C'est cette conviction qui amena Marx à se dédier à l'étude – ou, plutôt, à la critique – de l'économie politique, une recherche profonde et vaste qui allait prendre la forme écrite des Grundrisse et des quatre volumes du Capital. Pour comprendre les conditions matérielles de la révolution prolétarienne, il était nécessaire de comprendre plus en profondeur les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste, les faiblesses fatales qui finiraient pas le condamner à mort.
Dans ces travaux, Marx reconnaît sa dette envers des économistes bourgeois tels que Adam Smith et Ricardo qui avaient largement contribué à la compréhension du système économique bourgeois, en particulier parce que, dans leurs polémiques contre les apologistes des formes de production semi-féodales dépassées, ils avaient défendu le point de vue selon lequel la "valeur" des marchandises n'était pas quelque chose d'inhérent à la qualité du sol, ni un chiffre déterminé par les caprices de l'offre et de la demande, mais qu'elle se basait sur le travail réel des hommes. Mais Marx montra également que ces polémistes de la bourgeoisie étaient aussi ses apologistes dans la mesure où dans leurs écrits :
- ils reflétaient la vision du "sens commun" de l'idéologie bourgeoise qui, tout en condamnant les modes de production précédents, l'esclavage et le féodalisme, en tant que systèmes de privilèges de classe, niait que le capitalisme fût à son tour fondé sur l'exploitation du travail puisque pour eux, la transaction fondamentale au cœur de la production capitaliste était un échange équitable entre la capacité de travail de l'ouvrier et le salaire qui lui était offert par le capitaliste. Marx montra qu'au même titre que les modes de production précédents, le capitalisme était fondé sur l'extraction du surtravail de la classe exploitée – mais que ceci prenait la forme de l'extraction de la plus-value, le temps de travail "libre" extorqué à l'ouvrier mais dissimulé dans le contrat salarial ;
- ils avaient tendance à considérer que, malgré le problème des crises économiques périodiques du capitalisme, il n'existait pas de barrières inhérentes au développement de celui-ci et que l'on n'atteindrait donc jamais le point où il serait nécessaire de le dépasser dans une forme de société supérieure. S'il y avait des crises, elles étaient dues à l'action des spéculateurs ou à une disproportionnalité temporaire entre les différentes branches de l'industrie, ou à d'autres facteurs contingents et, puisque chaque produit était, en fin de compte, destiné à trouver acheteur, l'opération même du marché finirait par surmonter les problèmes et fournirait les bases pour de nouvelles phases de croissance.
Ce qui est fondamental dans toutes les théories économiques bourgeoises, c'est le déni du fait que les crises du capitalisme prouvent qu'il existe des contradictions fondamentales et insurmontables dans le mode de production capitaliste – oiseaux de mauvais augure, corbeaux annonciateurs de catastrophes dont les rauques croassements prophétisent le Ragnarök 3 de la société bourgeoise.
"La phraséologie apologétique visant à nier les crises a son importance parce qu'elle prouve le contraire de ce qu'elle veut prouver. Pour nier la crise, elle affirme l'unité là où il y a contradiction et opposition. A la vérité, on pourrait dire que, si les contradictions arbitrairement niées par les apologistes n'existaient pas, il n'y aurait pas de crise. Mais en réalité la crise existe parce que ces contradictions existent. Toute raison qu'ils allèguent contre la crise vise à nier arbitrairement les contradictions réelles qui sont cause de la crise. Ce désir fantaisiste de nier les contradictions ne fait que confirmer les contradictions réelles dont on souhaite précisément l'inexistence." (Théories de la plus-value). 4
Premier oiseau de mauvais augure : "la surproduction, contradiction fondamentale du capital développé..."
L'apologie du capital par les économistes se fonde dans une large mesure sur le déni du fait que les crises de surproduction qui font leur apparition au cours de la deuxième ou de la troisième décennie du 19e siècle, soient un indicateur de l'existence de barrières insurmontables pour le mode de production bourgeois.
