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Mi-juin, à l'annonce des résultats électoraux, des confrontations de rue violentes ont eu lieu partout en Iran (lire notre article Manifestations massives en Iran : « Tanks, balles, gardes : rien ne peut nous arrêter ». Des milliers de gens y ont montré leur raz le bol de l’actuel système politique, qui n'engendre qu'oppression et misère. Tout comme en Grèce et dans les luttes en Egypte ou en France, la grogne monte face aux manques de perspectives qu'offre le système capitaliste quelque soient les formes sous lesquelles il se présente. Mais ce dernier pour assurer sa survie ne se prive pas d’utiliser tous les moyens dont il dispose, comme nous pouvons le voir une fois de plus en Iran. La répression violente et les luttes politiques entre fractions de la bourgeoisie sont largement exploitées. Le cirque politique doit renforcer l'illusion que certaines fractions seraient plus en faveur de la défense du peuple que d'autres ; il tente ainsi d’enfermer la contestation dans le carcan de la défense d'une des fractions bourgeoises contre l'autre.
Nous publions ci-dessous deux textes que des lecteurs nous ont fait parvenir à propos de ces événements, et qui défendent clairement une position prolétarienne contre ces mystifications. Nous soutenons ces prises de position qui s’inscrivent dans l’orientation des positions défendues par le CCI.
Courrier
1 : élections présidentielles et combats de rue en Iran
Depuis déjà un certain nombre de jours, le monde est témoins d’une grande vague de protestations de jeunes, vieux et femmes dans les grandes villes, surtout à Téhéran. Les nouvelles techniques de communications, comme Facebook et Twitter, parfaitement exploitée par la jeune génération, ont pleinement été employées pour organiser les manifestations et permettre au monde de suivre les événements (L’Iran connaît le plus grand nombre de bloggers à l’échelle mondiale). La censure étatique n’a pas réussi à empêcher la diffusion des nouvelles.
Les
manifestants sont mécontents
des résultats des élections présidentielles et se sentent trompés
par la fraction de la bourgeoisie qui s’adjuge la victoire. Si cet
événement a créé l’occasion pour des millions de gens de
descendre dans la rue pour récupérer « leurs voix volées »,
la véritable cause se situe ailleurs.
Depuis un peu plus de trois décennies déjà, la population est réprimée pour le moindre délit, également dans sa vie privée. Et ceci concerne en particulier les femmes. Les conditions de vie des travailleurs se détériorent sans cesse. Tandis que la récession atteint son plus haut niveau, les ouvriers ne sont plus payés déjà depuis des mois. Ils ne peuvent aucunement protester ou convoquer une réunion. Ceci est sévèrement pénalisé. Le chômage touche surtout les jeunes, qui constituent 60% de la population, et il a fortement augmenté. Même s’ils travaillent dur, à la fin de leurs études de second cycle, ils trouvent souvent la porte de l’université fermée. L’université est devenue une grande mosquée surveillée par la milice de Hezballah (le Parti de Dieu). Face à cette situation générale, des protestations dans les usines, les universités et dans la rue ont eu lieu régulièrement, où aussi bien des ouvriers que des étudiants ont pris part. L’année dernière, un grand nombre d’arrestations ont été effectuées parmi les ouvriers.
En
arrière-fond de ce développement, les oppositions au sein de la
bourgeoisie s’aiguisent également. Le conflit entre les deux
fractions les plus importantes de la bourgeoisie a pris une telle
ampleur qu’un espace est apparu où les gens ont fait entendre
leurs voix. La fraction de Ahmadinejad et de Khamenei, qui est au
pouvoir, a encore essayé à l’aide d’un cirque politique et au
moyen de discussions télévisées avec son concurrent, d’attirer
les jeunes mécontents vers les urnes. Via l’emploi des médias de
masse durant les élections et la promulgation de sa victoire face à
l’autre fraction, elle a essayé de stabiliser son pouvoir et de
l’imposer aux ouvriers, de dissimuler la crise économique et le
chômage parmi les jeunes en particulier, mais aussi de réprimer
l’autre fractions (celle de
Rafsanjani, Khatami, Mousavi,…).
Mr Hossein Mousavi, leader de l’autre fraction « libérale », qui maintenant est devenu le « héros » et le centre de protestation pour une partie des manifestants, surtout les jeunes, dispose encore avec sa fraction, non seulement encore de pouvoir derrière les coulisses, mais occupe toujours une fonction importante dans les organes gouvernementaux décisifs. En outre, lorsque sa fraction était au gouvernement, ils ont été les gardiens cruels du système capitaliste et n’ont pris aucune mesure pour améliorer les conditions de vie des ouvriers. Au lieu de cela, pendant les 8 ans de guerre entre l’Iran et l’Irak, ils les ont massivement envoyés au front. Les jeunes et les enfants ont été utilisés comme chair à canon pour leurs intérêts impérialistes ou ont été assassinés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des prisons.
