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Avec l'assassinat de Qassem Soleimani et de neuf autres associés, incluant des chefs de puissants groupes militaires iraniens, les Unités de Mobilisation Populaire et Kataeb Hezbollah le 3 janvier 2020, Trump a envoyé un signal, en pleine cohérence avec sa présidence, que toute "convention" passait à la trappe et que personne n'était à l'abri dans ce face-à-face tendu entre les Etats-Unis et l'Iran. Hassan Nasrallah, président du Hezbollah au Liban et fidèle allié de l'Iran, probablement un peu nerveux dans les heures qui ont suivi l'attaque, a pris l'antenne pour appeler Téhéran à ne pas agir précipitamment ainsi qu'au "départ des troupes américaines d'Irak". Le jour suivant, malgré le bruit émanant de quelques "partisans de la ligne dure" du régime qui furent rapidement réduits au silence, cela était [devenu] la position officielle de la République Islamique dont l'élite dirigeante communiquait les détails de leur "vengeance" aux Américains à travers des porte-paroles irakiens. Malgré tout le battage réalisé lors d'une grande campagne médiatique, il n'y avait pas de réelle possibilité de conflagration régionale de grande ampleur à travers un échange de missiles (l'usage des troupes américaines n'était pas non plus vraisemblable) et il y avait encore moins de possibilité d'une Troisième Guerre mondiale, malgré les gros titres sensationnels de certains journaux bourgeois. Nous reviendrons plus loin sur les raisons pour lesquelles nous pensons que cela n'était pas le cas et pourquoi cela ne signifie pas pour autant une atténuation de l'expansion de la barbarie militaire. Dans le même temps, la disparition de Soleimani a porté un coup à l'impérialisme iranien mais cela ne se résumant jamais à un seul homme, il reste à voir quelles seront les conséquences de ce coup pour la République Islamique: s'il va l'affaiblir encore plus suite aux récentes protestations (réprimées mais pas disparues) ou s'il va renforcer le nationalisme iranien et sa base.
Dans tous les cas, Soleimani, au fil des décennies, avait déjà beaucoup fait pour l'extension de l'impérialisme iranien au Moyen-Orient et en Afrique sub-saharienne.
Qassem Soleimani : le boucher des bouchers.
La force Al-Qods ("Jerusalem") et les unités associées, créées sous l'impulsion de Soleimani à partir des années 80 et dont il prit la tête il y a environ une quinzaine d'années, furent responsables de la répression interne des protestations et des luttes des travailleurs iraniens entre autres en 1999, dix ans plus tard en 2009 et à nouveau une décennie plus tard en 2019/2020. Ils causèrent de nombreux morts chez les manifestants irakiens dernièrement et ce sont ces forces qui ont déchaîné une répression sans pitié contre les manifestants anti-Assad après 2012, sauvant pratiquement le boucher syrien et son régime chancelant. Soleimani n'était pas un fanatique Chiite mais un important représentant de l'impérialisme iranien. C'était un allié de la Russie mais il n'était pas pour autant le laquais de cette dernière. Il fut également, à différents moments, allié avec les Américains mais aussi avec les Kurdes, les Alaouites, les Maronites, les Sunnites, quiconque en fait pouvait faire avancer sa cause. Il a même utilisé Al-Qaida contre les Américains, ce pour quoi l'Iran a reçu son propre "retour de bâton". Ce n'est pas surprenant que Soleimani était tenu en si grande estime par un régime iranien miné par les luttes de factions [1] et c'est pourquoi il fut déclaré "martyr vivant" par le "guide suprême", Ali Khamenei.
