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Dans le premier volet de cette série, nous avons vu que le prolétariat en France était marqué dans ses gènes par une forte tradition de combativité, d’explosivité de ses luttes et par une expérience politique le plaçant aux avant-postes de l’héritage prolétarien international. Dans ce deuxième volet, nous allons revenir plus particulièrement sur sa lutte politique, mais aussi sur les difficiles conditions de son évolution suite à la défaite de la Commune et à la persistance de mythes hérités de la révolution bourgeoise de 1789.
Le combat politique du prolétariat en France a pour toile de fond le cœur des grands et vieux bastions industriels de l’Europe occidentale. En ce sens, il est amené à jouer un rôle important dans la lutte de classe internationale, comme nous avons pu le souligner dans le premier article de cette série.
Un combat au cœur des pays les plus industrialisés
La révolution ne pourra pas se dérouler dans un seul pays, contrairement au mensonge stalinien ou aux visions petite-bourgeoises « hexagonales » centrées sur le souvenir lointain de la révolution bourgeoise de 1789 et son idéologie républicaine réactionnaire. Engels soulignait ceci en 1847 : « La révolution communiste […] ne sera pas une révolution purement nationale ; elle se produira en même temps dans tous les pays civilisés, c’est-à-dire tout au moins en Angleterre, en Amérique, en France et en Allemagne. […] Elle est une révolution universelle ; elle aura par conséquent, un terrain universel ». (1) Ce n’est qu’en partant de ce cadre historique et mondial qu’il est possible de comprendre quelle peut être la contribution de telle ou telle partie du prolétariat. Selon cette méthode, les plus grandes figures du mouvement ouvrier, à commencer par Marx, Engels, Luxemburg, Trotsky ou Lénine, se sont intéressés de près aux luttes de classes en France, pays qui compte en effet de grandes concentrations ouvrières, surtout parmi les plus instruites et expérimentées au monde. (2)
L’héritage des luttes pré-capitalistes
Depuis les débuts du mouvement ouvrier, l’unique exemple de prise du pouvoir insurrectionnel fut celui de la Révolution française de 1789. En cela, il marqua les esprits du prolétariat naissant dans tous les pays avancés, tout au long du XIXe siècle et même au-delà. Cette révolution bourgeoise sera une source d’admiration et d’inspiration positive pour les jeunes Marx et Engels et la génération de révolutionnaires de cette époque, encore marquée par la résistance face à la présence politique des vieilles couches ou vestiges de l’aristocratie féodale. Sur le plan des idées, les matérialistes français du XVIIIe siècle vont aussi nourrir ces milieux intellectuels radicaux, notamment celui des jeunes hégéliens de gauche en Allemagne jusqu’à la naissance du matérialisme dialectique propre au marxisme. L’héritage de fortes tensions entre les classes en France, qui pré-existait dans les mouvements pré-capitalistes, allait également marquer la classe ouvrière naissante. Dans les premiers foyers industriels d’Île-de-France, dans le Nord et la région lyonnaise, des luttes « populaires » et une forte tradition de jacqueries avaient précédé les combats ouvriers. Loin en arrière, en 1358, par exemple, autour de la région parisienne, on notait déjà une forte simultanéité des révoltes. À Paris, des mouvements quasi insurrectionnels, comme celui d’Étienne Marcel, riche drapier bourgeois et prévôt des marchands, allaient se multiplier et fortement marquer les esprits en laissant des traces dans les mémoires. Bien entendu, si des « ouvriers » étaient mentionnés à l’époque d’Etienne Marcel, notamment pour creuser des fossés et des travaux de fortifications, comme l’atteste les Chroniques de Jehan Froissart, ils ne pouvaient nullement être assimilés à ceux de l’industrie moderne, ni être les véritables acteurs d’un mouvement mené principalement par la bourgeoisie naissante et la petite bourgeoisie (avec d’autres composantes populaires misérables pratiquant parfois des pillages). Les mécontents étaient drainés dans le sillage d’événements qui les dépassaient, accompagnant domestiques, valets, compagnons et autres manouvriers derrière les maîtres, artisans et boutiquiers. Ces derniers, beaucoup plus à l’initiative, composaient en fait le gros de la population parisienne à l’époque de l’Ancien régime. Bien plus tard en 1539, à Lyon, la ville des canuts, une grève de nature quasi ouvrière, pour l’augmentation des salaires, prenait déjà l’allure d’une sorte de « guerre civile ». Le mouvement dura plusieurs semaines, fût difficilement brisé et seul un édit royal de 1544 allait mettre momentanément un terme à l’agitation persistante. Une telle explosion était assez