Le régime a étouffé toutes les protestations dans le sang
Les jeunes, marqués depuis des années par toutes sortes de problèmes comme la pauvreté et l’oppression, sont tombés dans la drogue et la prostitution. Ils en ont marre que le régime se mêle de toutes sortes d’aspects de leur vie privée et ne voient aucune perspective d’une vie meilleure. C’est eux qui forment la plus grande partie des manifestants. Bien que la protestation soit devenue nationale et exprime un grand mécontentement et courage des manifestants, elle reste pour l’essentiel, en l’absence d’une perspective révolutionnaire et d’une avant-garde ouvrière, sous le contrôle et dans l’intérêt de la bourgeoisie.
Ici, il n’est pas important de savoir quelle fraction est gagnante aux élections présidentielles. Car le résultat est le même. Dans ces élections bourgeoises, la bourgeoisie est dès le début la gagnante et les ouvriers avec leurs enfants, qui y ont participé, les perdants. La voie vers les urnes signifie pour les ouvriers un témoignage de soutien à leurs propres exploiteurs et la perte de leur voix pour une vie meilleure, c’est-à-dire: une vie sans exploitation et oppression.
La
plupart des slogans avancés par les manifestants sont très
réactionnaires et superficiels (« Dieu est grand »). Ces
slogans ne contribuent en aucune manière aux intérêts des
ouvriers, qui sont toujours plus attaqués par la bourgeoisie dans
leurs conditions de vie et ne posent eux-mêmes aucune revendication
claire qui remette en question ces conditions. Les slogans et les
discussions révolutionnaires sont interdits dans beaucoup de
régions. Chaque revendication ou discussion, qui remet en question
le système ou le pouvoir de la bourgeoisie, est étouffé dans l’œuf
par les partisans des deux fractions
bourgeoises. Les partisans de l’opposition utilisent en outre
l’argument que toute discussion deviendra possible une fois que Mr
Hossein Mousavi aura gagné. C’est le même argument que celui des
groupements religieux pendant la révolte en 1979, mais à ce
moment-là, les révolutionnaires et les ouvriers conscients s’y
sont opposés et ont essayé avec grande conviction et au moyen de
discussions intensives d’élever et de développer la prise de
conscience de la population. Cela souvent au prix de leurs vies. (Le
but n’est pas ici de comparer tous les différents aspects et
fautes des deux révoltes).
Les groupements ultra-gauches et les fractions de gauche bourgeoises, qui sont excités à chaque agitation sociale, furent aussi cette fois-ci très euphoriques. Avec leur slogan connu « le mouvement est tout, le but n’est rien » , ils défendirent sans critiques les participants dans une stratégie « étape par étape » (selon eux, la victoire de Mousavi est une étape en avant). Ils stimulent la population à choisir entre le pire et le moindre mal. Ceci est une condition inhumaine et un faux argument à soumettre aux gens. Ce point de vue bourgeois, qui domine depuis des années le mouvement ouvrier, est une des causes pour laquelle la classe ouvrière est déviée de son propre terrain de classe et gênée dans sa prise de conscience et le développement de sa force et confiance en soi.
L’autre point de vue qui, tout comme le premier, joue un rôle dangereux dans le mouvement ouvrier, est le suivant : « un mouvement sans un chef puissant est impossible ». Dans ce cas-ci également, toute confiance dans sa propre force et auto-organisation est retirée aux ouvriers qui sont déviés vers le drapeau de leurs exploiteurs et oppresseurs (par exemple sous le commandement de Mousavi).
Que
devons-nous faire ? Devons-nous seulement être un spectateur
passif ?
Nous ne sommes pas des spectateurs passifs et sans aucune solidarité avec les protestataires, qui sont également blessés et tués. Cela ne veut pas dire que nous oublions que la cause de ce mécontentement réside dans le système capitaliste. Nous n’oublions pas non plus que cette première protestation après trente ans est un choc pour la bourgeoisie. Le fait que l’ordre établi est toujours défié, malgré la tentative de Mousavi de calmer les masses et la répression brutale par le régime, montre clairement que les masses commencent à perdre son angoisse envers le régime et sont prêtes à le défier. Nous savons qu’un mouvement de masse peut toujours se radicaliser, mais à présent nous critiquerons fortement ces actions, précisément parce que nous sommes actifs et solidaires.