L'Iran et particulièrement les éléments fidèles à Soleimani ne furent jamais les jouets ou les pions de la Russie, agissant sous les ordres de Moscou. Ce n'était pas le cas récemment et déjà après la chute du Shah, qui eut lieu en 1979 alors que les blocs existaient toujours, l'Iran a eu tendance à suivre sa propre voie. Le régime des mollahs était en quelque sorte un joker, présageant d'une certaine façon l'effondrement des blocs et le chacun pour soi impérialiste qui en découlerait. Cela étant, alors qu'il était responsable directement et indirectement de nombreux morts américains, Soleimani voulait continuer à travailler avec les Etats-Unis. Et il n'y a pas de doute que même après que le Président George W. Bush ait ciblé l'Iran comme faisant partie de l'"Axe du Mal" en 2002, les branches diplomatiques et militaires américaines ont joué un rôle significatif dans la construction et la consolidation des Al-Qods et des forces iraniennes associées en Irak. Même si les relations sont devenues plus compliquées par la suite, après la chute de Saddam, le conseil gouvernemental irakien était essentiellement constitué d'Américains et d'Iraniens, car les Etats-Unis n'avaient pas d'autre alternative que de tolérer la montée des partis Chiites après le renversement de Saddam.
Après l'horreur des Tours Jumelles en 2001 et une certaine "main tendue" par l'Iran, le diplomate de carrière et haut responsable du Département d'Etat, Ryan Crocker et son équipe, ont régulièrement rencontré [2] les officiels iraniens y compris Soleimani afin de discuter de leurs ennemis communs : Al Qaida et les Talibans. Même après que les diatribes d'inspiration néo-conservatrices de Bush avaient mis fin aux rencontres officielles (et au rapprochement officiel), les contacts irano-américains furent maintenus dans les années qui suivirent. Le jeu que Soleimani a mis au point était de poursuivre le dialogue avec les Américains, faisant des concessions par-ci, des faveurs par-là, tout en continuant à mettre la pression sur les Etats-Unis et harceler leurs troupes ainsi que celles de leurs alliés. Le dévoilement des échanges de messages diplomatiques par Wikileaks montre que Soleimani était en contact avec le général américain David Petraeus, commandant en chef des Forces américaines en Irak autour de 2008. C'est dans ce développement sans précédent de guerre asymétrique -un facteur général de la décomposition capitaliste qui inclut le terrorisme- que le général iranien a attiré les Etats-Unis dans un piège, en grande partie tendu grâce aux installations et au champ d’action fournis par les Américains eux-mêmes. A cette époque, il y avait plus de 100 000 soldats américains en Irak et chacun d'entre-eux était une cible. Les Iraniens les ont utilisés et ensuite soumis à une violence et à une pression psychologique constantes, facteurs qui ont contribué au retrait graduel des troupes américaines. Et bien que cela puisse avoir convenu ou arrangé les Russes, la force motrice derrière tout cela était l'impérialisme iranien.
Trump s'est récemment auto-proclamé vainqueur de Daech mais si un homme est responsable de la défaite de l'EI (aux côtés de la logistique américaine, de l'aviation russe et des troupes kurdes au sol), c'est bien Soleimani et ses milices.
Dans la bataille contre l'EI, les hauts commandements américains et iraniens ont collaboré étroitement, avec parfois l'Iran aux commandes.
La bataille d'Amerli, une ville turkmène chiite en Irak tenue par Daech, a vu la combinaison d'attaques aériennes et terrestres impliquant les deux pays et ce fut une défaite significative pour l'Etat Islamique et une victoire majeure pour la coalition irano-américaine. Dans ce contexte, Soleimani pouvait s'appuyer également sur les Russes et même, dans une certaine mesure, sur les Kurdes ; à nouveau, cela montre la relative indépendance de l'impérialisme iranien.
L’attaque américaine
De tout l'éventail de réactions possibles de la part des Etats-Unis en réponse à l'agression continue de l'Iran, c'est la plus "extrême" qui fut choisie et la frappe contre l'Iran et Soleimani fut commanditée par Trump dans le plus pur style mafieux. Le Président, qui était calme et lucide durant tout l'épisode, a posé ses cartes sur la table et s’est déclaré ouvert à toutes les options ; les Iraniens, logiquement, se sont repliés. Il n'y avait pas d'intérêt à un échange de tirs de missiles, pas d'intérêt pour l'Iran de souffrir de plus lourdes pertes et pas le moindre intérêt pour Trump de s'engager dans une guerre plus étendue. De leur côté, la Chine et la Russie n'avaient pas non plus d'intérêt à s'engager dans une guerre au Moyen-Orient au sujet de l'Iran, guerre dont les conséquences néfastes étaient évidentes. Toutes les guerres impérialistes sont fondamentalement irrationnelles et un Iran blessé, potentiellement sans leader, serait devenu un terreau fertile pour tous les vautours impérialistes, créant un trou noir instable aspirant toutes sortes d'éléments (incluant un EI partiellement résurgent) et aggravant encore plus les tendances centrifuges actuellement à l'oeuvre.
