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« Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi »
L'histoire s'accélère. Les plaies béantes du vieux monde s'approfondissent et se multiplient.
En un an dans les pays sous-développés, la faim a tué autant d'hommes que l'a fait la Deuxième Guerre Mondiale en six ans de feu. Les prolétaires des pays dits "communistes" connaissent les pénuries alimentaires des temps de guerre. L'économie du bloc occidental s'enlise de plus en plus, irréversiblement, jetant des millions de prolétaires dans la rue.
La seule production qui augmente réellement c'est celle de l'armement.
Simultanément, la réponse de la classe ouvrière - du Brésil à la Chine, de la Grande Bretagne à la Pologne - s’accélère, se confirme et s'approfondit posant de plus en plus dans les faits la question de la nécessité de 1'INTERNATIONALISATION de l'action des prolétaires de tous les pays.
Avec les luttes en Pologne, à nouveau le monde entier a été obligé de dire : "Les ouvriers ont fait ...". La classe révolutionnaire que porte en elle la classe ouvrière est une fois de plus apparue au grand soleil.
Et cela a donné un violent coup d'accélérateur à l'histoire. Le vieux monde craque de toutes parts alors même que son fossoyeur relève la tête.
Le vent de Gdansk annonce de prochaines tempêtes révolutionnaires.
Il y a deux ans, au IIIe Congrès nous disions que les années 80 seraient "LES ANNEES DE VERITE". Les événements ont déjà entrepris de vérifier cette affirmation.
De plus en plus les révolutionnaires seront confrontés à la difficulté de comprendre et d'analyser "calmement" les choses, alors que tout va de plus en plus vite.
Le IVe Congrès a été traversé par le nouveau rythme de l'histoire et l'organisation a pu prendre l'exacte mesure des nouvelles difficultés qu'entraine pour les révolutionnaires cette "accélération" tant attendue.
Marx disait dans le Manifeste Communiste que "du point de vue théorique, (les communistes) ont sur la masse prolétarienne l'avantage de comprendre les conditions, la marche et les résultats généraux du mouvement ouvrier." Mais cet "avantage" ne leur est donné ni automatiquement ni miraculeusement par le simple fait qu'ils se constituent en organisation politique. S'ils l'acquièrent c'est par un constant travail COLLECTIF de confrontation permanente de leurs analyses avec la réalité historique et vivante ainsi que par un débat généralisé et conséquent au sein de leurs organisations.
Les textes du IVe Congrès que nous publions dans ce numéro illustrent l'effort du Courant pour réellement comprendre "les conditions, la marche et les résultats généraux du mouvement ouvrier".
Les rapports et les résolutions sont des textes introductifs ou de conclusion des débats. La "contre-résolution sur la lutte de classe" a été une contribution et un instrument du débat, développant un point de vue différent de celui "majoritaire" adopté finalement par le Congrès.
Le rapport "CRISE ECONOMIQUE GENERALISEE ET CONFLITS INTER-IMPERIALISTES" ainsi que la RESOLUTION SUR LA SITUATION INTERNATIONALE" tracent la perspective de l'aggravation de la crise économique capitaliste et de l'évolution des tensions entre puissances et blocs capitalistes.
Le rapport "PERSPECTIVES DE LA LUTTE DE CLASSE INTERNATIONALE (UNE BRECHE OUVERTE EN POLOGNE)" et la «RESOLUTION SUR LA LUTTE DE CLASSE" font le point sur l'évolution de l'affrontement entre les deux principales classes de la société. Ils analysent aussi bien les forces et les faiblesses du prolétariat que celles de son ennemi : la bourgeoisie mondiale.
Le texte "LES CONDITIONS HISTORIQUES DE LA GENERALISATION DE LA LUTTE DE LA CLASSE OUVRIERE" aborde le principal problème posé par les luttes ouvrières en Pologne : la nécessité de l'internationalisation des combats prolétariens pour qu'ils puissent épanouir leur puissance révolutionnaire.
La "CONTRE-RESOLUTION SUR LA LUTTE DE CLASSE" (signée Chénier) se penche surtout sur le rapport entre le développement de la crise politique de la bourgeoisie et celui de la lutte prolétarienne.
Contrairement à la résolution adoptée par le Congrès qui insiste sur les efforts de la bourgeoisie pour mettre en place internationalement une même stratégie face au prolétariat {"la gauche dans l'opposition") et pour répondre de façon coordonnée à la menace ouvrière internationale, le texte du camarade Chenier insiste surtout sur "la bourgeoisie décadente, sénile et incapable d'homogénéité face à son ennemi historique".
L'ensemble de ces travaux donneront au lecteur l'analyse générale de la situation historique au point où est parvenu le CCI lors de son 4ème congrès international.
"Les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés par tel ou tel réformateur du monde.
Elles ne font qu'exprimer, en termes généraux, les conditions réelles d'une lutte de classe qui existe, d'un mouvement historique qui se déroule sous nos yeux".
(Manifeste Communiste)