Ce qui
se passe maintenant dans les villes iraniennes n'est pas dans
l'intérêt de la classe ouvrière aussi longtemps que le mouvement
reste prisonnier d’illusions. Le soutien d’une fraction de la
bourgeoisie (ici Mousavi) ou l’emploi des conflits entre fractions
de la bourgeoisie pour engager une protestation, ne contribuent en
aucune manière à la défense des intérêts des ouvriers. Les
élections, ne sont pas le terrain de la lutte de classe. Qui que
soit le gagnant, le résultat reste le même et les ouvriers seront
encore de plus en plus exploités et opprimés. C’est pourquoi le
soutien d’une fraction de la bourgeoisie ou des actions aveugles ne
constituent qu’un entérinement du système capitaliste. Si les
ouvriers et leurs enfants, qui sont désespérés et furieux,
prennent part à un mouvement bourgeois, ils vont tout droit contre
leurs intérêts de classe. Ils doivent immédiatement quitter ce
mouvement bourgeois et s’orienter vers la
lutte contre tout le système avec des revendications claires, basées
sur leurs propres intérêts de classe.
Si
l’action reste coincée à ce stade, la lutte et la prise de
conscience de la classe ouvrière vont reculer et déboucher sur une
grande déception. Il est important que les révolutionnaires
démasquent les deux partis et insistent sur le fait que la classe
ouvrière est la classe historique et la force unique qui peut amener
une fin à l’exploitation et l’oppression et peut conduire vers
une vraie liberté pour les gens. Ce mouvement de masse doit
décider : ou chercher une solution avec l’aide d’une
fraction de la bourgeoisie, ce qui implique un entérinement de la
misère, de la pauvreté et de l’oppression ; ou chercher une
solution avec l’aide de sa propre classe, la classe ouvrière, ce
qui signifie un monde sans misère, oppression et barbarie ; le
monde du socialisme.
20 juin 2009, D.N
Courrier
2 : notre drapeau est rouge
La révolte et la rébellion du peuple iranien a, en particulier à Téhéran, atteint une nouvelle phase. Selon la presse internationale et des sources intérieures indépendantes, plusieurs centaines de victimes seraient tombées et plus de 5000 personnes auraient été arrêtées. Les hôpitaux de Téhéran sont pleins de manifestants blessés durant ces jours de manifestation. Selon des correspondances actuelles, la milice du régime islamiste tient les hôpitaux sévèrement à l’œil, interdisant l’enregistrement de manifestants blessés. Selon les dernières nouvelles, des manifestants blessés sont enlevés dans les hôpitaux et sont retrouvés en tas dans les morgues. D’innombrables séances de torture ont lieu. L’objectif de ces séances est d’arracher de fausses confessions sur les faits et d’obtenir des noms d’opposants. A Kharizaak, un des faubourgs de Téhéran, un camp a été construit qui fait songer à un holocauste islamiste. Des manifestants sont enlevés et y sont menés pour être soumis aux pires des tortures. Les moyens de communication comme le téléphone et internet sont sévèrement contrôlés et une atmosphère d’isolement pèse sur la société.
La fraude électorale a ouvert une nouvelle phase dans les rapports entre les divers partis réactionnaires du régime capitaliste iranien. Depuis sa naissance, le régime capitaliste iranien a fréquemment connu des conflits internes : ainsi, il y a eu les tensions entre les partis ‘libéraux’ sous la direction de Bazargan et le parti politique de la république islamique de Beheshti, entre autres lors de l’évasion de Banisadr, le premier ministre choisi par Khomeiny. Cette lutte interne permanente est un instrument important de conservation du régime. La faute pour les difficultés peut toujours être rejetée sur l’autre et cela permet d’éviter des explosions de colère. La classe ouvrière n’a aucun intérêt à défendre dans ces conflits, qui ont toujours pour objectif une exploitation maximale des travailleurs et une optimalisation des profits.
Avec l’exacerbation de la crise, le gouvernement tente de tenir la tête hors de l’eau. Pour arriver à contrer la menace de soulèvement des affamés, le gouvernement est obligé de renforcer l’unité interne, pour s’engager dans une confrontation sanglante. Le conflit entre les partis gouvernementaux du régime capitaliste iranien a atteint un stade extrême. Ce conflit réactionnaire est une conséquence de la pression constante de la lutte de classe. La crise politique actuelle est directement causée et influencée par la crise du capitalisme.