Néanmoins, la politique générale des Etats-Unis de jeter de l'huile sur le feu en Iran générera très certainement plus d'instabilité dans la région. Même si le Conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, est parti, Trump est toujours entouré de « faucons » anti-Iraniens. La lettre adressée au gouvernement irakien par le général W.H Seely, commandant des opérations militaires en Irak, accédant à la requête du premier de retirer toutes les troupes américaines, montre la confusion qui règne dans les plus hauts échelons de l'armée américaine. Les Allemands et les Français ont ouvertement méprisé l'action et la Grande-Bretagne, qui a désespérément besoin de Trump à ses côtés, s'est jointe aux critiques de l'UE. Aucun d'entre eux n'a d'intérêt à ce que les Etats-Unis exacerbent encore plus le chaos au Moyen-Orient.
La reformation de nouveaux blocs n’est pas à l'ordre du jour
La relation entre la Russie et l'Iran, mise en lumière par les récents événements, mérite un bref examen plus approfondi, particulièrement par rapport à l'analyse générale du CCI de la décomposition et de la perspective soulevée par la Tendance Communiste Internationale (TCI), qui parle d'un potentiel d'une guerre mondiale entre blocs avec la Russie à sa tête, qui, selon la position de la TCI ne peut rester passive face aux assassinats des Etats-Unis, ne pouvant laisser l'Iran être attaqué "en toute impunité"[3]. Non seulement la Russie peut se le "permettre" en laissant faire les attaques contre les forces iraniennes en Syrie par Israël mais elle n'est pas non plus hostile à une éventuelle attaque de positions iraniennes en Syrie en utilisant ses propres forces. La tendance principale n'est pas vers la "cohérence" d'une guerre mondiale entre blocs mais vers le chacun contre tous et le développement de la barbarie militaire qui est aussi dangereuse pour la classe ouvrière et l'humanité, si ce n'est plus.
Dans ses commentaires après l'attaque américaine, Poutine n'a pas mentionné une seule fois le nom "Soleimani" et sa critique implicite de l'attaque a révélé la position du Kremlin comme un tout, laissant à ses médias le rôle de jouer sur la question de "l'agression de l'impérialisme américain". Les liens historiques de la Russie avec l'Iran ont laissé de profondes cicatrices et ses récentes relations ont été pour le moins ambigües. Cependant la mort de Soleimani donne à l'impérialisme russe une chance de renforcer plus encore sa mainmise sur la Syrie et potentiellement sur l'Irak.
Bien que ce rôle ait été quelque peu exagéré par Téhéran, Soleimani a travaillé étroitement en Syrie avec les Russes comme alliés. Mais nous avons vu qu'il a également collaboré de très près avec le haut commandement américain en Syrie comme en Irak
La stratégie récente de l'Iran et des Gardiens de la Révolution (Al-Qods et autres milices) a été de renforcer le rôle de l'Iran en Syrie afin d'étendre sa portée. À l'opposé, le but de la Russie est de renforcer le régime d'Assad et, ce faisant, sa propre position. Plutôt que de pousser à une confrontation plus grande suite aux attaques américaines sur l'Iran, il se peut que les Russes ne soient pas trop mécontents de l'issue de ces mêmes attaques ; et s'il y avait un leader qui aurait pu été informé préalablement par Trump des attaques de drones, c'est bien Poutine.
