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Nous publions ci-dessous une lettre du groupe "COMBATE" du Portugal. Quelques explications s'imposent pour la comprendre et dissiper les malentendus qui se sont produits dans les relations que nous avions avec ce groupe.
Dans l'énorme confusion dans laquelle se déroulaient les événements au Portugal après la chute du régime de Salazar-Caetano, "Combate" paraissait être l'unique groupe se situant sur un terrain de classe. Pour cette raison nous avons toujours cherché à établir et à maintenir les contacts avec ce groupe - en nous rendant sur place, en invitant des camarades responsables de passage à Paris à venir débattre avec nous les problèmes touchant la lutte du prolétariat au Portugal et également, comme cela doit être naturel entre groupes révolutionnaires, en portant les débats et les critiques dans nos publications.
Nos divergences avec "Combate" sont certes de taille. Ce n'est pas là une raison pour les passer sous silence ou se contenter simplement d'échanger "des informations", mais, au contraire, c'est un devoir de tout groupe révolutionnaire de confronter et de discuter ouvertement les divergences. C'est une condition pour parvenir à les clarifier et, éventuellement, à les dépasser.
C'est dans ces dispositions et alors qu'un camarade responsable de "Combate" se trouvait parmi nous que nous avons eu l’ahurissante surprise de recevoir la lettre de "Combate" du 9 septembre, nous informant laconiquement de la décision de suspendre la vente des publications du C.C.I. dans les librairies de "Combate". Notre réponse publiée dans le dernier numéro de la Revue Internationale (n°8) est une protestation véhémente contre une telle décision que nous qualifiions à juste titre d"'aberrante". Nous demandions dans cette lettre des explications, et que "Combate" revînt sur sa décision.
Nous sommes satisfaits de recevoir aujourd'hui les explications et la rectification qui s'imposaient et laissons volontiers de côté les remarques ironiques qui les accompagnent. Les rapports sains qui doivent exister entre les groupes militants de la classe sont pour nous un problème extrêmement grave et dépasse de loin les ironies faciles. En toute occasion nous entendons rester vigilants et fermement décidés à les défendre afin d'extirper les mœurs perverties introduites depuis des décennies par le stalinisme dans la vie de la classe.
Nous retenons la suggestion de republier des pages de "Combate" sur les luttes concrètes. Nous devons cependant faire remarquer que nous divergeons notablement avec "Combate" sur ce que doit être la tâche de la presse révolutionnaire. Alors que pour "Combate" la presse est essentiellement un instrument d'information et de description, elle est pour nous un instrument d'intervention et d'orientation politique.
La question n'est pas une différence entre ouvriers en lutte et "professeurs", mais entre immédiatistes qui se contentent d"'informer" et groupes politiques qui disent leur nom et qui, au sein de la classe et dans ses luttes, défendent une orientation révolutionnaire.
Aussi, souhaitons-nous voir "Combate" défendre plus nettement dans ses colonnes une orientation en la confrontant franchement aux positions d'autres courants politiques.
CONTRA-A-CORRENTE
Lisbonne, le 5 janvier I977
Edicoes - Livraria, "Mons mus parturiens"
Chers camarades,
Vos interprétations sont remarquables et leur lecture est un plaisir, mais les faits sont, hélas, bien plus banals et prosaïques. Il vaut donc toujours mieux s'en assurer avant de brandir le glaive vengeur.
Les faits : un camarade qui a mal compris une décision d'une réunion ; d'autres camarades qui ne lisent pas les lettres une fois écrites. La décision : la librairie de Porto a décidé de ne plus assurer la diffusion de vos publications auprès des librairies de Porto, Lisbonne et Coimbra, en raison des difficultés commerciales. Cela n'a rien à voir avec la vente de vos publications dans nos librairies. D'ailleurs, la librairie de Lisbonne a toujours étalagé vos publications et continuera de le faire.
Nous vous remercions de votre bienveillance en ayant déjà par deux fois jugées les idées de Combate suffisamment dignes d'intérêt pour figurer en tant qu'objet de critique dans les pages de vos publications. Nous tenons pourtant à vous signaler que dans les pages de Combate, vous trouverez maintes informations directement élaborées par des ouvriers sur les luttes concrètes - banales certes, mais qui constituent le petit monde dans lequel la classe ouvrière vit en attendant que les professeurs changent la société. Peut-être quelques-uns de vos lecteurs auraient-ils intérêt à les voir figurer sur vos pages ?
Sa1utations révolutionnaires
Le collectif de Combate