Face à la réalité concrète de la crise, le déni des apologistes prit diverses formes que les experts économiques ont pour la plupart reprises au cours des dernières décennies. Marx souligne, par exemple, que Ricardo cherchait à expliquer les premières crises du marché mondial par différents facteurs contingents, tels que les mauvaises récoltes, la dévaluation du papier monnaie, la chute des prix ou les difficultés du passage de périodes de paix à des périodes de guerre, ou de guerre à des phases de paix dans les premières années du 19e siècle. Il est évident que ces facteurs ont pu jouer un rôle dans l'exacerbation des crises, et même provoquer leur éclatement, mais ils ne touchaient pas le cœur du problème. Ces échappatoires nous rappellent les prises de position récentes des "experts" économiques, qui situaient la "cause" de la crise dans les années 1970 dans l'augmentation du prix du pétrole ou, aujourd'hui, dans l'avidité des banquiers. Lorsque vers le milieu du 19e siècle, il devint plus difficile d'ignorer le cycle des crises commerciales, les économistes furent contraints de développer des arguments plus sophistiqués, d'accepter par exemple l'idée qu'il y avait trop de capital tout en niant que cela signifiait aussi trop de marchandises invendables.
Et quand le problème de la surproduction était accepté, il était relativisé. Pour les apologistes, à la base, "on ne vend jamais que pour acheter quelque autre produit qui puisse être d'une utilité immédiate ou qui puisse contribuer à la production à venir." (Ibid., page 479) En d'autres termes, il existait une profonde harmonie entre la production et la vente et, dans le meilleur des mondes au moins, toute marchandise devait trouver un acheteur. S'il existe des crises, elles ne sont rien d'autre que les possibilités contenues dans la métamorphose des marchandises en argent, comme le défendait John Stuart Mill, ou bien elles résultent d'une simple disproportionnalité entre un secteur de la production et un autre.
Marx ne nie absolument pas qu'il puisse exister des disproportions entre les différentes branches de la production – il insiste même sur le fait que c'est toujours une tendance dans une économie non planifiée dans laquelle il est impossible de produire les marchandises en fonction de la demande immédiate. Ce à quoi il s'oppose, c'est à la tentative d'utiliser la question de la "disproportionnalité" comme prétexte pour se débarrasser des contradictions plus fondamentales qui existent dans les rapports sociaux capitalistes :
"Dire qu'il n'y a pas surproduction générale, mais disproportion au sein des différentes industries, c'est simplement dire que, dans la production capitaliste, la proportionnalité des diverses industries est un processus permanent de la disproportionnalité, en ce sens que la cohérence de la production totale s'impose ici aux agents de la production comme une loi aveugle, et non comme une loi comprise et dominée par leur raison d'individus associés qui soumettent le processus de production à leur contrôle commun." (Le Capital, Livre III) 5
De même, Marx rejette l'argument selon lequel il peut exister une surproduction partielle mais pas une surproduction générale:
"C'est pourquoi Ricardo admet pour certaines marchandises l'encombrement du marché. C'est l'encombrement général et simultané du marché qui serait impossible. La possibilité de surproduction dans une sphère particulière de la production n'est pas niée ; mais le phénomène ne pouvant exister dans toutes les sphères à la fois, il ne pourrait y avoir ni surproduction, ni encombrement général du marché." (Théories sur la plus-value). 6
La spécificité historique du capitalisme
Ce qu'ont en commun tous ces arguments, c'est de nier la spécificité historique du mode de production capitaliste. Le capitalisme est la première forme économique à avoir généralisé la production de marchandises, la production pour la vente et le profit, à l'ensemble du processus de production et de distribution ; et c'est dans cette spécificité qu'on devait trouver la tendance à la surproduction. Non pas, comme Marx prend le soin de le souligner, la surproduction par rapport aux besoins :
