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ICConline - mars 2013

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Grèce: soigner l’économie tue le malade

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[1]

Nous publions ci-dessous la traduction d'un article rédigé par notre section en Grande-Bretagne, World revolution, sur l'effondrement du système de soins en Grèce.

En décembre 2012, le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung rendait compte d’une visite en Grèce :

"En octobre 2012, le traumatologue Georg Pier rapportait les observations suivantes sur la Grèce : Des femmes sur le point d’accoucher se hâtaient désespérément d’un hôpital à l’autre ; mais comme elles n’avaient pas d’assurance-maladie ou suffisamment d’argent, personne ne voulait les aider à mettre leur enfant au monde.

Des gens, qui jusqu’à présent faisaient partie des classes moyennes, cherchaient des restes de fruits et de légumes dans les poubelles. (…)

Un vieil homme disait à un journaliste qu’il n’avait plus les moyens d’acheter les médicaments nécessaires pour soigner son problème cardiaque : sa pension avait été diminuée de 50% comme celle de beaucoup d’autres retraités. Il a travaillé pendant plus de quarante ans, pensant avoir fait les choses correctement ; maintenant, il ne comprend plus le monde.

Lorsque tu es admis dans un hôpital, tu dois apporter tes propres draps et ta propre nourriture. Comme le personnel d’entretien a été mis à la porte, les médecins et les infirmiers, qui n’ont pas reçu de salaire depuis des mois, ont commencé à nettoyer les toilettes. Il y a une pénurie de gants et de cathéters jetables. Devant les conditions hygiéniques déplorables dans plusieurs établissements, l’Union Européenne avertit du danger de propagation de virus infectieux."

Les mêmes conclusions étaient tirées par Marc Sprenger, chef du Centre Européen pour la Prévention et le Contrôle des Maladies (ECDC). Le 6 décembre, il alerta [les autorités] sur l’effondrement du système de santé et des mesures d’hygiène en Grèce, ajoutant que cela pouvait aboutir à une pandémie dans toute l’Europe. Il y a une pénurie de gants à usage unique, de blouses et de serviettes de désinfection, de boules de coton, de cathéters, de rouleaux de papier pour couvrir les tables d’examen médical. Les patients ayant des maladies infectieuses, comme la tuberculose, ne reçoivent pas le traitement nécessaire, ce qui entraîne l’augmentation du risque de propagation de virus résistants en Europe.

Un contraste frappant entre ce qui est techniquement possible et la réalité du capitalisme

Au 19e siècle, beaucoup de patients (jusqu’à un tiers parfois) mouraient à cause d’un manque d’hygiène à l’hôpital, en particulier les femmes pendant l’accouchement. Ces drames pouvaient s’expliquer en grande partie par l’ignorance, parce que beaucoup de docteurs ne se lavaient pas les mains avant un traitement ou une opération et, souvent, ils allaient avec des blouses sales d’un patient à l’autre.

Les découvertes en hygiène, de Semmelweis ou Lister par exemple, permirent une réelle amélioration. Les nouvelles mesures d’hygiène et les découvertes sur la transmission des germes permirent une forte réduction des maladies nosocomiales.

Aujourd’hui, l’utilisation des gants et des instruments chirurgicaux à usage unique est une pratique courante dans la médecine moderne. Mais, tandis que l’ignorance du 19e siècle est une explication plausible de la mortalité importante dans les hôpitaux, les dangers qui deviennent évidents dans les hôpitaux en Grèce ne sont pas une manifestation de l’ignorance mais une expression de la menace qui pèse sur l’humanité ; cette menace provient de la faillite d’un système de production totalement obsolète.

Si, aujourd’hui, la santé des habitants du cœur de la civilisation antique est menacée par le manque de fonds des hôpitaux ou par leur insolvabilité (ils ne peuvent plus acheter de gants à usage unique), si les femmes enceintes qui cherchent une prise en charge dans les hôpitaux sont renvoyées parce qu’elles n’ont pas d’argent ou pas d’assurance médicale, si les gens qui ont des maladies de cœur ne peuvent plus payer leurs médicaments…, cela devient une attaque contre la vie-même. Si, dans un hôpital, le personnel d’entretien, qui est indispensable dans la chaîne de l’hygiène, est licencié, si les docteurs et les infirmiers, qui n’ont pas reçu leur salaire depuis longtemps, doivent prendre en charge les tâches de nettoyage, cela apporte une lumière crue sur la "régénération" de l’économie. C’est le terme utilisé par la classe dominante pour justifier ses attaques brutales contre nous : la "régénération" se retourne en menace sur nos vies.

