Situation sociale en France

Epidémie de chikungunya : Le capitalisme est une maladie mortelle

Il est aujourd’hui encore très difficile de faire un réel bilan humain de l’épidémie de chikungunya qui frappe depuis près d’un an l’île de la Réunion. Officiellement, nous en sommes à 52 décès ; et 110 000 personnes sur une population totale d’environ 700 000 habitants auraient été touchées . Soit plus d’un habitant sur sept !

Emeutes sociales : Argentine 2001, France 2005, ... Seule la lutte de classe du prolétariat est porteuse d'avenir

A l'occasion du deuxième anniversaire des émeutes survenues dans la banlieue parisienne, en France en 2005, nous remettons cet article à la une, paru début 2006 dans notre Revue Internationale n° 124.

Luttes contre les licenciements : La défense du "service public", c'est la défense de l'exploitation capitaliste

Pour chaque prolétaire, il n'est guère possible d'avoir la moindre illusion sur les "solutions" proposées par le gouvernement pour "combattre" et "résorber le chômage" comme pour "améliorer" ses conditions de vie et de travail, alors que chaque mois, des dizaines de milliers d'emplois disparaissent réduisant au chômage et à la misère de nouvelles dizaines de milliers de familles ouvrières. Ainsi, plus de 7 millions de personnes vivent en France en dessous du seuil de pauvreté, les demandes de RMI ont augmenté de plus de 5% en un an, 51 000 entreprises ont déposé leur bilan depuis le 1er janvier 2005 (5,8% de plus que l'an dernier). Il est clair que le pouvoir d'achat dégringole, que les salaires stagnent, que les conditions de vie et de travail se détériorent, que les prestations sociales (pensions, retraites, remboursement des dépenses de santé, indemnités chômage) sont rognées ou remises en cause. Il ne fait aucun doute que les jeunes générations ont de plus en plus de difficulté à s'insérer sur le marché du travail, contrats nouvelle embauche ou pas.

Mesures contre les immigrés : Une nouvelle attaque contre la classe ouvrière

Les émeutes qui se sont déroulées dans les banlieues de France ont sans aucun doute inquiété la bourgeoisie qui a vu des bandes incontrôlées mettre des quartiers entiers à feu et à sang. Mais quelle qu'ait pu être cette inquiétude, la classe dominante n'a pour autant pas oublié d'utiliser ces événements contre la classe ouvrière (voir RI 363). Elle s'est en particulier fixée pour objectif, à travers l'assimilation répétée des émeutiers avec la fraction immigrée de la classe ouvrière, d'en profiter pour accentuer sa pression contre les immigrés eux-mêmes.

Morts de froid : Le capitalisme est le vrai responsable

Comme chaque hiver maintenant, les appels à la charité publique et à la "vigilance citoyenne" sont devenus endémiques. Les médias aux ordres réagissent dès qu’apparaissent les premières "victimes du froid". Alors se déclenche, comme on a pu le voir encore dernièrement, une nouvelle campagne idéologique destinée à couvrir en toile de fond cette tragédie du capitalisme.

Réunion publique du CCI à Toulouse : Les émeutes dans les banlieues n'ont rien à voir avec la lutte ouvrière

Le CCI organise, partout où il le peut, des réunions ouvertes à tous ceux qui veulent sincèrement changer le monde. Nos réunions publiques (RP) et nos permanences se veulent être des lieux de débats fraternels où chaque participant peut poser ses questions, confronter ses arguments et analyses.

Ainsi, tout au long des mois d’octobre et novembre, la section du CCI en France a tenu des RP à Tours, Marseille, Nantes, Toulouse, Paris et Lyon sur le thème "La révolution prolétarienne est la seule perspective d’avenir pour l’humanité". Inévitablement, l’actualité brûlante des émeutes est revenue dans chacune de nos salles comme une préoccupation centrale et récurrente : comment considérer la violence désespérée des jeunes banlieusards ?