Sous le commandement de Soleimani, les Gardiens de la Révolution ont acheté, autour d'Homs et Damas, de vastes étendues de terres et de bâtments qui sont devenus des enclaves iraniennes. Il y a de claires tensions émanant de trois directions et la Russie ne partage pas l'opinion de l'Iran sur la question syrienne. La Russie aurait pu protéger les forces iraniennes en Syrie des attaques d'Israël simplement en gardant déployé son nouveau système de missiles S-300 mais, en collusion avec l'Etat hébreu, elle laisse régulièrement les avions israéliens violer l'espace aérien syrien pour utiliser ses armes contre les positions iraniennes et repartir ensuite. L'Iran a exprimé à la Russie sa colère à plusieurs reprises mais celle-ci l'a tout simplement ignoré. La Russie a également fait savoir à Israël que ce dernier pourrait être associé à la discussion sur la réduction des stocks d'armes iraniens présents à Damas, une carte que détient la Russie face à l'Iran et il n'hésitera pas à se confronter directement aux forces iraniennes dans le pays (comme ce fut le cas dans la province de Deraa lorsqu'il a mis en déroute la 4e division appuyée par l'Iran). Et tout comme Israël, la Russie a récemment noué des liens avec l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, aucun n'étant allié de l'Iran.
Aucun de ces éléments ne fait ressortir une quelconque cohérence de bloc autour de la Russie, pas plus qu’il ne confirme l’hypothèse d’une riposte "nécessaire" de cette dernière aux attaques américaines envers les intérêts iraniens de la façon dont l'envisage la TCI. Et rien de tout cela n'empêche par ailleurs la Russie de se poser en "protecteur" de l'Iran et d'utiliser ses "avantages" qui se sont révélés très profitables en Syrie. Et avec la présence de la Turquie qui perturbe tout le monde avec sa campagne en faveur du dénommé "nouvel Empire ottoman" qui a récemment engendré des confrontations directes entre la Turquie et l'armée syrienne autour d'Idlib, on n'observe pas de tendance vers le développement de blocs militaires unifiés. On voit plutôt la guerre de chacun contre tous et la domination des tendances centrifuges. Sans aller plus loin dans les multiples divergences d’intérêts entre les différentes puissances sur les diverses régions, le "grand jeu" au Moyen-Orient ressemble désormais encore plus à la description faite par un diplomate britannique il y a quelques temps: "un jeu d'échec à neuf côtés sans aucune règle".
L'effondrement du système des blocs et l'avènement du "Nouveau désordre mondial”
Du début des années 50 jusqu'à la fin des années 80, une Troisième Guerre mondiale était une possibilité envisageable. Les deux blocs impérialistes existaient, le monde était plus ou moins partagé entre eux et des tensions surgissaient partout, particulièrement autour de zones poudrières-clefs. Mais dans la période allant de 1968 à 1989, quand le retour de la crise économique mondiale impliquait "logiquement" une nouvelle marche vers la guerre, l'insistance opiniâtre du prolétariat à lutter pour ses intérêts de classe a empêché la mobilisation pour une conflagration impérialiste. Aujourd'hui pourtant, avec la complète absence de blocs impérialistes unifiés, l'absence de perspective de les voir surgir à l'horizon et, probablement, leur disparition pour de bon, la bourgeoisie n'est pas forcée de confronter et mobiliser le prolétariat dans ce sens. Et ceci résulte de l'incapacité du capitalisme à imposer la cohésion et la discipline nécessaire pour que de grands deux blocs s'affrontent dans un conflit mondial. Au lieu de cela, il y a toutes sortes de tendances centrifuges à l'oeuvre : le chacun pour soi, la fragmentation, la concurrence impérialiste du "nous d'abord, contre tous les autres" et l’instabilité. La formation des blocs n'est pas à la racine de l'impérialisme, bien au contraire et la conséquence de 1989 est que l'impérialisme désormais prend une forme différente mais non moins dangereuse, en accord avec la décadence générale et la décomposition du système capitaliste entier. Les blocs impérialistes s'affrontant à l'échelle mondiale sont une conséquence du capitalisme décadent mais la fragmentation de cette forme particulière et son élimination probable dans un 'avenir proche, est significatif de l'aggravation de la décomposition capitaliste et résulte de l'ouverture en 1989 d'une boîte de Pandore.
L'effondrement du bloc de l'Est en 1989 fut l'une des plus spectaculaires expressions en "temps de paix" de la crise et de la décomposition du système capitaliste tout entier. Du jour au lendemain, la guerre mondiale n'était plus à l'ordre du jour. L'implosion du bloc de l'Est et de toutes ses structures a eu ses répercussions à l'Ouest où, presque immédiatement, les liens de bloc se sont relâchés. Malgré les campagnes assourdissantes sur la "mort du communisme" et la "victoire du capitalisme", il n'a pas fallu longtemps -deux ans- pour que la réalité du "Nouvel ordre mondial" s'affirme. Peu de temps après la tentative vouée à l'échec des Etats-Unis de prévenir la fragmentation de son propre bloc via la coalition qui combattit durant la première Guerre du Golfe en 1991, la guerre a éclaté en Yougoslavie en 1992, la première guerre ouverte en Europe depuis 1945.