Après 1989, en Russie, l’espérance de vie a baissé de cinq ans à cause de l’effondrement du système de santé d’une part, mais aussi à cause de l’augmentation de la consommation d’alcool et de drogue. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement en Grèce que le système de santé est démantelé petit à petit pour s’effondrer simplement. Dans un autre pays en faillite, l’Espagne, le système de santé est également en train d’être démoli. Dans le vieux centre industriel qu’est Barcelone, de même que dans d’autres grandes villes, les services des urgences ne sont parfois ouverts que quelques heures, pour faire des économies budgétaires. En Espagne, au Portugal et en Grèce, beaucoup de pharmacies ne reçoivent plus de médicaments vitaux. Le laboratoire pharmaceutique allemand Merck ne fournit plus le médicament anti-cancéreux Erbitux aux hôpitaux grecs ; Biotest, un laboratoire qui vend du plasma sanguin pour le traitement de l’hémophilie et du tétanos, a arrêté de fournir ses produits à cause du non-paiement des factures depuis juin dernier.

Jusqu’à présent, ces conditions médicales désastreuses étaient connues principalement dans les pays africains ou dans les régions dévastées par la guerre ; mais maintenant, la crise dans les pays anciennement industrialisés a conduit à une situation telle que des domaines vitaux comme les soins de santé sont de plus en plus sacrifiés sur l’autel du profit. Ainsi, l’obtention d’un traitement médical n’est plus basé sur ce qui est techniquement possible : on ne reçoit le traitement que si on est solvable.1

Cette évolution montre que l’écart entre ce qui est techniquement possible et la réalité de ce système s’agrandit. Plus l’hygiène est menacée et plus nous risquons de voir apparaître des épidémies incontrôlables. Nous devons rappeler l’épidémie de grippe espagnole, qui s’est répandue à travers l’Europe après la fin de la Première Guerre mondiale, entraînant la mort de plus de vingt millions de personnes. La guerre, avec son cortège de famines et de privations, avait préparé les conditions de cette épidémie. La crise économique joue le même rôle dans l’Europe d’aujourd’hui. En Grèce, le taux de chômage frôlait les 25% au dernier trimestre de 2012 ; le chômage des jeunes de moins de 25 ans atteignait 57%, 65% des jeunes femmes sont sans emploi. Les prévisions indiquent toutes une augmentation plus rapide, jusqu’à 40% en 2015. La paupérisation accompagnant le chômage a déjà conduit à ce que "des zones résidentielles et des immeubles d’appartements ont été privés de fourniture de fuel pour défaut de paiement. Pour éviter d’avoir trop froid l'hiver chez eux, beaucoup de gens ont commencé à utiliser des poêles à bois ; les gens coupent le bois illégalement dans les forêts proches. Au printemps 2012, un vieil homme s’est donné la mort devant le parlement d’Athènes ; juste avant de mourir, il aurait crié : je ne veux pas laisser de dettes à mes enfants. Le taux de suicide a doublé en Grèce depuis ces trois dernières années."2

Après l’Espagne avec le détroit de Gibraltar, l’Italie avec Lampedusa et la Sicile, la Grèce est le point principal d’entrée pour les réfugiés qui fuient les zones dévastées par la guerre et les espaces paupérisés d’Afrique et du Moyen Orient. Le gouvernement a installé une gigantesque clôture le long de la frontière turque. Il a monté d’immenses camps de réfugiés dans lesquels plus de 55 000 clandestins étaient internés en 2011. Les partis politiques de l’aile droite essayent de susciter une atmosphère de pogrom contre ces réfugiés, leur reprochant d’importer des "maladies de l’étranger" et de s’emparer des ressources qui reviennent de droit aux "Grecs d’origine". Mais la misère qui conduit ces millions de gens à fuir leur pays natal et qui se répand inexorablement dans les hôpitaux et les rues de l’Europe provient de la même source : un système social qui est devenu un obstacle à tout progrès humain.

Dionis (04 janvier)

 

1Dans les pays "émergents" comme l’Inde, de nouveaux hôpitaux privés voient sans arrêt le jour. Ils sont accessibles uniquement aux riches patients et encore plus aux patients solvables qui viennent de l’étranger. Ils offrent des traitements qui sont beaucoup trop chers pour la majorité des Indiens et beaucoup de patients étrangers qui viennent en tant que "touristes médicaux" dans les cliniques privées indiennes n’ont pas les moyens de s’offrir leur traitement médical chez eux.

2 Frankfurter Allgemeine Zeitung, décembre 2012.

 

Rubrique: 

Attaques et austérité

Ateliers de débats à Alicante (Espagne) : rien de plus pratique qu’une bonne théorie !