"Le mot même de "surproduction" peut nous induire en erreur. Tant que les besoins les plus urgents d'une grande partie de la société ne sont pas satisfaits ou que seuls le sont les besoins les plus immédiats, il ne peut naturellement pas être question de surproduction au sens d'une surabondance de produits par rapport aux besoins. Il faudrait dire au contraire que, la production étant capitaliste, il y a toujours une sous-production au sens où nous l'entendons. C'est le profit des capitalistes qui limite la production, non le besoin des producteurs. Mais surproduction de produits et surproduction de marchandises sont deux choses absolument différentes. Quand Ricardo affirme que la forme marchandise n'affecte pas le produit, ensuite qu'entre la circulation des marchandises et le troc il n'y a qu'une différence de forme, que la valeur d'échange n'est ici qu'une forme passagère des échanges matériels, donc que l'argent n'est qu'un moyen formel de circulation, il ne fait qu'exprimer la thèse suivant laquelle le mode de production bourgeois est le mode absolu, dépourvu de toute détermination spécifique, et que son caractère est, par conséquent purement formel. Aussi ne saurait-il admettre que la production bourgeoise implique une limite au libre développement des forces productives, limite qui se manifeste dans les crises, dont la surproduction est le phénomène fondamental." (Théories sur la plus-value). (Ibid., page 490)
Ensuite Marx montre la différence entre le mode de production capitaliste et les modes de production précédents qui ne cherchaient pas à accumuler des richesses mais à les consommer et qui furent confrontés au problème de la sous-production plutôt que de la surproduction :
"... les Anciens ne songeaient même pas à transformer le surproduit en capital, ou du moins ils ne le firent qu'à une échelle très réduite. (L'ampleur qu'ils donnaient à la thésaurisation proprement dite montre bien que leur surproduit restait sans emploi.) Ils en transformaient une grande partie en dépenses improductives pour des oeuvres d'art, des monuments religieux, des travaux publics. Encore moins leur industrie visait-elle à libérer et à développer les forces productives matérielles : division du travail, machinisme, application des forces naturelles et de la science à la production privée. Dans l'ensemble, ils ne dépassèrent pas les limites du travail artisanal. C'est pourquoi la richesse qu'ils créèrent pour la consommation privée était relativement restreinte ; elle ne paraît grande que parce qu'elle s'accumulait entre les mains d'un petit nombre d'individus, qui ne savaient du reste qu'en faire. S'il n'y avait donc pas surproduction chez les Anciens, il y avait surconsommation par les riches, qui dégénéra dans la dernière période de Rome et de la Grèce en une folle dissipation. Les rares peuples commerçants parmi eux vivaient en partie aux dépens de ces nations essentiellement pauvres. La surproduction moderne a pour base, d'une part, le développement absolu des forces productives, donc la production en masse par les producteurs enfermés dans le cercle du strict nécessaire, et, d'autre part, la limite imposée par le profit des capitalistes." (Ibid., page 491)
Le problème posé par les économistes, c'est qu'ils considèrent le capitalisme comme s'il était déjà un système social harmonieux – une sorte de socialisme dans lequel la production est fondamentalement déterminée par les besoins :
"Toutes les difficultés soulevées par Ricardo et d'autres à propos du problème de la surproduction viennent ou bien de ce qu'ils regardent la production bourgeoise comme un mode de production où il n'y a pas de distinction entre l'achat et la vente – troc direct – ou bien de ce qu'ils voient une production sociale : comme si la société répartissait d'après un plan ses moyens de production et ses forces productives, afin qu'ils servent à satisfaire ses divers besoins, et ce en sorte que chaque secteur de la production reçoive les quantités nécessaires qui lui correspondent. Cette fiction a sa source dans l'incapacité de comprendre la forme spécifique de la production bourgeoise, incapacité qui provient de ce qu'on la regarde et la prend pour la production tout court. Ainsi le croyant considère sa propre religion comme la religion tout court et ne voit ailleurs que 'fausses' religions." (Ibid., page 491-92)
A la racine, la surproduction réside dans les rapports sociaux capitalistes
A l'encontre de ces distorsions, Marx situait les crises de surproduction dans les rapports sociaux mêmes qui définissent le capital comme mode de production spécifique : le rapport du travail salarié
"... à tout ramener au simple rapport consommateur-producteur, on oublie que le salarié et le capitaliste constituent deux types de producteurs totalement différents, sans mentionner les consommateurs qui ne produisent rien. C'est se débarrasser une fois de plus, en en faisant abstraction, des contradictions antagoniques réelles de la production. Le simple rapport salarié-capitaliste implique que :
1° la majorité des producteurs (les ouvriers) ne sont pas consommateurs (acheteurs) du plus gros de leur production, à savoir les matières premières et les instruments de travail ;
et que 2° la majorité des producteurs (les ouvriers) ne consomment jamais l'équivalent de leur production puisque, au-delà de cet équivalent, ils doivent fournir de la plus-value ou du surproduit. Pour pouvoir consommer ou acheter dans les limites de leurs besoins, ils doivent toujours être surproducteurs, toujours produire au-delà de leurs besoins." (Ibid., page 484)