Ce fut un conflit brutal, bestial, ciblant les civils d'une façon rappelant la Seconde Guerre mondiale. Il fut attisé et instrumentalisé initialement par l'Allemagne, qui exprimait la tendance à l'indiscipline de bloc et ce fut ensuite la descente aux enfers avec presque toutes les grandes puissances appuyant chacune leur propre faction tout en y participant. Et depuis, cela est allé en s'empirant dans d'autres zones grandissantes de guerre et de militarisme, le Moyen-Orient et l'Afrique l'illustrant particulièrement.
Des problèmes supplémentaires pour la perspective prolétarienne mais ses tâches restent les mêmes
Il est certain que depuis la chute de l'URSS, l'impérialisme russe s'est rationalisé et réarmé, émergeant de nouveau comme un acteur principal sur des acteurs principaux dans l'arène internationale.
Plus important encore, la Chine est apparue comme le principal concurrent de l'hégémonie américaine, montrant qu'une tendance vers une bipolarisation entre les Etats impérialistes les plus puissants existe toujours. En outre, c'est avant tout la montée en puissance de la Chine qui, déjà sous Obama, a conduit les Etats-Unis à déclarer l'Asie comme étant le nouveau pivot et le confinement de la Chine sa nouvelle priorité. Cela était la véritable signification derrière la politique d'Obama de désengagement envers de larges parties du Moyen-Orient que le régime de Trump a poussé encore plus en avant. Mais ni la rivalité croissante entre la Chine et les Etats-Unis ni les tensions entre ces derniers et la Russie ne devraient être confondues avec une formation de blocs à l'heure actuelle, laquelle est constamment minée par la tendance dominante à la fragmentation des conflits. Cette tendance a été illustrée très clairement non seulement par l'incroyable chaos militaire au Moyen- Orient mais également par les menaces planant sur l'unité de l'Union Européenne, de l'OMC, de l'OTAN et toute une foule ribambelle d'organisations "internationales" ainsi que par rapport aux protocoles et accords sur lesquels elles sont basées.
Rien de tout cela ne rend le combat de la classe ouvrière plus facile, au contraire. Mais cela le rend d'autant plus essentiel pour son avenir et le futur de l'humanité. Le prolétariat uni reste la seule force capable d'affronter et de mettre en échec l’effroyable perspective que le capitalisme nous réserve. Et de notre point de vue, cela importe peu si nous sommes soufflés par des bombes, empoisonnés à mort par les contaminations ou rôtis par le changement climatique. Dans le même temps, comme les récents développements dans la lutte de classe l'ont encore timidement indiqué, la classe ouvrière, comme classe exploitée, détient le potentiel de combattre, de s'auto-organiser, de mettre en place des assemblées pour consolider et étendre ses combats contre l'enfermement prêché par les syndicats, l'atomisation comme "citoyens" et le piège du corporatisme et des frontières nationales.
Ce serait mentir ou s’illusionner que de ne pas mentionner les difficiles et sérieuses épreuves auxquelles fait face la classe ouvrière par ces évolutions du capitalisme, évolutions qui ne peuvent que pousser le capitalisme à s’enfoncer davantage dans sa décadence et générer davantage de barbarie. Mais malgré le repli et la démoralisation des dernières décennies, la classe ouvrière a été historiquement et demeure l'unique force sociale capable d'offrir à l'humanité une sortie du cauchemar de ce capitalisme moribond.
Baboon, 4.2.20
[1] Voir : https://fr.internationalism.org/icconline/201801/9659/iran-lutte-entre-c...
[2] Le commandant fantôme: https://www.newyorker.com/magazine/2013/09/30/the-shadow-commander
[3] https://www.leftcom.org/en/articles/2020-01-04/the-us-attack-on-baghdad