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Le CCI a été invité à participer aux « Ateliers pour travailleurs indignés » organisés par « Asamblearios-TIA »[1] et nous avons décidé d’y participer activement.

Nous pensons que ces Ateliers répondent à un authentique intérêt pour l’éclaircissement des questions essentielles sur la compréhension politique du capitalisme et des alternatives qui peuvent nous en sortir. À partir des luttes immédiates et concrètes, ces camarades sont arrivés à la conclusion que la compréhension profonde de la réalité est nécessaire pour élaborer une théorie révolutionnaire. Nous soutenons avec enthousiasme leur initiative parce qu’elle ouvre un espace de débat nous permettant de nous faire collectivement une idée plus précise de la réalité qui nous étouffe et des moyens pour la combattre.

Ceci dit, nous devons reconnaître que nous ne disposons d’aucune recette ni de la moindre formule magique pour résoudre les questions posées par ces camarades. Ce dont nous sommes en revanche convaincus, c’est que lors de l’intervention dans les luttes, pour ne pas tomber dans les pièges de l’ennemi, ou tout simplement dans la démoralisation et la frustration, la meilleure et la plus profonde compréhension d’ensemble est nécessaire.

Ce qui différencie la plus parfaite des toiles d’araignée de l’œuvre d’un architecte, c’est le fait que l’homme, avant de réaliser son « œuvre », la représente dans sa tête et la réalise à partir d’un plan. Cette capacité à agir collectivement selon un objectif ou une volonté résultant de notre compréhension du réel s’appelle « théorie » et elle a contribué de manière essentielle au développement de l’humanité. Sans la capacité à analyser, à élaborer des conclusions et à agir en accord avec nos besoins et nos objectifs, nous serions toujours, sans doute, dans des sociétés primitives de chasseurs-cueilleurs.

La théorie n’est pas du tout, du point de vue des travailleurs, le résultat d’un processus abstrait de pensée éloigné de la pratique ou des besoins immédiats. Bien au contraire, la théorie fait partie de la pratique même des révolutionnaires. Sans théorie, il ne peut pas y avoir de pratique révolutionnaire.

Le capitalisme est la société de la généralisation de la marchandise où la « valeur d’échange » est devenu la « devise » dans les relations humaines, y compris dans la sphère des émotions et des sentiments, de sorte que la production sociale répond aux besoins de la marchandise et non pas aux besoins des hommes. Cette réalité matérielle de la production détermine une idéologie dominante qu’on considère comme « le sens commun ». N’importe quelle mise en cause de la société du capital exige un examen critique de ce « sens commun » dominant qui n’est pas autre chose que la tentative des classes dominantes pour imposer une manière de penser  apparaissant comme « naturelle » et par conséquent comme la seule possible et valable. Sans une réflexion approfondie, la mise en cause du capital est impossible.

Par ailleurs, la « théorie » n’est ni le produit ni l’apanage de génies illuminés ou de catéchismes dogmatiques. Au contraire, la théorie révolutionnaire ne saurait être que le produit collectif et historique d’une classe exploitée porteuse d’une société future libérée des rapports d’exploitation. Cette élaboration théorique ne saurait être que le résultat d’une culture collective de réflexion et de débat capable de mettre en question le « sens commun » de la classe dominante et d’élaborer la théorie qui nous permette de finir avec l’exploitation de tous par quelques-uns.

Le « mouvement du 15 mai » a été un mouvement spontané qui, en Espagne, exprimait le malaise et l'indignation des exploités, et il a également exprimé le besoin renaissant de beaucoup de gens de lutter. A la suite du « 15 mai », et de  bien d’autres mouvements similaires partout dans le monde[2], des regroupements ont surgi qui ont ressenti le besoin de mener à bien des réflexions en profondeur : la pratique a démontré que quand l’effort théorique manque, on peut tomber très facilement dans les pièges de l’État et de ses instruments, et finir par lutter pour les intérêts de l’ennemi au nom des prétendus intérêts de tous. Ces groupes minoritaires sont conscients du fait que le combat révolutionnaire requiert une « dimension théorique » et c’est pour cela que des espaces de débats et de réflexion surgissent et affrontent les questions telles que « comment lutter ? » et « pourquoi lutter ? ». Poser ces questions est une « nécessité » de la pratique révolutionnaire.

Comme le groupe Asamblearios-TIA l’affirme, l’auto-organisation des travailleurs est le seul moyen pour les travailleurs de devenir maîtres de leurs vies et de leur destinée. La systématisation du débat où nous pouvons clarifier collectivement les questions politiques de la lutte est la forme d’auto-organisation nécessaire en cette période de « pause »  dans les luttes.