fréquente dans cette région déjà assez urbanisée. En réalité, tous ces travailleurs n’étaient pas vraiment encore tout à fait des prolétaires, restant le plus souvent en possession de leurs moyens de production : bon nombre possédaient encore leur propre métier à tisser. Au XVIIIe siècle, notamment à Paris, les masses plébéiennes étaient souvent impliquées dans de véritables soulèvements accompagnant le déclin des corporations. Même si elles étaient d’une nature sociale différente des luttes ouvrières à proprement parler, ces traditions ont pu, là encore, marquer de leur empreinte le futur prolétariat. (3) Durant la révolution française, de multiples nuances composaient la masse très hétérogène des sans-culottes participant aux soulèvements populaires. Ils étaient une expression politique là aussi pré-capitaliste et ne sauraient être confondus avec le prolétariat naissant. Cependant, un prolétariat embryonnaire pouvait déjà se distinguer par le potentiel de son radicalisme, formant des groupes de chômeurs affamés, des coalitions de compagnons et journaliers mécontents ne disposant que d’un maigre salaire pour vivre. Les salariés des industries émergentes esquissaient déjà les traits des futures « classes dangereuses » régulièrement rappelées à l’ordre par les milices bourgeoises, souvent par la brutalité et/ou des concessions, notamment sur le prix du pain ou les salaires. Le prolétariat parisien, encore très minoritaire et peu développé participa donc certainement aux moments clés des combats révolutionnaires, aux grands assauts populaires du 14 juillet contre la Bastille, à l’insurrection du 10 août 1792, à la levée en masse d’août 1793 et aux insurrections parisiennes de germinal et prairial de l’an III en 1795 pour des motifs qui étaient encore très loin de ses intérêts de classe et de la forme d’une lutte autonome. Dans le combat contre l’aristocratie, le prolétariat restait encore très soudé à la bourgeoisie. Les faubourgs qui allaient devenir bien plus tard les futures banlieues rouges, marchèrent certainement avec les fédérés. À la fin de l’année 1792, les « enragés » (4) firent de nets progrès dans les sections parisiennes, expression radicale d’une fraction populaire, mais là encore, sans véritable présence du prolétariat. Jaurès dira de ces « enragés » qu’ils n’étaient « pas sur le chemin du communisme » et précisait que « si leur doctrine prépara le communisme, ce fut par sa contradiction et son impuissance ». (5)
Mais avec Babeuf et la « conjuration des Égaux » (1795 et 1796), l’organisation politique du prolétariat en formation marquait déjà une véritable rupture avec les méthodes du mouvement populaire et de la « plèbe » par sa capacité à mettre en avant une identité propre et une perspective : celle du communisme. Ainsi, ce que montre l’aube du mouvement ouvrier en France, outre une tradition de luttes spontanées et violentes, c’est que tout un combat progressif conscient était sur le point de naître et tendre à s’affirmer, certes difficilement, pour se constituer, au cours d’un long processus de maturation, comme classe distincte et se dégager peu à peu de cette masse informe et abstraite que constitue le « peuple ».
Le mythe de la « grande révolution », autour de ses figures radicales (comme Robespierre) allait aussi peser de tout son poids sur la classe ouvrière à travers la construction d’une mythologie autour de notions aussi confuses que celle de « peuple » et de « république sociale » (voire « ouvrière »). Sans pour autant freiner ses progrès historiques et sa capacité à développer ses luttes. En effet, la Révolution française, par son premier impact, fut malgré tout une source d’expérience unique de mouvements à caractère insurrectionnels et explosifs.
L’affirmation par la lutte et les obstacles pour se constituer en classe
Plusieurs courants communistes en France allaient peu à peu fleurir, embués par ce passé lié à la révolution bourgeoise, plus ou moins directement inspirés par le babouvisme, en particulier le courant blanquiste. (6) Parmi les sociétés révolutionnaires blanquistes, on allait vite trouver avant 1848 des camarades d’autres nationalités : des Suisses, des Belges, des Allemands… Une forte tradition organisationnelle et surtout un véritable esprit de combat allaient s’affirmer peu à peu, s’incarnant notamment dans les débats prolétariens qui allaient s’amplifier tout au long du XIXe siècle, pour déboucher sur les premières prises de décisions et les ébauches de correspondances internationales. C’est dans le prolongement de ces combats que Marx allait lui-même être gagné à la cause des ouvriers parisiens et allait jouer un rôle militant et politique central au plan international par ses talents d’organisateur et de théoricien.