Grève dans les transports à Marseille : Encore un exemple de sabotage syndical

Face à la multiplication des attaques qu'elle impose et à la dégradation très forte du niveau de vie des prolétaires, la bourgeoisie redoute un inévitable développement des luttes ouvrières et, dans celui-ci, la maturation d'une réflexion et d'une remise en cause de son système d'exploitation. C'est pourquoi les syndicats, qui sont sa première force d'encadrement social, se placent sur le devant de la scène pour court-circuiter et enrayer cette dynamique, dévoyer la combativité et saboter les luttes. Déjà, le mois dernier, face à la montée d'un ras-le-bol de plus en plus manifeste, ils avaient pris les devants en organisant la journée d'action nationale du 4 octobre destinée à défouler la colère et à les remettre en selle pour les faire apparaître comme les seuls capables de défendre les intérêts de la classe ouvrière. Mais surtout, avec la complicité de toutes les fractions de la bourgeoisie et des médias, ils avaient organisé une véritable provocation en manipulant un des secteurs les plus corporatistes et les plus rétrogrades du prolétariat, les marins de la SNCM, pour pousser l'ensemble de la classe ouvrière sur la voie de la défaite et de la démoralisation (voir nos articles dans RI n°362). Aujourd'hui, la bourgeoisie et ses syndicats continuent d'enfoncer le même clou. Non contente d'utiliser et d'exploiter le désespoir des jeunes des banlieues contre le prolétariat, c'est le terrain de la lutte de classe qu'investit la bourgeoisie pour pourrir la conscience des ouvriers.

Face à la misère capitaliste : Unité et solidarité de tous les ouvriers

Le problème du chômage se retrouve au coeur des questions posées par les émeutes des banlieues qui viennent de se dérouler en France mais, contrairement à ce que nous présente la bourgeoisie et ses politiciens, ce n'est pas un problème limité aux jeunes issus de l'immigration. Tous leurs débats et leurs discours hyper-médiatisés pendant plusieurs semaines ont cherché à nous persuader que la question posée serait uniquement celle des jeunes d'origine africaine ou maghrébine entassés dans le ghetto des cités de banlieues, même si le chômage atteint parmi eux des taux de 30 à 40 %. En le faisant apparaître comme un problème spécifique, catégoriel de laissés-pour-compte, la classe dominante, en France comme dans tous les pays, a focalisé l'attention sur une catégorie particulière de la population, sur des jeunes sans perspective d'avenir afin de masquer et évacuer le problème de fond posé par cette situation.

Émeutes dans les banlieues françaises : Face au désespoir, SEULE LA LUTTE DE CLASSE EST PORTEUSE D'AVENIR

Si les jeunes des banlieues se révoltent aujourd'hui, c'est qu'ils sont plongés dans un profond désespoir. En avril 1981, les jeunes de Brixton, quartier déshérité de Londres à forte population immigrée, qui s'étaient révoltés de façon semblable, avaient placardé sur les murs ce cri : "no future". C'est ce "no future", "pas de futur", que ressentent des centaines de milliers de jeunes en France, comme dans tous les autres pays. C'est dans leur chair et au quotidien, du fait du chômage, du mépris et de la discrimination que les jeunes "casseurs" des quartiers populaires ressentent cette absence totale d'avenir. Mais ils sont loin d'être les seuls.

Face aux attaques capitalistes : Nous n'avons pas d'autre choix que de lutter


Depuis quelques mois, différents mouvements sociaux, en particulier en Europe, sont venus apporter une confirmation tangible de l’existence d’un tournant dans la lutte de classe au niveau international. C’est ce tournant qui s’est illustré à partir des luttes ouvrières du printemps 2003 contre la "réforme" des retraites en France et en Autriche.