La crise du capitalisme montre comment, d’une part, on se dirige vers plus de misère, de barbarie et de destruction de la planète, et, d’autre part, combien il est difficile de proposer une alternative à la société qui implique le dépassement des contradictions du système capitaliste. Le défi est énorme. « Hic Rhodus, hic salta ! »[3]. C’est pour cela qu’il est indispensable de donner au combat une perspective historique, une dimension internationale et une profonde compréhension de ses moyens et de ses objectifs. La création d’authentiques espaces de débats et de réflexion est la tâche du moment pour les combats à venir. Comme les camarades d’Alicante l’ont proposé, nous encourageons les minorités qui surgissent dans le monde à créer ce genre d’espace de débats et de réflexion, à s’armer de la théorie révolutionnaire qui pourra nous permettre de détruire le capitalisme et de construire une nouvelle société.

Nous publions ci-dessous le texte traduit de l’appel de ces camarades et, à la suite, nous ajoutons une proposition de textes pour la discussion.

Notre souhait : que les débats les plus fructueux puissent se faire jour !

CCI, 27 décembre 2012

 

 

ATELIERS POUR TRAVAILLEURS INDIGNÉS[4]

Tout ce dont vous avez toujours voulu débattre sur la lutte prolétarienne et dont vous n’aviez pas osé discuter.

 

ALACANT 2013

Qui sommes-nous ?

Nous sommes des travailleurs, des chômeurs, des étudiants,… comme toi ! Des personnes qui subissent ce système d’exploitation. Nous nous sommes organisés par nous-mêmes en un regroupement avec lequel nous voulons agir mais aussi débattre. Notre groupe s’appelle Asamblearios–TIA (Travailleurs indignés et auto-organisés)[5]

Que sont ces ateliers ?

Avec les ateliers qu’on va réaliser, on voudrait créer un espace de réflexion et de rencontres où l’on puisse partager des connaissances. Dans notre présent si convulsif où nous réagissons avec inertie à cause de l’agression permanente du capital, nous considérons qu’il est nécessaire de créer ce type de lieu de réflexion qui nous servira à prendre le meilleur chemin pour mener à bien nos propositions.

Quels en sont les objectifs ?

Nous avons toujours eu au sein de notre regroupement le souci d’approfondir nos analyses et de mettre en rapport la réalité que nous vivons avec l’histoire du mouvement des exploité(e)s. Nous pensons que la théorie et l’histoire sont des armes pour changer le monde, des armes qu’on nous a volées et qu’on a remises aux mains de « l’ennemi ». Ces ateliers se veulent être une contribution dans ce sens. Leur contenu et aussi leur forme, tournent autour du MOUVEMENT de ceux « d’en bas », ils en font partie et prennent parti pour ce « parti ». Il ne s’agit pas de cours magistraux que viendrait nous faire un illustre professeur, il s’agit de reconstruire entre nous tous une histoire et une théorie pour essayer de tout changer. Ni plus ni moins.

Les contenus et la méthode que nous mettons en avant est celle de rassembler tous les efforts pour comprendre ; nous voulons encourager l’action à partir de la réflexion ; et nous voulons récupérer notre histoire et notre parole. Nous sommes ambitieux et nous le sommes parce que, même en étant si peu nombreux arithmétiquement, nous savons que nous ne sommes pas seuls, parce que nous sommes nombreux au sein de cette « immense majorité qui représente une majorité immense. »

Comment va-t-on procéder ?

Les ateliers que nous proposons auront une périodicité mensuelle durant l’année 2013,  juillet et août exceptés. La méthode proposée pour ces ateliers requiert la participation active des présents, ce qui est la garantie pour que tous les points de vue soient pris en compte. La meilleure façon de participer, ce serait d’envoyer par avance à l’atelier (ceux qui voudront et pourront le faire) un texte de réflexion sur le sujet du mois. Nous nous engageons à présenter une introduction sur le sujet, en prenant en compte les textes présentés. Par la suite, on passera au débat.

Le débat nous amènera à découvrir un vocabulaire et des expressions avec lesquels nous établirons un glossaire participatif. Ce glossaire participatif consistera à définir tous les termes qui nous auront paru importants,  en y intégrant toutes les acceptions possibles.

 

De quoi va-t-on parler et quand ? (voir les sujets détaillés plus loin)

·  11 janvier : Présentation des ateliers

·  25 janvier : Qu’est-ce qu’une crise et comment la combattre ?

·  15 février : Lutte de classe

·  15 mars : Auto-organisation et autonomie ouvrière

·  12 avril : Internationalisme

·  17 mai : Révolution sociale

·  14 juin : Qu’entendons-nous par nationalisme ?