Evidemment, le capitalisme ne commence pas chaque phase du processus d'accumulation avec un problème immédiat de surproduction : il est né et se développe comme un système dynamique en expansion constante vers de nouveaux domaines d'échange productif, à la fois dans l'économie intérieure et à l'échelle mondiale. Mais du fait de la nature inévitable de la contradiction que Marx vient de décrire, cette expansion constante est une nécessité pour le capital s'il veut repousser ou dépasser la crise de surproduction et ici, de nouveau, Marx devait soutenir ce point de vue contre les apologistes qui considéraient plus l'extension du marché comme quelque chose de commode que comme une question de vie ou de mort, du fait de leur tendance à considérer le capital comme un système indépendant et harmonieux :
"Cependant, si l'on admet que le marché doit s'étendre avec la production, on admet également la possibilité d'une surproduction. Du point de vue géographique, le marché est limité : le marché intérieur est restreint par rapport à un marché intérieur et extérieur, qui l'est pas rapport au marché mondial, lequel – bien que susceptible d'extension – est lui-même limité dans le temps. En admettant donc que le marché doive s'étendre pour éviter la surproduction, on admet la possibilité de la surproduction." (Ibid., page 489)
Dans le même passage, Marx poursuit en montrant que, tandis que l'extension du marché mondial permet au capitalisme de surmonter ses crises et de poursuivre le développement des forces productives, l'extension précédente du marché devient rapidement inapte à absorber le nouveau développement de la production. Il ne voyait pas cela comme un processus éternel : il existe des limites inhérentes à la capacité du capital de devenir un système véritablement universel et une fois qu'il aura atteint ces limites, elles entraîneront le capitalisme vers l'abîme :
"Cependant, si le capital pose en idée toute limitation comme un obstacle à surmonter, il n'en résulte pas qu'en réalité il les surmonte tous. Toute barrière étant contraire à sa vocation, la production capitaliste se développe dans des contradictions qui sont constamment surmontées, mais aussi continuellement posées. Plus : l'universalité vers quoi tend sans cesse le capital rencontre des limites immanentes à sa nature, lesquelles, à un certain stade de son développement, le font apparaître comme le plus grand obstacle à cette tendance et le poussent à son autodestruction." (Grundrisse) 7
Et ainsi nous arrivons à la conclusion que la surproduction est le premier oiseau de mauvais augure annonçant la faillite du capitalisme, l'illustration concrète, dans le capitalisme, de la formule fondamentale de Marx expliquant la montée et le déclin de tous les modes de production ayant existé jusqu'ici : hier forme de développement (dans ce cas, l'extension générale de la production de marchandises), elle devient aujourd'hui une entrave à la poursuite du développement des forces productives de l'humanité :
"Pour mieux cerner la question : en premier lieu, il existe une limite inhérente non pas à la production en général, mais à la production fondée sur le capital. Cette limite est double - ou plutôt unique, mais elle se présente sous deux angles. Pour révéler le fondement de la surproduction – contradiction fondamentale du capital développé, il suffit de démontrer que le capital renferme une limitation particulière de la production, contrastant avec sa tendance générale à en dépasser toutes les barrières ; il suffit de démontrer que, contrairement à l'opinion des économistes, le capital n'est pas la forme absolue du développement des forces productives et que la richesse n'y coïncide pas absolument. Du point de vue du capital, les étapes de la production qui le précèdent apparaissent comme autant d'entraves aux forces productives. Correctement compris le capital lui-même apparaît comme condition du développement des forces productives tant que celles-ci réclament un stimulant extérieur, qui en est en même temps le frein. Le capital discipline ses forces, mais à un certain niveau de leur accroissement – tout comme autrefois les corporations, etc. – cette discipline se révèle superflue et gênante." (Ibid., page 266) 8
Deuxième oiseau de mauvais augure : la baisse tendancielle du taux de profit
Une autre critique que fait Marx aux économistes politiques porte sur leur incohérence dans le fait qu'ils nient la surproduction de marchandises tout en admettant la surproduction de capital :
"Dans le cadre de ses propres prémisses, Ricardo reste conséquent avec lui-même : affirmer l'impossibilité d'une surproduction de marchandises, c'est pour lui, affirmer qu'il ne peut y avoir pléthore ou surabondance de capital.