Chantage aux licenciements, allongement du temps de travail, ... - Une seule réponse : la lutte unie des ouvriers

Pour chaque prolétaire, la prise de conscience de l’aggravation, souvent dramatique, de la crise économique ne passe pas par les discours idéologiques dont l’abreuvent les médias, pas plus que par les courbes, les chiffres, les statistiques froides des spécialistes de l’économie, mais par les problèmes de survie qu’il subit au quotidien avec ses angoisses du lendemain. Même hors du cercle familial, il retrouvera chez ses camarades de travail, ses voisins, ses amis, le reflet de la détérioration accélérée de ses propres conditions d’existence : partout les conditions de vie de la classe ouvrière, soumises à un pilonnage incessant d’attaques depuis des années, se dégradent mois après mois.

Cette situation n’est pas le résultat d’une politique particulière d’une équipe gouvernementale de droite ou de gauche, pas plus qu’elle n’est propre à la France mais elle est le résultat d’une aggravation de la crise mondiale du capitalisme, système moribond et sans issue. L’exacerbation de la concurrence internationale ne laisse pas d’autre choix aux bourgeoisies nationales que d’attaquer partout plus durement les conditions de vie de la classe ouvrière. Les ouvriers sont les premiers touchés par la remise en cause du salaire social, par les restrictions budgétaires à répétition et l’intensification de l’exploitation, à travers la précarisation et la flexibilité accrues de l’emploi. Chaque prolétaire est victime de la pression grandissante de l’insécurité des conditions d'existence, du chômage et des licenciements, comme des restrictions apportées à l’indemnisation du chômage et de la hausse du coût de la vie. Derrière les fins de mois impossibles à boucler, l’endettement croissant, les privations de plus en plus conséquentes, les difficultés grandissantes à se nourrir, à se loger, à se soigner décemment, les prolétaires s’enfoncent dans une paupérisation croissante.
C’est à cette situation que la bourgeoisie voudrait bien que la classe ouvrière se résigne. Et c’est pour cela qu’elle ne promet plus la "sortie du tunnel" mais pousse les ouvriers à s’adapter à des conditions sociales plus difficiles, à s’habituer à une misère plus forte. C’est parce qu’en fait la bourgeoisie n’a aucun remède pour résoudre sa crise, aucun sort meilleur à apporter aux ouvriers, qu’elle cherche à les entraîner dans la passivité, pour les paralyser et les dissuader d’entrer en lutte. Et si la bourgeoisie française se permet, du bout des lèvres, d’afficher encore avec optimisme une "reprise sans emplois", en même temps elle s’engage résolument dans la voie du chantage et de l’intimidation pour accentuer sa pression, pour imposer la poursuite de ses attaques qui participent d’une offensive anti-ouvrière générale.

Le démantèlement de la Sécurité sociale signe la faillite du capitalisme

Avec son nouveau plan de "sauvetage de la sécurité sociale", le gouvernement Raffarin s'apprête une nouvelle fois à réduire le coût du salaire social. C'est au tour de la santé de faire les frais de ce nouveau plan d'austérité, après les attaques significatives menées au printemps dernier vis-à-vis des pensions de retraite et des indemnités de chômage en janvier dernier. Loin d'être une spécificité nationale, ces attaques se développent et se généralisent à l'ensemble des pays capitalistes qui avaient mis en place l'État-providence à la fin de la Seconde Guerre mondiale en vue de reconstruire leurs économies dévastées et qui avaient besoin pour cela d'une main d'oeuvre en bonne santé. L'attaque actuelle sur le système de soins en France, comme en Allemagne il y a quelques mois, signifie la fin du Welfare State et fait voler en éclats le mythe des "acquis sociaux". Cette attaque révèle que, face à l'approfondissement de la crise économique, au développement du chômage massif, la bourgeoisie ne peut continuer à entretenir la force de travail en grande quantité. La survie du capitalisme passe par une intensification de la productivité du travail, la recherche d'une main d'oeuvre la moins chère possible, tout en réduisant le coût de l'entretien de cette force de travail. Pour une grande majorité de prolétaires, c'est la précarité et la misère, voire l'exclusion définitive du système de production ou la mort comme on l'a vu pour les plus démunis (personnes âgées, SDF, handicapés) lors de la canicule de l'été 2003.