Dans les années 1840, Paris était un des centres politiques majeurs de l’Europe, un véritable chaudron dont l’emblème était, là encore, la « grande révolution » de 1789. Le mouvement ouvrier était alors confronté à d’anciens restes de sociétés secrètes ouvrières et à des écoles utopistes, de même qu’à différentes chapelles parmi lesquelles se trouvaient de nombreux proudhoniens. Foyer d’exil de nombreux révolutionnaires, Paris était une capitale d’effervescence politique qui accueillait aussi de nombreuses organisations, influencées par des militants allemands, diffusant une presse révolutionnaire. Marx et Engels séjourneront ensemble et bénéficieront de toute la richesse de la réflexion politique ouvrière de la capitale française pour finir par être pleinement gagnés au communisme, comme l’illustrent les célèbres Manuscrits de 1844, rendant compte d’une première élaboration critique des catégories de l’économie politique bourgeoise. Si Marx a aussi abordé les questions économiques prenant en compte une dimension philosophique, ses contacts dans les clubs ouvriers parisiens et la fréquentation de militants révolutionnaires le conduisirent à affermir sa méthode matérialiste, ses positions fondamentales. Expulsé en 1845, Marx tentera avec Engels de créer un bureau de correspondance communiste à Paris depuis Bruxelles en essayant d’y associer vainement Proudhon.
Cette ébullition politique fut également marquée par de nombreuses polémiques qui permirent de clarifier les principes et les bases programmatiques du mouvement ouvrier. Celle que Marx engage en réponse à Proudhon, dont il critique les doctrines économiques dans Misère de la philosophie, publié en 1847, reste emblématique. Mais il est établi qu’en France, les grands débats théoriques et les questions d’organisation étaient d’emblée posés au niveau international. Le prolétariat en France, formé par des ouvriers de différentes corporations, notamment du luxe et du bâtiment, constituait alors un des piliers majeurs dans la recherche de contacts internationaux. (7) Tout cela participera à la constitution des futures Internationales ouvrières qui verront le jour par la mise en relation des militants socialistes des principaux pays : Anglais, Allemands, Italiens, Suisses, Belges…
La lutte des classes en France était ainsi marquée d’un esprit révolutionnaire particulièrement combatif et d’une réelle vision politique solidaire. Dans notre précédent article, nous avions souligné que le prolétariat international avait pu bénéficier des apports des débats et de ses grandes luttes héroïques, en particulier celles de février et juin 1848 ou le prolétariat s’était exprimé clairement et ouvertement, pour la première fois, faisant irruption comme classe distincte et autonome. Cette dynamique, où des leçons fondamentales avaient été tirées par Marx et Engels notamment, allaient constituer une force pour tout le mouvement international qui allait suivre, de même pour la Commune.
Cependant, les confusions héritées autour de l’expérience de la Révolution française et sa notion de « peuple » et de « république sociale », coexistaient aussi avec une forte influence des idées véhiculées notamment par les proudhoniens. En 1851, outre son mépris et l’expression d’une certaine déception, voire d’amertume, Proudhon exprimait toute sortes de confusions centrées sur la notion de « peuple ».
Après 1860, Proudhon était encore vivant et, après sa sortie de prison, conservait une grande partie de ses adeptes même si son discours s’était émoussé depuis l’époque des premières confrontations et la polémique avec Marx. Il développait désormais « une théorie tout à fait pacifique adaptée au mouvement ouvrier légal. Les proudhoniens se donnaient pour but d’améliorer la situation des ouvriers, et les moyens qu’ils proposaient à cet effet étaient adaptés principalement aux conditions de vie des artisans ». (8)
L’influence des idées de Bakounine se propageait également, mais dans une moindre mesure, affectant malgré tout Jules Guesde lui-même. Elles n’en seront pas moins néfastes. Le poids des idéologies de ce type, de nature petite bourgeoise, allait encore se renforcer par la suite et infester les consciences ouvrières, surtout après l’écrasement de la Commune.