Qu'aurait dit alors Ricardo devant la stupidité de ses successeurs qui, niant la surproduction sous une de ses formes (engorgement général du marché), l'acceptent sous celle de la pléthore, de la surabondance du capital et en font même un point essentiel de leurs doctrines ?" (Théories de la plus-value) 9
Cependant Marx, en particulier dans le troisième volume du Capital, montre que le fait que le capital ait tendance à devenir "surabondant", surtout sous sa forme de moyens de production, n'a rien de consolant. Parce que cette surabondance ne fait que développer une autre contradiction mortelle, la tendance à la baisse du taux de profit que Marx qualifie ainsi : "C'est, de toutes les lois de l'économie politique moderne, la plus importante qui soit." (Grundrisse) 10. Cette contradiction n'est pas moins inscrite dans les rapports sociaux fondamentaux du capitalisme : puisque seul le travail vivant peut ajouter de la valeur – et c'est le "secret" du profit capitaliste – et, qu'en même temps, les capitalistes sont contraints sous le fouet de la concurrence de constamment "révolutionner les moyens de production", c'est-à-dire d'augmenter la proportion entre le travail mort des machines et le travail vivant des hommes, il est confronté à la tendance intrinsèque à ce que la proportion de valeur nouvelle contenue dans chaque marchandise s'amenuise et donc à ce que le taux de profit baisse.
A nouveau, les apologistes bourgeois fuient avec terreur les implications de cela puisque la loi de la baisse du taux de profit montre aussi le caractère transitoire du capital :
"En outre, dans la mesure où le taux d'expansion du capital total, le taux de profit, est le moteur de la production capitaliste (comme la mise en valeur du capital en est le but unique), sa baisse ralentit la formation de nouveaux capitaux indépendants et apparaît ainsi comme une menace pour le développement du processus de production capitaliste. Elle favorise la surproduction, la spéculation, les crises, le capital excédentaire à côté de la population excédentaire. Les économistes qui, à l'exemple de Ricardo, considèrent le mode de production capitaliste comme un absolu, ont alors la sensation que ce mode de production se crée lui-même une barrière, et ils en rendent responsables non pas la production, mais la nature (dans leur théorie de la rente). L'important, dans l'horreur qu'ils éprouvent devant le taux de profit décroissant, c'est qu'ils s'aperçoivent que le mode de production capitaliste rencontre, dans le développement des forces productives, une limite qui n'a rien à voir avec la production de la richesse comme telle. Et cette limite particulière démontre le caractère étroit, simplement historique et transitoire, du mode de production capitaliste ; elle démontre que ce n'est pas un mode de production absolu pour la production de la richesse, mais qu'à un certain stade il entre en conflit avec son développement ultérieur." (Le Capital, Livre III) 11
Et ici, dans les Grundrisse, les réflexions de Marx sur la baisse du taux de profit font ressortir ce qui est peut-être son annonce la plus explicite de la perspective du capitalisme qui, comme les formes antérieures de servitude, ne peut éviter d'entrer dans une phase d'obsolescence ou de sénilité dans laquelle une tendance croissante à l'autodestruction posera à l'humanité la nécessité de développer une forme supérieure de vie sociale :
"Cela étant : la force productive matérielle déjà existante et acquise sous la forme de capital fixe, les conquêtes de la science, l'essor des populations, etc., bref, les immenses richesses et les conditions de leur reproduction dont dépend le plus haut développement de l'individu social et que le capital a créées dans le cours de son évolution historique – cela étant, on voit qu'à partir d'un certain point de son expansion le capital lui-même supprime ses propres possibilités. Au-delà d'un certain point, le développement des forces productives devient un obstacle pour l'expansion des forces productives du travail. Arrivé à ce point, le capital, ou plus exactement le travail salarié, entre dans le même rapport avec le développement de la richesse sociale et des forces productives que le système des corporations, le servage, l'esclavage, et il est nécessairement rejeté comme une entrave. La dernière forme de la servitude que prend l'activité humaine – travail salarié d'un côté et capital de l'autre – est alors dépouillée, et ce dépouillement lui-même est le résultat du mode de production qui correspond au capital. Eux-mêmes négation des formes antérieures de la production sociale asservie, le travail salarié et le capital sont à leur tour niés par les conditions matérielles et spirituelles issues de leur propre processus de production. C'est par des conflits aigus, des crises, des convulsions que se traduit l'incompatibilité croissante entre le développement créateur de la société et les rapports de production établis. L'anéantissement violent du capital par des forces venues non pas de l'extérieur, mais jaillies du dedans, de sa propre volonté d'autoconservation, voilà de quelle manière frappante avis lui sera donné de déguerpir pour faire place nette à une phase supérieure de la production sociale." 12