·  20 septembre : Démocratie et libération

·  18 octobre : Autogestion

·  15 novembre : Syndicalisme

·  13 décembre : Parlementarisme

 

Comment peut-on s’inscrire et où ces ateliers vont-ils se dérouler ?

Pour s’inscrire, on peut nous contacter sur [email protected] [2]

Envoie-nous ton nom, le nom des ateliers auxquels tu veux participer  (un, plusieurs, tous) et une adresse e-mail pour te contacter.

Avec toutes les personnes intéressées, nous ferons une réunion de présentation des ateliers pour nous organiser et nous connaitre, le 11 janvier dans le local d’ASIA. Tous les ateliers auront lieu dans le local d’Asia (Calle Barón de Finestrat nº 52, 1er étage, près de la place « de las Palomas », Alicante) entre 19h et 21h.

Faut-il payer quelque chose ?

Eh bien oui ! Car il faut payer le local d’ASIA (et les activités qui s’y réalisent) ! On établira une cotisation de 5 euros par atelier qui sera payée lors de l’atelier introductif du 11 janvier. Pour être plus précis, l’argent sera intégralement reversé à une caisse pour l’autogestion d’ASIA (Apoyo Salud Integral Autogestionada, Soutien à une santé intégrale autogérée)

Nous t’attendons, salut !

Pour toute question, contacte-nous : [email protected] [2]

Ébauche des ateliers

11 janvier « Présentation des ateliers »

On réexaminera ensemble les ateliers qu’on va partager, la méthode et le contenu, on rassemblera les suggestions et les possibles changements.

On débattra aussi sur les raisons qui ont fait que ces sujets ont été choisis et les termes même du titre de ces ateliers.

25 janvier « Que sont les crises et que peut-on faire face à elles »

Qu’est qu’une crise ? Est-ce que les crises sont inhérentes au capitalisme ? Les théories sur les crises…

Voilà un mot répété jusqu'à la satiété et qui justifie tout. Le capitalisme parait être en crise. Est-ce une crise de décadence ? Si c’était le cas, cela nous oblige à mettre en avant un changement révolutionnaire comme seule issue pour l’humanité.

15 février  « Lutte de classes »

Qu’est-ce que la lutte de classes ? Est-elle toujours d’actualité ? Est-ce une lutte « centrale » ? Qui est la Classe ouvrière et pourquoi nous proposons de l’écrire avec majuscule ? Faut-il porter un bleu de travail pour faire partie de la Classe ouvrière ?

Face à la prétendue modernité du “citoyen” comme acteur social, nous redonnons la priorité au sujet historique par excellence : la Classe ouvrière, le prolétariat, les exploités, les travailleurs.

15 mars « Auto-organisation et autonomie ouvrière »

Qu’est-ce que l’auto-organisation ? Pourquoi nous est-elle si nécessaire ? Comment la rechercher et l’atteindre ?

Nous insistons sur l’auto-organisation des assemblées, sur l’autonomie prolétarienne. Nous constatons que, dans l’histoire de notre Classe, cette autonomie a été un facteur fondamental pour le développement du mouvement ouvrier. La libération des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ou ne sera pas.

12 avril  « Internationalisme »

Qu’est-ce l’internationalisme ? Peut-il exister un internationalisme qui ne soit pas prolétarien ? Pourquoi est-il fondamental pour le mouvement prolétarien ? Comment s’est-il développé dans l’histoire ?

L’internationalisme est fondamental pour le développement d’un véritable mouvement des exploités. L’émancipation des travailleurs sera mondiale ou ne sera pas.

17 mai  « Révolution Sociale »

Qu’est-ce une révolution ? Qu’est-ce qu’une révolution pour la Classe ouvrière ? La révolution est-elle possible ? Est-elle inévitable ? Quelle société voulons-nous construire ?

Ce système nous paraît à tous insoutenable et beaucoup d’entre nous réfléchissent sur comment nous pourrions le changer pour vivre dans une société qui donne satisfaction aux besoins de l’humanité.

14 juin « Qu’entendons-nous par nationalisme »

Qu’est-ce le nationalisme ? À quelle classe appartient l’idéologie nationaliste ? Est-ce qu’il y a un rapport entre nationalisme et internationalisme ?

De plus en plus (comme lors d’autres périodes de « crise »), les conflits nationalistes s’exacerbent. Il est essentiel que nous prenions une position claire en tant que classe face à un tel sujet dans une situation qui excite les conflits impérialistes.

