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A l'échelle internationale, une nouvelle génération commence à mettre en œuvre une politique prolétarienne. D'abord et avant tout, c'est le débat qui est nécessaire pour clarifier les positions. C'est dans ce sens qu'il y a peu s'est formé un cercle de discussion à Anvers. A la Vrije Universiteit de Bruxelles aussi a maintenant surgi un groupe de discussion politique. Lié à aucune tendance politique, ses participants préparent eux-mêmes des introductions et apportent des thèmes. Ont notamment été traités Ecologie et capitalisme, la Révolution d'octobre en Russie en 1917, et les récentes manifestations étudiantes. Nous publions ci-dessous la majeure partie d'une de ces introductions, sur l'identité et l'Etat. Le résumé de la discussion sur les manifestations étudiantes se trouve sur notre site Web.
Entre le rêve et les faits - Sur l'identité et l'Etat
Les rêves humains n'ont aucune chance dans la société actuelle. Et il n'y a pas non plus de perspective très enthousiasmante pour nous, les jeunes : travailler de 9 à 17h jusqu'à ses soixante ans et espérer ne pas être licencié. De plus, la plupart des emplois n'ont que peu d'utilité sociale, comme par exemple le secteur bancaire ou l'administration. Et quand on trouve un bon job, c'est le train-train quotidien qui fait peur.
Avec la crise d'identité, la crise économique et sociale devient de plus en plus cuisante : les travailleurs doivent travailler toujours plus dur, alors que les revenus des chômeurs et retraités diminuent sans cesse. L'enseignement se dégrade, les parents ont de moins en moins de temps à consacrer à leurs enfants, et le stress est en augmentation. Les frictions entre voisins empirent : allochtones et autochtones, Flamands et Wallons, Européens et Américains, musulmans et chrétiens. Il y a des guerres partout dans le monde, et le saccage de la nature s'accélère.
Qui croit encore en ce système ? Peut-on s'épanouir dans le capitalisme ? Pourquoi le monde est-il divisé en nationalités et en Etats ? Les intérêts de l'humanité correspondent-ils à ceux du capitalisme ? Ne peut-on pas faire autrement, ne peut-on pas faire mieux ? Grâce au capitalisme, nous avons développé les forces productives à un point tel que toute la population mondiale devrait pouvoir satisfaire ses besoins vitaux. Malgré la possibilité technique, cela semble impossible dans la capitalisme : seule une petite partie de la population mondiale dispose de cette abondance, tandis que la majorité du monde -ravagée par des catastrophes naturelles- subit la famine et ne connaît ni logement ni enseignement.
Il s'agit d'un énorme gaspillage de matières et de vies humaines. Cette absurdité ne tient pas à la « nature humaine », mais au mode de production capitaliste : une maximalisation inhumaine du profit. Les forces productives et créatives de l'humanité ne sont utilisées que lorsque la société le permet. La bourgeoisie -la classe dominante dans le capitalisme- n'investit que dans des activités rentables. La bourgeoisie et la concurrence empêche l'humanité de mettre en œuvre une société pacifique et internationale, qui satisfasse les besoins de l'humanité.
Dans l'article précédent (Ecologie et capitalisme, 'de Moeial' octobre 2007) et durant la discussion du 17 octobre, il y a eu un débat sur la façon dont le capitalisme provoque les problèmes écologiques. Dans cet article, l'attention se porte plutôt sur l'influence qu'exerce le capitalisme sur la créativité et l'identité de l'humanité que sur la mauvaise utilisation des forces productives.
Pourtant, il y a un lien fondamental entre la satisfaction des besoins vitaux et l'identité et la créativité : sans cette satisfaction, l'humanité ne développe pas son identité ni sa créativité, ses pensées sont dominées par le besoin de nourriture, de logement, de sécurité. Aussi longtemps que dure la pénurie, les besoins vitaux empêchent le développement d'autres besoins. Ces autres besoins ne sont ni artificiels ni inventés, l'humanité est un être créatif et social qui a toujours besoin de se développer, d'interaction et de culture.
L'heure de la liberté a sonné. Le capitalisme dispose en suffisance d'ouvriers qualifiés, et il devra continuer à entretenir des ouvriers. La bourgeoisie n'a jamais concédé la moindre amélioration des conditions de vie par charité, mais seulement pour augmenter son profit ou maintenir son système en vie. C'est ainsi qu'elle a accordé l'enseignement et les soins de santé pour pouvoir disposer d'ouvriers plus intelligents et en meilleure santé. Elle a concédé aux ouvriers le droit de vote et la diminution du temps de travail pour entretenir l'illusion que le capitalisme peut encore apporter des améliorations. Nous sommes ces futurs ouvriers, et la bourgeoisie réduit de plus en plus ses concessions, parce que la crise économique et politique s'aggrave (la retraite commence de plus en plus tard, les ouvriers travaillent de plus en plus longtemps et la sécurité d'emploi est en chute libre). Nos loisirs également -le temps qui reste après le travail et toutesles autres tâches indispensables, comme faire les courses, cuisiner, se déplacer- sont sous pression.
L'augmentation de liberté de l'individu dans le capitalisme est apparue parce qu'une plus grande partie de la population ne devait plus travailler constamment pour la satisfaction de ses besoins vitaux, mais disposait de temps (libre) et de moyens pour satisfaire ces besoins supplémentaires. Cela n'était pas possible pour les paysans de la féodalité ou les esclaves qui les ont précédés. Le capitalisme a représenté un progrès, mais les circonstances ont changé, et actuellement, le capitalisme limite le temps libre et donc la liberté de l'individu. La liberté que nous connaissons aujourd'hui, c'est-à-dire le temps et les moyens que la société met à la disposition de l'individu, est relativement réduite. Non seulement le capitalisme exige des ouvriers qu'ils travaillent beaucoup au nom du profit, mais il n'organise pas la société de sorte que chacun puisse jouir de l'abondance. Seuls ceux qui ont de l'argent, qui travaillent donc, ont accès à cette abondance. Le communisme propose un système où chacun travaille selon ses capacités, pour la satisfaction de chacun. Le communisme, ce n'est pas la maximalisation du profit, mais la satisfaction des besoins humains (et donc aussi de tous les besoins qui viennent après les besoins vitaux). Alors ont peut vraiment parler d'individualité. L'idée que le communisme imposerait à tous les humains une idéologie et les mêmes standards de vie (des bâtiments gris, la même alimentation et les mêmes vêtements pour tout le monde) est en opposition avec son objectif : une société qui s'organise dans le but d'épanouir le développement de l'individu. C'est pourquoi, il faut remplacer le capitalisme, car c'est le capitalisme qui peint l'humanité en gris, la précipite dans la guerre et saccage notre monde...
Intro cercle de discussion VUB