Le cercle vicieux des contradictions capitalistes
Il est certain que Marx discernait le futur dans des passages comme celui-ci : il reconnaissait qu'il existait des contre-tendances qui faisaient de la chute du taux de profit une entrave sur le long terme et non dans l'immédiat à la production capitaliste. Ceci comprend : l'augmentation de l'intensité de l'exploitation ; la baisse des salaires au dessous de la valeur de la force de travail ; la baisse du prix d'éléments du capital constant et le commerce extérieur. La façon dont Marx traite de ce dernier en particulier montre comment les deux contradictions au cœur du système sont étroitement liées. Le commerce extérieur implique en partie l'investissement (comme on le voit aujourd'hui dans le phénomène de l'outsourcing) dans des sources de force de travail meilleur marché et dans la vente des produits du marché intérieur "au-dessus de leur valeur, bien que meilleur marché que les pays concurrents" (Le Capital, Livre III) 13. Mais la même section parle aussi des "nécessités qui lui sont inhérentes, en particulier du besoin d'un marché de plus en plus étendu." (Ibid.). Ceci est également lié à la tentative de compenser la chute du taux de profit puisque, même si chaque marchandise comprend moins de profit, tant que le capitalisme peut vendre plus de marchandises, il peut réaliser une plus grande masse de profit. Mais ici de nouveau le capitalisme se heurte à ses limites inhérentes :
"Le même commerce extérieur développe à l'intérieur le mode de production capitaliste, par suite la diminution du capital variable par rapport au capital constant, et engendre, d'autre part, la surproduction par rapport aux marchés extérieurs ; il produit donc, de nouveau, à long terme, un effet contraire." (Ibid. p.1022)
ou encore
"La compensation de la baisse du taux de profit par la masse de profit accrue ne vaut que pour le capital total de la société et pour les gros capitalistes complètement installés. Le nouveau capital additionnel, opérant en toute indépendance, ne rencontre pas ces conditions compensatrices ; il est obligé de les conquérir de haute lutte, et c'est ainsi que la baisse du taux de profit provoque la concurrence entre capitalistes, et non inversement celle-ci celle-là. Cette concurrence s'accompagne, certes, d'une hausse temporaire du salaire et d'une baisse correspondante temporaire du taux de profit, le même phénomène se manifeste dans la surproduction de marchandises, l'encombrement des marchés. Le but du capital n'est pas de satisfaire des besoins, mais de produire du profit ; ce but, il ne peut l'atteindre que par des méthodes qui visent à régler la quantité des produits en fonction de l'échelle de la production, et non pas inversement. Dès lors, une discordance ne peut manquer de s'établir entre les dimensions restreintes de la consommation sur une base capitaliste et une production qui tend toujours à dépasser cette limite immanente. D'ailleurs le capital se compose de marchandises ; donc, la surproduction de capital implique celle de marchandises." (Le Capital, Livre III) 14
En cherchant à échapper à l'une de ses contradictions, le capitalisme n'a fait que se confronter aux limites de l'autre. Ainsi Marx voyait l'inévitabilité "des conflits aigus, des crises, des convulsions..." dont il avait déjà parlé dans Le Manifeste. L'approfondissement de ses études de l'économie politique capitaliste l'avait confirmé dans son point de vue selon lequel le capitalisme atteindrait un point où il aurait épuisé sa mission progressive et commencerait à menacer la capacité même de la société humaine à se reproduire. Marx n'a pas spéculé sur la forme précise que prendrait cette chute. Il n'avait même pas encore vu émerger les guerres impérialistes mondiales qui, tout en cherchant à "résoudre" la crise économique pour des capitaux particuliers, allaient tendre à devenir de plus en plus ruineuses pour le capital dans son ensemble et constituer une menace croissante pour la survie de l'humanité. De même, il n'avait fait qu'entrevoir la propension du capitalisme à détruire l'environnement naturel sur lequel, en dernière instance, se base toute reproduction sociale. D'un autre côté, il a posé la question de la fin de l'époque ascendante du capitalisme en des termes très concrets : comme nous l'avons noté dans un précédent article de cette série, dès 1858, Marx considérait que l'ouverture de vastes régions telles que la Chine, l'Australie et la Californie indiquait que la tâche du capitalisme de créer un marché mondial et une production mondiale basée sur ces marchés touchait à sa fin ; en 1881, il parlait du capitalisme dans les pays avancés comme étant devenu un système "régressif", bien que dans les deux cas, il ait pensé que le capitalisme avait encore du chemin à faire (surtout dans les pays périphériques) avant qu'il ne cesse d'être un système ascendant au niveau global.