Une difficile unité politique
Les combats qui allaient suivre la terrible défaite sanglante de 1871 allaient être marqués par la dispersion des Communards et les divisions en leur sein, rendant très difficile la poursuite d’un travail organisé et structuré sur les bases de la méthode marxiste. L’avant-garde du prolétariat en France s’était en effet avérée incapable de tirer les leçons de la Commune, tant sur le plan politique qu’organisationnel. Marx soulignait déjà, avec mordant, les prémices de ces graves faiblesses et leur corollaire au moment même de la Commune : « On ne voulut pas commencer la guerre civile, comme si ce méchant avorton de Thiers ne l’avait pas déjà commencée, en tentant de désarmer Paris. Deuxième faute : le comité central se démit trop tôt de ses fonctions pour faire place à la Commune ». (9) Toutes ces carences, rendant caduque la possibilité d’une véritable continuité politique tournée vers le futur, fait que cette expérience de nature prolétarienne a donné prise au monde des apparences, à diverses pollutions idéologiques, notamment celles de l’anarchisme officiel : par exemple à son audace de proclamer frauduleusement la Commune comme étant un « modèle d’anarchisme ».
Par ailleurs, la forte influence d’idéologies jacobines, héritage de la Révolution de 1789, teintées de nationalisme, formait un obstacle supplémentaire à l’ancrage de l’internationalisme prolétarien dans les rangs du prolétariat. Tout cela joua un rôle important dans la très faible implantation du marxisme, jamais réellement compris et assimilé. Dans ces conditions, la naissance d’un parti socialiste unifié en France n’allait émerger que difficilement et tardivement, en mai 1905 par la création de la Section française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), et qui plus est, avec un tas de faiblesses chroniques. (10)
Un premier pas significatif fut la création en 1878 d’une structure unitaire, la Fédération du parti des travailleurs socialistes de France (FPTSF). Mais la désunion s’imposait au moment des différents congrès, comme ceux de 1880 et 1881. Même si quelques années plus tard, en 1893, se constitua le Parti ouvrier français de Jules Guesde, avec une ossature la plus solide, il allait lui aussi être confronté à des confusions politiques et affronter des scissions. Plusieurs sensibilités politiques allaient renforcer les difficultés et des divisions très profondes. Celle des Possibilistes de Paul Brousse, qui fondèrent en 1882 la Fédération des travailleurs socialistes de France (FTSF), marquée par le mutualisme, un fédéraliste anarchisant proudhonien. Les partisans de Jean Allemane, qui formèrent en 1890 le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR) avec également des visions fédéralistes, celles d’une sorte de syndicalisme autogestionnaire et d’un réformisme municipal. On avait en plus des visions blanquistes, vision d’une petite minorité organisée conspirative, destinée à mener des actions révolutionnaires pour entraîner le « peuple ». Tout ceci fit que la dynamique vers une unification, pourtant appuyée par la Seconde Internationale après 1889 et par la social-démocratie allemande, fut relativement difficile. D’autant plus qu’après l’éclatement de l’affaire Dreyfus en 1894, ces visions ont empoisonné la conscience du prolétariat et alimenté fortement ses divisions pendant des années. À cela, s’ajoutait les conceptions de socialistes indépendants, comme Jaurès ou Millerand, qui allaient devenir hégémoniques, soulevant des questions cruciales, comme celle à propos du « ministérialisme », c’est–à-dire la participation des socialistes au gouvernement, faisant l’objet de vifs débats internationaux. (11)
C’est dans cette situation difficile pour trouver l’unité, que l’opportunisme croissant au sein de la social-démocratie, se manifestant par l’affermissement des illusions réformistes et le poids du crétinisme parlementaire, (12) allait finir par mener de nombreuses organisations socialistes à la trahison du prolétariat par le soutien à la Première Guerre mondiale, la fameuse « union sacrée » à laquelle adhéra la SFIO juste après l’assassinat de Jean Jaurès en août 1914. (13)
Le syndicalisme révolutionnaire, une réaction confuse face à l’opportunisme