décembre 1995, printemps 2003 - Les leçons des défaites sont une arme pour les luttes futures

Malgré tout le zèle et les efforts de sa bourgeoisie nationale au cours de ces dernières années, le capital français doit encore combler un retard certain sur ses principaux concurrents dans ses mesures antiouvrières pour faire face à la crise économique mondiale. Cette compétition s'exerce aussi bien dans le cadre européen contre les Etats-Unis que vis-à-vis de ses autres rivaux européens. La logique du capitalisme et de défense du capital national conduit ainsi simultanément la classe dominante à poursuivre et intensifier les licenciements dans les entreprises, à réduire les effectifs du secteur public avec comme objectif avoué d'éliminer 50 000 salariés d'ici 2007 et surtout à accélérer le démantèlement de l'Etat-providence, qui constitue pour elle l'encombrant héritage d'une période aujourd'hui révolue (voir dans ce n° l'article sur la Sécurité sociale).

"Recalculés de Marseille" - Ce n'est pas devant les tribunaux bourgeois que les chômeurs peuvent lutter contre la misère

Après un mois de tumulte juridique et de battage médiatique autour du sort des "recalculés" (sinistre euphémisme pour désigner les 265 000 chômeurs privés prématurément, en janvier dernier, de 7 mois d'indemnités suite à la réforme de l'Unedic !), le dénouement est subitement tombé de la bouche du ministre de la cohésion sociale, Jean-Louis Borloo. En effet, ce "Monsieur social" du gouvernement Raffarin III a tout simplement annoncé le 3 mai la réintégration des "recalculés" dans le système d'assurance chômage, soit près de 600 000 personnes d'ici à fin 2005. Décision officialisée par le Conseil d'Etat le 11 mai avec l'annulation de l'agrément de la convention Unedic de décembre 2002 à l'origine de ce recalcul des prestations de centaines de milliers de chômeurs.

Attaques contre la sécurité sociale - La riposte est dans la rue, pas dans les urnes !


Aujourd'hui, un an après la "réforme" sur les retraites, le prolétariat en France est confronté à une nouvelle attaque violente et frontale de sa bourgeoisie : la remise en cause de la Sécurité sociale et des dépenses de santé.

Une nouvelle attaque généralisée du capitalisme

contre la classe ouvrière

Celle-ci va toucher tous les ouvriers et se traduire par une aggravation considérable de leurs conditions de vie et une intensification de leur exploitation.
Les mesures déjà annoncées prévoient simultanément :

Vigipirate : La bourgeoisie blinde son Etat policier

Le vendredi 12 mars, le lendemain des attentats de Madrid, Raffarin passe le plan Vigipirate du niveau d'alerte jaune au niveau orange - et même rouge dans les gares et aéroports. 1500 militaires y sont affectés. Dès le 15 mars, 11 800 personnes ont été contrôlées dans 1233 gares d'Ile-de-France. 2500 hommes ont été engagés dans cette opération. Dans les trains, les passagers subissent des contrôles renforcés et sont menacés d'amende s'ils laissent leurs bagages non directement à leur portée. Les journaux nous informent que les "experts" antiterroristes craignent de nouveau attentats en Europe. La France et l'Allemagne stigmatisent le mardi 16 mars le manque de "volonté politique" et poussent à prendre des mesures européennes. Ainsi les ministres européens de la justice et de l'intérieur se réunissent en session extraordinaire le vendredi 19 mars à Bruxelles puis, deux jours plus tard, la diplomatie représentée par les ministres des affaires étrangères de l'UE propose, le lundi 22 mars, de réactiver la cellule antiterroriste d'Europol. Gijs de Vries devient le nouveau "Monsieur Antiterrorisme" de l'Union européenne. Les dispositifs de contrôles se renforcent partout en Europe et même à l'autre bout du monde où le Japon et l'Australie se découvrent vulnérables à Al-Qaida.