20 septembre « Démocratie et libération »

C’est quoi la démocratie ? Est-ce que le démocratisme est, ou a été, un mouvement libérateur pour l’humanité ? Pourquoi utilise-t-on le terme démocratique à tout bout de champ et pour tout ?

Démocratie réelle, démocratie participative, démocratie directe,… : face aux usages tous azimuts de la « démocratie », il est nécessaire de clarifier ce qu’est la démocratie et qui elle sert. De quoi veut-on parler quand on parle de démocratie et pourquoi nous ne l’appelons pas ainsi ?

18 octobre « Autogestion »

Qu’est-ce que l’autogestion ? Pourquoi lui donne-t-on des définitions si différentes ? L’autogestion et l’auto-organisation, est-ce la même chose ? L’autogestion est-elle une arme révolutionnaire pour les travailleurs ?

L’autogestion est autant « à la mode » que la démocratie ; pour certains, c’est définitivement une panacée, pour d’autres un mirage qui entrave la lutte de la Classe ouvrière.

15 novembre « Syndicalisme »

Qu’est-ce le syndicalisme ? Comment la Classe ouvrière l’a-t-il développé ? Est-il toujours utile pour la Classe ouvrière ? Et s’il ne l’est pas, pourquoi ? Quelle est la différence entre auto-organisation/autonomie ouvrière et syndicalisme ?

Très critiqués d’une manière intuitive par les travailleurs, les syndicats ont toujours un poids énorme au sein de la Classe. Mais les syndicats ne nous servent pas, ils nous amènent à la défaite. Pourquoi ?

13 décembre « Parlementarisme »

Qu’est-ce le parlementarisme ? Sert-il aujourd’hui à quelque chose ? Que décide-t-on au parlement ? Peut-on réformer le parlement ?

De même que pour le syndicalisme, les politiciens et les élections sont sérieusement mis en question par la population. Cette mise en question populaire a un sens profond qu’on doit pouvoir expliquer

 

Ateliers pour travailleurs indignés

APPORTS DU CCI  AUX  DIFFÉRENTS SUJETS :

Il s’agit d’une contribution ouverte : au fur et à mesure que le débat se développera, nous proposerons d’autres textes.[6]

25 janvier « Que sont les crises et que peut-on faire face à elles ? »

La compréhension de la crise actuelle, de ses mécanismes d’évolution, de son rythme et ses conséquences est une question compliquée qui demande un débat patient.

Par rapport à la question posée dans l’ébauche des Ateliers « S’agit-il d’une crise de décadence ? Notre réponse est affirmative. Et à partir de là, nous sommes aussi convaincus que cela nous oblige « à mettre en avant un changement révolutionnaire comme seule issue pour l’humanité. »[7]

Pour une contribution à la discussion nous avons sélectionné trois textes :

-                 un article récent [3] de notre Revue Internationale nº148 (janvier 2012) qui analyse la situation actuelle de la crise, ses conséquences économiques et politiques et son évolution : 

-                 un article plus ancien [4] paru dans notre Revue Internationale nº 96 (janvier 1999) qui avait été conçu comme une réponse à la convulsion économique mondiale de 1997-98, celle que l’on nommait, à l’époque, la crise « des tigres asiatiques ». Dans cet article, on montrait que le capitalisme, à travers l’intervention massive de l’État (capitalisme d’État), a accompagné la crise en la ralentissant, en la dosant dans le temps et en la canalisant sur des secteurs économiques particuliers, afin d’éviter un effondrement brutal mais en prolongeant indéfiniment ses effets. Depuis 2007, la crise du capitalisme subit une forte accélération, la plus grave de ces quarante dernières années. Pour s’en faire une idée : nous sommes sortis de la crise de 1997-98 grâce à des prêts et des injections de crédit de quelque 120 milliards de dollars. Pour la crise actuelle, entre 2007 et 2011, quelque 7000 milliards de dollars ont été injectés ! Surtout, il y a quelque chose qui différencie la phase actuelle de la situation dominante des trente années précédentes : avant, les attaques contre les conditions de vie des travailleurs étaient graduelles et progressives, aujourd’hui nous assistons à une attaque généralisée. D’un appauvrissement lent nous sommes passés à un appauvrissement rapide et généralisé.

-                 Nous complétons les contributions précédentes avec un article qui s’interroge sur les « pays émergents » (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud, les BRICS) et leur capacités à constituer la base d’un « nouveau capitalisme. [5] »

15 février  « Lutte de classes »

Nous apportons à la discussion l’article en deux parties de notre Revue Internationale : "Qui peut changer le monde ?", parties 1 [6] et 2 [7] (1993).

