C’est dans le contexte d’un enfoncement irrémédiable du système capitaliste dans sa phase de décomposition que s’est tenu, en juillet 1990, le 9e congrès de la section en France du CCI. Conscient de la gravité des enjeux qui sont aujourd’hui posés à la classe ouvrière, il importait que ce congrès soit en mesure d’armer notre organisation en dégageant des perspectives d’activités claires face aux gigantesques bouleversements qui ébranlent aujourd’hui le monde capitaliste.
Dans le but d’assumer pleinement ses responsabilités et de peser avec le maximum d’efficacité possible dans le rapport de force entre les classes en faveur du prolétariat, ce 9e congrès se devait, d’abord et avant tout, de participer à clarifier, approfondir et homogénéiser l’analyse de la situation actuelle à toute l’organisation, et de la doter de perspectives claires d’intervention dans les années à venir, alors que celle-ci va devoir chercher à peser de plus en plus dans les luttes. Mais dans le même temps, elle se devait de mettre en avant la nécessité du renforcement de l’organisation pour que celle-ci, non seulement puisse faire face aux exigences accrues de la situation, mais aussi au danger mortel que fait peser sur elle le capitalisme en décomposition.
Comprendre la situation dans laquelle elles interviennent a toujours constitué une responsabilité et une nécessité vitale pour les organisations révolutionnaires, et une préoccupation constante du CCI d’autant que celle-ci va être de plus en plus marquée par le chaos et l’instabilité généralisée.
Ainsi ce congrès a été capable d’illustrer et d’utiliser le seul cadre d’analyse permettant de comprendre toute la vie de la société dans la période actuelle, celle de sa décomposition, phase ultime de sa décadence.
Il a par ailleurs, au niveau de la crise économique et de la guerre, dégagé clairement les perspectives suivantes (voir article ci-dessous) :
Mais c’est fondamentalement au niveau de la lutte de classe qu’il appartenait à ce congrès de permettre au CCI de coller à l’évolution de la situation en mettant en évidence que les luttes récentes qui se sont déroulées en Europe de l’Ouest (Italie, Espagne...) sont le signe que la classe ouvrière a commencé à se ressaisir.
Malgré le coup qu’elle a subi avec l’effondrement du bloc de l’Est et malgré le battage guerrier actuel, la classe ouvrière, confrontée à des attaques de plus en plus massives et frontales du fait de la récession, ne peut que s’engager à terme dans une dynamique de développement de ses luttes. C’est dans ce processus et pour favoriser son développement que dès aujourd’hui les révolutionnaires doivent se mettre au premier plan au sein de leur classe.
Leur intervention doit être d’autant plus claire et déterminée qu’elle va se heurter à plus de difficultés encore que par le passé, du fait d’une méfiance accrue des ouvriers par rapport à ceux qui se revendiquent de la révolution communiste, du fait également que les syndicats occupent tout le terrain social, et du fait enfin que la confiance de la classe ouvrière en ses propres forces et en son avenir propre s’est trouvée ébranlée.
Elle doit se fixer comme tâche d’armer à différents niveaux la classe pour développer son combat :
Sur le terrain même des luttes, l’organisation se trouve confrontée à la responsabilité d’être le plus possible partie prenante des expressions de la combativité ouvrière pour :
Cette orientation d’activité figurait déjà au centre des préoccupations du 8e congrès de RI et du dernier congrès du CCI. Et déjà la mise en avant de cette nécessité était fondée sur l’influence qu’exerce la décomposition de la société jusqu’au sein des organisations révolutionnaires qui, même si elles sont moins vulnérables à ses effets (individualisme, perte de vue de la perspective révolutionnaire, nihilisme...) ne sont cependant pas immunisées contre. Or, si le CCI s’est déjà donné les moyens de lutter contre une telle influence, il s’agit d’un combat permanent, qui non seulement ne tolère aucun relâchement, mais encore demande à être amplifié, vu l’accélération de ce phénomène.
C’est avec une confiance renforcée dans les capacités de la classe ouvrière que le 9e congrès de RI a conclu ses travaux : Avec la récession mondiale qui s’installe aujourd’hui, les conditions pour un développement des luttes ouvrières se réunissent. Mais autant était profonde sa conviction de cette perspective, autant était grande sa conscience des difficultés que la classe ouvrière (et le CCI en son sein) va rencontrer sur ce chemin. Ce chemin est difficile mais c’est son chemin.
R.I. (juillet 1990)