Toute théorie qui essaie d’expliquer d’une autre façon les événements actuels, sème consciemment de la méfiance entre les gens. Travailleurs, combattants, soyez en alerte et ne tombez pas dans le piège des réformateurs et des réactionnaires, ceci n’est pas notre lutte et ne va surtout pas dans le sens de nos intérêts. Nous sommes en guerre contre l’ensemble de ce système capitaliste pourri et les deux partis en présence sont des défenseurs de ce système. Le clan de Mousavi tente de manière hypocrite de calmer les protestations. Mohtashamipour, un élément expérimenté, un des dirigeants des terroristes islamistes, ex-ministre de l’intérieur, un des commandants et des exécutants des massacres des révoltés de 1982 et de 1988, a proposé au conseil supérieur des gardiens de la révolution de résoudre la crise politique actuelle en désignant un « comité de recherche de la vérité ». Ce comité a vérifié les accusations de fraude électorale. Un autre candidat des réformateurs, Mehdi Karoubi, un célèbre imposteur , avait appelé les gens à participer en masse à la prière du vendredi à Téhéran. Il avançait l’argument fallacieux qu’en participant à la cérémonie, les protestataires pourraient faire entendre leur voix à Khamenei. L’emploi de ces méthodes démontre que le gouvernement est en difficulté et arrive avec peine à contrôler la situation, malgré ses tentatives désespérées. La présence constante de manifestants montre que malgré la répression systématique, la lutte augmente. La résistance s’exprime à travers la participation massive aux manifs. Les gens n’ont pas oublié que deux jours après les élections déjà, Ahmadinejad avait été proclamé vainqueur par Khamenei. Quel message les manifestants pourraient-ils donc vouloir transmettre à ce bourreau de Khamenei ?
Travailleurs, femmes et hommes, les loups se changent en agneau ou, mieux encore, ce sont des renards qui se présentent sous des dehors sympathiques. Pour tromper le peuple iranien, Khamenei avait demandé au conseil supérieur des gardiens de la révolution de « mener une enquête » sur les élections. Le conseil, qui avait déjà félicité Ahmedinejad, a convenu qu’une faute avait été commise. Les médias impérialistes, comme la BBC , les porte-parole fidèles du parti gouvernemental de Mousavi, ont tenté de limiter le mouvement de masse du peuple iranien à un faible mouvement de protestation contre la fraude électorale, alors que les slogans se radicalisaient rapidement : la foule scandait « mort au dictateur ».
Les manifestants niaient l’interdiction malgré les avertissements de la garde islamique, la police dispersait les manifestants à coup de gaz lacrymogène et en tirant dans la foule. Tout montre que le régime (c’est-à-dire les DEUX fractions) est sur ses gardes et mobilise ses troupes pour empêcher les protestations. Nous devons rester vigilants ; cette circonspection momentanée est le résultat des manifestations de masse mêmes. Il faut rejeter toute euphorie et développer une analyse révolutionnaire de la situation, en relevant après chaque pas les forces et les faiblesses du mouvement et en les évaluant de façon critique.
Les partis bourgeois existants, de l’extrême gauche à l’extrême droite, ont mis en évidence lors des derniers événements leur position politique et leur place historique. Par des discours vides et insignifiants, ils ont invité les manifestants à s’affilier à leurs partis politiques, sans la moindre analyse de classe et une réelle perspective pour engager un processus de changement. Ils ont exploité la situation pour faire de la propagande pour leur propre parti et sont incapables de donner au mouvement un caractère révolutionnaire et de l’organiser de manière adéquate.
La prise de conscience, qui est un élément crucial dans une lutte est totalement absente dans les agissements de ces partis. Or, dans le cas d’une explosion sociale, une plate-forme révolutionnaire, au sein de laquelle la prise de conscience occupe une place centrale, est de la plus haute importance. C’est là la tâche d’un parti communiste. C’est le cadre qui doit permettre aux éléments en lutte de voir une perspective, pas celui de la grandiloquence opportuniste. Les principes révolutionnaires marxistes nous apprennent que l’organisation de la révolution est un processus conscient. Une organisation qui n’agit pas selon ces principes s’oppose aux idées des marxistes révolutionnaires.
Manifestants, éléments en lutte, n’attendez pas les ordres de la bourgeoisie, qu’elle soit de gauche ou de droite, mais prenez vous-mêmes l’initiative, constituez des assemblées générales et constituez des cercles pour diffuser les informations. La situation actuelle en Iran n’est pas une lutte prolétarienne, une lutte pour et par la classe ouvrière. C’est une lutte sans perspective ni stratégie. Protestez avec un objectif clair : nous sommes en lutte contre l’ensemble du système et nos slogans doivent donc mettre en question tout le système, la prise de conscience révolutionnaire doit être favorisée. Avec des publications, la diffusion de déclarations et des discussions, il faut tendre vers une prise de conscience collective. Pendant ces discussions, l’importance d’organisations révolutionnaires internationalistes doit être soulignée. Dans les manifestations, nos slogans doivent clairement se distinguer de ceux des réformateurs.
Le conflit actuel est un conflit au sein de la bourgeoisie, n’entretenons pas d’illusions à ce propos et dénonçons la mystification. Le prolétariat, la classe révolutionnaire, doit se battre contre la bourgeoisie ensemble avec son parti révolutionnaire internationaliste. Combattants du prolétariat, notre classe n’a rien à perdre. « Les prolétaires n’ont que leurs chaînes à perdre, ils ont un monde à gagner ».
01 juillet 2009, M.F.