L’essentiel du combat contre l’opportunisme s’était exprimé presque essentiellement par l’influence croissante du syndicalisme révolutionnaire. Son idéologie fortement influencée par l’anarchisme, par des penseurs comme Fernand Pelloutier et surtout George Sorel, prônait une organisation de la société sur la base d’un modèle gestionnaire de type syndical, se faisant l’ardent propagandiste du mythe du « grand soir », par le moyen de la « grève générale » qui devait, du jour au lendemain, laisser place à une administration ouvrière gérée par le syndicat. Très présents, avec des figures minoritaires restées fidèles à l’internationalisme prolétarien, comme Rosmer ou Monatte, le syndicalisme révolutionnaire de la CGT trouvait son apogée avant la guerre et la révolution d’Octobre 1917. Ainsi, ils sont aux avant-postes lors de la grève de 1908 à Draveil et Villeneuve-Saint-Georges, réprimée par Clemenceau, où plusieurs grévistes furent tués et arrêtés. De même, lors de la grève des cheminots de 1910, elle aussi sévèrement réprimée par l’armée qui avait dû intervenir pour garantir le maintien de l’ordre. L’idéologie syndicaliste révolutionnaire imprégnait bien alors une partie de la classe ouvrière. La raison principale en est que contrairement à la social-démocratie allemande ou au POSDR en Russie, à l’image du travail de Rosa Luxemburg ou des bolcheviks, le mouvement ouvrier en France n’avait pas été capable de faire émerger une véritable gauche marxiste, capable de construire une démarche organisationnelle sur des bases claires et solides. (14)
Au moment de la prise du pouvoir par le prolétariat en 1917, malgré de nombreuses sympathies pour la révolution mondiale, les forces politiques qui allaient mener à la scission au congrès de Tours, en décembre 1920, (15) étaient désarmées et se prononçaient en faveur de la IIIe Internationale tout en restant profondément marquées par de grandes confusions qui ne pouvaient avoir que des conséquences négatives.
Dans le prochain article de cette série, nous aborderons la question du combat pour la défense de l’internationalisme durant la Guerre, puis le mouvement révolutionnaire et la contre-révolution stalinienne. Nous verrons aussi comment, après le réveil du prolétariat mondial en 1968, les luttes en France se sont développées jusqu’à la fin des années 1980, apportant de nouvelles leçons précieuses pour les combats futurs.
WH, juillet 2021
1) Engels, Principes du Communisme (1847).
2) Voir « Critique de la théorie du maillon faible », Revue internationale n° 31 (4e trimestre 1982).
3) Babeuf, par exemple, était très fortement marqué par la lutte des paysans en Picardie.
4) Lors de la Révolution française, les enragés étaient un groupe de révolutionnaires radicaux revendiquant l’égalité civique, politique et sociale
5) Jaurès, Histoire socialiste de la Révolution française (1908)
6) Mouvement politique de nature conspiratrice né autour de la figure d’Auguste Blanqui dans la première moitié du XIXe siècle.
7) On peut ainsi évoquer les initiatives au moment des expositions universelles officielles à Paris ou à Londres, mais plus encore, les liens et rencontres entre ouvriers, émigrés ou non, à Londres. En septembre 1864, par exemple, l’ouvrier Tolain était mandaté en délégation à Londres.
8) Riazanov, Conférences de 1922.
9) Lettre à Kugelmann (12 avril 1871).
11) Une vive polémique éclata suite à l’entrée du socialiste Alexandre Millerand comme ministre au gouvernement bourgeois Waldeck-Rousseau en 1889.
12) L’opportunisme est une sorte de “maladie” propre au mouvement ouvrier qui se caractérise par la pénétration en son sein d’idéologies étrangères, bourgeoise et/ou petite-bourgeoise. Il se traduit par de l’immédiatisme, de l’impatience, des concessions à des visions qui conduisent à s’accommoder au système capitaliste au lieu de le combattre : en l’occurrence celle du réformisme qui a fortement gangrené les partis socialistes de la IIe internationale, dont la SFIO.
13) « Jean Jaurès et le mouvement ouvrier », Révolution internationale n° 448 (sept.-oct. 2014).
14) Après la lutte révolutionnaire de 1905, Paris fut une ville d’accueil des révolutionnaires dans l’immigration et un centre du parti bolchevik dans la clandestinité. Son séjour parisien aura été une circonstance supplémentaire lui permettant de mettre en exergue la faiblesse du marxisme au sein de la classe ouvrière en France et dans ses organisations politiques.
15) « Il y a 100 ans, le congrès de Tours, un anniversaire dévoyé ! », Révolution internationale n° 486 (janv.-fév. 2021).