Contre les attaques anti-ouvrières - Voter ne sert à rien, il faut lutter !

Fin mars, à l'issue du scrutin, la bourgeoisie française a présenté le résultat des élections régionales et cantonales comme une grande victoire du jeu démocratique, d'une part à travers une participation électorale plus forte que prévue, d'autre part à travers un triomphe écrasant de la gauche (surtout pour le PS) qui enlevait la présidence de 21 régions sur 22 en métropole. Cela marquait surtout un camouflet cinglant pour l'équipe Chirac-Raffarin au gouvernement.

La montée du chômage révèle la faillite du capitalisme

Fin 2003, Chirac nous a annoncé que 2004 serait "l'année de la lutte contre le chômage", le tout sur fond de campagne prévoyant la reprise économique dans la plupart des pays développés. Faut-il croire que le gouvernement va s'atteler à la tâche d'améliorer le sort des ouvriers au chômage ou de réduire les licenciements ? Loin s'en faut ! 2004 sera en réalité l'année d'une nouvelle série d'attaques contre les chômeurs et d'une nouvelle aggravation des conditions de vie de la classe ouvrière.

Inondations : C'est le capitalisme qui est responsable


Après un été de canicule, sur un sol asséché, ces dernières semaines ont apporté à nouveau leur lot de catastrophes dites naturelles avec les inondations dans diverses régions de France et particulièrement dans le Sud-Est, région "abonnée" depuis plusieurs années à de telles situations dramatiques, ayant coûté la vie à des dizaines de personnes, ravageant villages, habitations, infrastructures routières, ferroviaires, cultures…. Aujourd'hui, ce sont encore des vies humaines qui ont été emportées, noyées par des torrents surgis en quelques instants et emportant tout sur leur passage. En Arles, à Marseille, mais aussi dans seize départements différents, de fortes pluies se sont à nouveau transformées en catastrophes. La faute à pas de chance ? Les caprices de la nature ? La fatalité ? Non, mille fois non. Encore une fois, tout était prévisible.

Battage autour des 35 heures : la droite continue le sale boulot de la gauche

Le nom du concept est en lui-même parlant : les lois Aubry ne parlent pas de réduction du temps de travail en tant que telle, mais également, et même en premier lieu, d'aménagement du temps de travail. Et pour cause : le fameux "challenge" des 35 heures tenait dans la possibilité offerte aux entreprises de profiter de ces lois pour réorganiser leurs cycles de production et accroître la flexibilité du travail tout en en réduisant le coût.

Projet de loi sur la "sécurité intérieure"


Alors que la crise économique se déchaîne avec son cortège de licenciements et d'austérité accrue pour la classe ouvrière, poussant sans vergogne, les plus vulnérables des prolétaires, vers la mendicité, la prostitution, la paupérisation absolue comme disait Marx, le capitalisme révèle tous les jours un peu plus sa faillite. C'est l'image d'un monde baignant dans la violence, sans avenir, un monde au bord du gouffre qui tend à s'imposer à toute la société. Aux guerres meurtrières qui se propagent sur tous les continents, répond en écho la nécessité pour la bourgeoisie d'encadrer et de réprimer ce qui fait désordre sur le plan social. En effet, chaque pays, du fait de l'impasse économique, est confronté à la dislocation du corps social qui gangrène toute la société et plus particulièrement ses couches les plus défavorisées. C'est pour cela que les gouvernements de droite comme de gauche n'ont de cesse ces dernières années de brandir la question de "l'insécurité" pour justifier des mesures de plus en plus répressives. Après la loi d'orientation sur la justice votée au mois d'août, qui s'est traduite par une augmentation considérable des effectifs policiers (cf. RI n°326), le pitbull Sarkozy récidive avec son projet de "sécurité intérieure", avec l'aval de Daniel Vaillant, l'ancien ministre de l'intérieur de Jospin qui déclare à propos de Sarkozy, que son successeur réalise "des choses que j'aurais sans doute faites si j'étais resté aux responsabilités. On est dans une continuité" (Le Monde du 7 octobre).