15 mars « Auto-organisation et autonomie ouvrière »

Comme le dit si bien l’Ébauche, la libération des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ou ne sera pas. Quelle est la forme concrète que prend cette auto-organisation des travailleurs ? L’expérience qui se reproduit depuis 1905 a montré que cette forme est celle des Assemblées ouvrières massives, générales et ouvertes, et l’élection par celles-ci de Comités élus et révocables. Et ces comités, lorsque les ouvriers arrivent à posséder une force révolutionnaire suffisante, prennent la forme organisationnelle des Conseils Ouvriers.

Pour contribution à la discussion, nous proposons le premier article d’une série intitulée « Qu'est-ce que les conseils ouvriers ?  [8]», publiée aussi dans notre Revue internationale. [8]

12 avril  « Internationalisme »

Le sujet est très vaste, de sorte que nous proposons un seul aspect : quelle serait la réponse internationaliste à la crise ? Ceci pour répondre aux solutions nationalistes avec lesquelles on nous matraque : une “issue nationale” à la crise, s’opposer à la « domination allemande », etc. : « Face à la crise du capitalisme, quelle réaction : nationalisme ou internationalisme ? [9] » [9]

17 mai  « Révolution Sociale »

Notre contribution à la discussion se concrétise dans deux textes que nous avons écrits en tant que réponse à des débats surgis en Amérique du Sud : « Cinq questions sur le communisme  [10]», « Qu’est-ce le socialisme ? [11] »[10]

14 juin  « Qu’entendons-nous par nationalisme ?»

Pour matériel de réflexion, nous incluons un texte qui est le fruit d’un débat qui a eu lieu au Brésil : « Entre internacionalismo y nacionalismo-patriotismo no existe afinidad alguna ¡hay que elegir !  [12]»[11]

20 septembre « Démocratie et libération »

Pour aborder ce sujet, nous proposons un texte historique adopté lors du Premier congrès de l’Internationale Communiste célébré en mars 1919 : les « Thèses sur la Démocratie et sur la dictature du prolétariat », republié par nous dans « La démocratie bourgeoise, c’est la dictature du capital [13] », Revue Internationale nº100. 

18 octobre « Autogestion »

Pour ce sujet, nous présentons un débat que nous avons eu avec des camarades d’Argentine, le groupe Nouveau Projet Historique [14]

15 novembre « Syndicalisme »

Là aussi, nous voudrions contribuer à la discussion avec des comptes-rendus de débat :

-                    avec des camarades de Séville où nous essayons de voir comment les syndicats sont devenus historiquement des organes intégrés dans l’Etat capitaliste et des collaborateurs étroits avec le patronat : « Apuntes sobre la cuestión sindical [15]. » 

-                    avec des camarades de Ferrol où nous essayons de répondre à la question : Pourquoi les syndicats trahissent-ils toujours les ouvriers ? [16]

-                    avec des camarades de Barcelone qui pestent contre les CO et l’UGT mais pensent qu’il pourrait exister un syndicalisme radical qui, lui, défendrait les ouvriers : « ¿Es posible otro sindicalismo?  [17]» (Un autre syndicalisme est-il possible ?).

13 décembre « Parlementarisme »

On peut consulter l’ensemble des textes publiés sous la rubrique « El Engaño del Parlamentarismo [18] » 

 

[1]                « La TIA (Travailleurs indignés et auto-organisés) est un collectif qui est né d’un regroupement spontané de camarades du milieu ‘pro-assemblées’ et autonome d’Alicante lors des assemblées massives de mai 2011. » Ils se définissent eux-mêmes comme « des ouvrier(e)s, des chômeurs, des étudiant(e)s,… comme toi. Nous sommes des personnes qui subissons ce système d’exploitation. Nous nous sommes organisés en regroupement et nous voulons agir mais aussi débattre. »

[2]  Voir, pour un bilan des mouvements en 2011, notre tract international : 2011 : de l'indignation à l'espoir, (1er Mai 2012), https://fr.internationalism.org/isme354/2011_de_l_indignation_a_l_espoir... [19]

[3]                Hic Rhodus, hic salta ! (Voici Rhodes, c'est ici qu'il faut sauter). Paroles tirées de la traduction latine d'une fable d'Esope parlant d'un vantard qui affirmait, en faisant appel à des témoins, qu'il avait fait à Rhodes un saut magnifique. On lui répondait : « A quoi bon les témoins ? Voici Rhodes, c'est ici qu'il faut sauter ! ». Ce qui signifie au sens figuré : « C'est maintenant qu’il s’agit de montrer ce dont tu es capable ! » La phrase fut utilisée par Marx dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, (Voir : https://www.marxists.org/francais/marx/works/1851/12/brum.htm [20], dont cette noté est extraite)

[4]                TRAVAILLEURS, CHÔMEURS, ÉTUDIANTS, RETRAITÉS… et PROLÉTAIRES en général.