Au départ, Marx concevait ses études du capital comme une partie d'un travail plus vaste qui embrasserait d'autres domaines de recherche comme l'Etat et l'histoire de la pensée socialiste. De fait, sa vie fut trop courte pour qu'il finisse même la partie "économique", ce qui fait que Le Capital est resté une oeuvre inachevée. En même temps, prétendre élaborer une théorie finale décisive de l'évolution capitaliste aurait été étranger aux prémisses fondamentales de la méthode de Marx, qui considérait l'histoire comme un mouvement sans fin et la dialectique de la "Ruse de la Raison" comme nécessairement pleine de surprises. Par conséquent, dans la sphère de l'économie, Marx n'a pas apporté de réponse définitive sur quel "oiseau de mauvais augure" (le problème du marché ou celui de la baisse du taux de profit) allait jouer le rôle le plus décisif dans l'ouverture des crises qui finiraient par amener le prolétariat à se révolter contre le système. Mais une chose est claire : la surproduction de marchandises comme la surproduction de capital sont la preuve que l'humanité a finalement atteint l'étape où il est devenu possible de subvenir aux besoins de la vie de tous et donc de créer la base matérielle pour l'élimination de toutes les divisions de classe. Que des populations meurent de faim tandis que les marchandises invendues s'accumulent dans les entrepôts ou que les usines qui produisent les biens nécessaires à la vie ferment parce que leur production n'apporte pas de profit, le fossé entre l'immense potentialité contenue dans les forces productives et leur compression dans l'enveloppe de la valeur, tout cela fournit les fondements de l'émergence d'une conscience communiste chez ceux qui sont les plus directement confrontés aux conséquences des absurdités du capitalisme.
Gerrard.
1. Le manifeste du Parti communiste, I. Bourgeois et prolétaires.
3. Dans la mythologie nordique, le Ragnarök (vieux norrois signifiant Consommation du Destin des Puissances) désigne une prophétique fin du monde où les éléments naturels se déchaîneront et une grande bataille aura lieu conduisant à la mort de la majorité des divinités, géants et hommes, avant une renaissance. (source Wikipédia).
4. Edition La Pléiade, Oeuvres, Tome 2, publiées sous le nom Matériaux pour l' "économie" , partie IV : "Les crises", page 484. (En anglais, Theories of SurplusValue, 2e partie, chapitre XVII)
5. Edition La Pléiade, Oeuvres Tome 2, Troisième Section, "Conclusions : Les contradictions internes de la loi", p. 1039. (En anglais, chapitre XV, 3e partie).
6. Edition La Pléiade, Oeuvres, Tome2, publié sous le nom Matériaux pour l' "économie" , partie IV : "Les crises".
7. Edition La Pléiade, Oeuvres, Tome2, publié sous le nom Principes d'une critique de l'économie politique, partie II : "Le capital", "Marché mondial et système de besoins", page260-61.
8. Principes d'une critique de l'économie politique, op. cit., partie II : "Le capital", "Surproduction et crises modernes".
9. Matériaux pour l' "économie" , op. cit., partie IV : "Les crises", page 464.
10. Principes d'une critique de l'économie politique, op. cit., partie II : "Le capital", "Baisse du taux de profit", page 271.
11. Edition La Pléiade, Oeuvres Tome 2, Troisième Section, "Conclusions : Les contradictions internes de la loi", p. 1024-25. (En anglais, chapitre XV, 1ère partie).
12. Principes d'une critique de l'économie politique, op. cit., partie II : "Le capital", "Baisse du taux de profit", page 272-73.
13. Edition La Pléiade, Oeuvres Tome 2, Troisième Section, "Le commerce extérieur", p.1021. (En anglais, chapitre XIV, 5e partie).
14. Edition La Pléiade, Oeuvres Tome 2, p. 1038-39, Troisième Section, "Conclusions : Les contradictions internes de la loi", p. 1038-39. (En anglais, chapitre XV, 3e partie).