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L'Impérialisme américain ne pourra pas enrayer son affaiblissement sur l'arène mondiale. Ce plan aborde toute la politique impérialiste des Etats-Unis. Il part d'un constat, visible par tous, de l'absence totale de possibilités de réussite de la politique de guerre américaine en Irak. Mais bien plus encore, il souligne la montée en puissance de la résistance de la politique anti-américaine et anti-israélienne, partout, au Proche et au Moyen-Orient. Ce rapport semble ainsi prendre le contre-pied de la politique suivie depuis plusieurs années par les Etats-Unis dans toute cette partie du monde. Il préconise un retrait progressif des troupes américaines d'Irak et le renforcement massif de l'armée irakienne qui devrait passer sous la direction du premier ministre Nouri Kamal Al-Maliki. Alors que les attentats se succèdent tous les jours de manière de plus en plus meurtrière, avec un gouvernement totalement impuissant et une armée américaine retranchée dans des camps fortifiés, une telle proposition apparaît immédiatement pour ce qu'elle est : irréaliste, inapplicable et en dehors de toute réalité. Ceci est à ce point la vérité que le plan Baker se garde bien de préciser la date butoir d'un retrait des troupes américaines d'Irak. Tel est également le cas de toutes les autres propositions avancées par ce rapport. Ce qui frappe également à la lecture du rapport, ce sont les propositions de renouer un dialogue officiel avec la Syrie et l'Iran. Le rapport précise même: "L'Iran doit recevoir des propositions incitatives, telle que le rétablissement des relations avec les Etas-Unis, et dissuasives pour stopper le flots d'armes à destination des milices irakiennes. Le pays doit être intégré au Groupe d'étude sur l'Irak.» (Courrier International du 14 décembre 2006) Cette proposition du rapport est tellement irréaliste qu'elle montre clairement l'impasse totale des Etats-Unis en Irak, et pire encore, leur incapacité croissante à limiter la montée des exigences syriennes et iraniennes. L'impossibilité pour l'armée américaine de résoudre la situation en Irak pousse même la bourgeoisie américaine à envisager d'associer l'Iran dans une tentative de maîtriser le chaos irakien. Cette alternative politique ne pourrait se traduire que par des exigences accrues de l'Iran, en matière de développement de son arme nucléaire, mais également sur le terrain, dans l'ensemble du Proche et du Moyen-Orient. Autant d'exigences et de pas en avant de l'impérialisme iranien que ni Israël, ni les Etats-Unis eux mêmes, ne seraient en mesure de supporter. Il est fort possible que, dans les mois à venir, la tonalité des discours américains en matière de politique internationale soient plus mesurés et fassent plus appel à une « collaboration internationale », dans ce que la bourgeoisie appelle sa lutte contre le terrorisme international. Au cas fort improbable où celle-ci passerait, un chaos tout aussi important se développerait dans tout le Proche et Moyen-Orient. Le ton est d'ailleurs donné par la déclaration du roi d'Arabie Saoudite Abdallah au vice président américain Dick Cheney, en visite il y a quelques semaines à Riyad: «L'Arabie Saoudite a fait savoir à l'administration Bush qu'en cas de retrait des troupes américaines le royaume pourrait apporter un soutien financier aux Sunnites en Irak dans n'importe quel conflit qui les opposerait aux Chiites.» (Courrier International du 13 décembre 2006) En Irak, les Etats-unis sont totalement coincés. Aucune des options envisagées sur le plan militaire n'est satisfaisante pour l'impérialisme américain. La montée en puissance de la contestation de la suprématie américaine non seulement par l'Iran, mais également par des puissances impérialistes telles que la France, l'Allemagne ou encore la Russie, ne peut pousser dans l'avenir les Etats-Unis, par delà l'évolution de leur politique en Irak, que dans une fuite en avant guerrière, toujours plus meurtrière et barbare. De la part de ce capitalisme en pleine décomposition, les actes militaires les plus destructeurs et les plus irrationnels, sont encore et plus que jamais devant nous.
Rossi