[5]                La TIA est un collectif né du regroupement spontané des camarades du milieu « pro-assemblées » et autonome à Alicante autour des assemblées massives de mai 2011. Dans ce contexte, ces camarades se chargeront de la « structure organisationnelle » du mouvement, auxquels se joindront d’autres camarades partageant des points de vue communs, sur les assemblées générales, l’anticapitalisme et l’internationalisme prolétarien. Les différences politiques avec d’autres collectifs qui se revendiquaient aussi du mouvement du 15 mai, les ont amenés à se séparer formellement d’autres organisations qui continuent à utiliser ce nom et à fonctionner indépendamment de ces projets. L’incorporation à ce regroupement d’autres camarades venant des Assemblées Ouvertes des Travailleurs a fait que le regroupement s’appelle dorénavant : Asamblearios – TIA

[6]                Pour cette traduction, les références sont tirées, si elles existent, de nos textes en français. Pour les textes en espagnol, voir : https://es.internationalism.org/ [21]

[7]                Pour des lectures plus approfondies, on peut consulter sur notre site, dans notre rubrique « Approfondir » (pour l’espagnol, cliquez « Textos por Temas »), la série La Decadencia del Capitalismo. https://es.internationalism.org/go_deeper [22]; https://fr.internationalism.org/approfondir [23]

 

[8]                Le reste des articles de cette série peuvent être lus dans les numéros suivants : 141, 142, 143 et 145.

[9]                Pour des lectures plus approfondies, surtout sur la réponse internationaliste à la guerre,  voir sur notre site : « La question nationale » dans la rubrique « Approfondir ». (https://fr.internationalism.org/series/208 [24])

[10]               Ces textes sont en espagnol. Toujours dans la rubrique « Approfondir », on peut consulter les thèmes « Qu'est-ce que le communisme? » et « Vive la révolution ! ».

[11]               « Entre l’internationalisme et le nationalisme-patriotisme, il n’existe pas la moindre affinité : il faut choisir ! »  Pour une étude plus exhaustive, voir notre brochure Nation ou Classe, (https://fr.internationalism.org/brochure/nation [25])

 

Géographique: 

  • Espagne [26]

Rubrique: 

Lutte des classes

Source URL:https://fr.internationalism.org/en/node/6248

Links
[1] https://fr.internationalism.org/files/fr/grece_0.jpg [2] mailto:[email protected] [3] https://fr.internationalism.org/rint148/la_crise_economique_n_est_pas_une_histoire_sans_fin_elle_annonce_la_fin_d_un_systeme_et_la_lutte_pour_un_autre_monde.htm [4] https://fr.internationalism.org/rinte96/crise2.htm [5] https://es.internationalism.org/node/3467 [6] https://fr.internationalism.org/rinte73/proletariat.htm [7] https://fr.internationalism.org/rinte74/proletariat [8] https://fr.internationalism.org/rint140/pourquoi_les_conseils_ouvriers_surgissent_ils_en_1905.html [9] https://fr.internationalism.org/ri433/face_a_la_crise_du_capitalisme_quelle_reaction_nationalisme_ou_internationalisme.html [10] https://es.internationalism.org/accion-proletaria/200510/246/5-preguntas-sobre-el-comunismo [11] https://es.internationalism.org/cci-online/200705/1908/que-es-el-socialismo [12] https://es.internationalism.org/cci-online/200703/1769/entre-internacionalismo-y-nacionalismo-patriotismo-no-existe-afinidad-alguna- [13] https://fr.internationalism.org/french/rint/100_democratie [14] https://es.internationalism.org/cci-online/200510/157/balance-de-la-reunion-publica-de-buenos-aires-agosto-2005 [15] https://es.internationalism.org/node/3103 [16] https://fr.internationalism.org/ri343/syndicalisme.htm [17] https://es.internationalism.org/accion-proletaria/200601/390/es-posible-un-nuevo-sindicalismo [18] https://es.internationalism.org/tag/2/31/el-engano-del-parlamentarismo [19] https://fr.internationalism.org/isme354/2011_de_l_indignation_a_l_espoir_tract_international.html [20] https://www.marxists.org/francais/marx/works/1851/12/brum.htm [21] https://es.internationalism.org/ [22] https://es.internationalism.org/go_deeper [23] https://fr.internationalism.org/approfondir [24] https://fr.internationalism.org/series/208 [25] https://fr.internationalism.org/brochure/nation [26] https://fr.internationalism.org/en/tag/5/41/espagne