Inondations : le capitalisme détruit la planète



Août 2002 : depuis la Russie jusqu'en Europe centrale, des pluies interminables font gonfler les fleuves. Depuis les rives de la mer Noire jusqu'aux régions de l'Allemagne de l'Est, la Bavière, la République Tchèque, l'Autriche se trouvent noyées par les eaux débordées de l'Elbe, du Danube et de leurs affluents. Les inondations ont touché les campagnes, les grandes et les petites villes. On a dû évacuer plus de 100 000 personnes à Dresde. Des quartiers entiers sont dévastés à Prague, à Vienne. En Hongrie, à Budapest, le Danube n'avait jamais atteint, de mémoire d'homme, un tel niveau et les évacuations de populations une telle ampleur. Ponts de chemins de fer détruits, complexes chimiques menacés, les pertes pourraient atteindre le chiffre pharamineux de 20 milliards d'euros. Et surtout, les morts se comptent par dizaines un peu partout.
Septembre 2002 : une gigantesque montagne d'eau descend des Cévennes, dévastant tout ce qui se trouve sur son passage dans le Sud-Est de la France. Une véritable bombe liquide a tout fait exploser sur son passage. Bilan : une quarantaine de morts, ponts effondrés, chemins de fer, autoroutes, lignes téléphoniques coupés. Toute une région couvrant trois départements transformée en marécage. Des vies perdues, des pertes énormes dans toutes les activités.
Cette catastrophe s'est produite dans une région particulièrement meurtrie par les inondations : Nîmes, Vaison-la-Romaine, l'Aude. Depuis plus de dix ans, les catastrophes se sont succédées sans relâche, à chaque fois plus meurtrières, plus destructrices. De violents orages "tout à fait exceptionnels", disent les experts, et qui en fait le deviennent de moins en moins.

La bourgeoisie détruit la planète

En effet, que ce soit les inondations "lentes" des plaines d'Europe centrale, que ce soit celles de la Méditerranée après celles de la Somme l'an dernier, il devient de plus en plus difficile pour les gouvernements de cacher un fait : ces catastrophes se multiplient et sont devenues, et c'est le plus inquiétant, de plus en plus meurtrières. Il y a encore quelques années, on pouvait entendre les experts nous parler de "la mémoire courte" des humains concernant le climat. En fait, depuis quelques années, les inondations se sont constamment amplifiées sur tous les continents, de la Chine à l'Amérique Latine.

35 heures : une loi qui sert les intérêts de la bourgeoisie



"Le gouvernement ouvre la voie à un retour aux 39 heures" titre la presse bourgeoise après l'annonce, le 6 septembre, d'un projet de loi du ministre Fillon qui "assouplirait les 35 heures" en augmentant le contingent annuel d'heures supplémentaires. En écho, la CGT, par la voix de son secrétaire général, Bernard Thibault, dénonce "la mise à mort des 35 heures" alors que Seillère, le patron aristocrate, critique la timidité d'un tel projet. Depuis sa mise en place, en 1997, on nous a présenté cette loi Aubry comme un enjeu entre droite et gauche, entre syndicats et patronat. Maintenant que la droite est revenue au pouvoir, contrairement à ce qu'on aurait pu croire, il n'y a aucune intention de la part du gouvernement de remettre en cause la loi Aubry car : "Contrairement aux discours fréquemment repris par les patrons disant que passer aux 35 heures n'est pas possible, ils y arrivent très bien" observe une étude récente de la BNP-Paribas. Alors finalement, cette loi de "réduction de temps de travail", que l'on dit favorable aux travailleurs... arrange bien les patrons, et le patron des patrons, l'Etat. Dans un article de notre précédent numéro de RI, nous avions dénoncé le bilan des mesures sociales de la gauche au gouvernement comme "un bilan globalement positif... pour le capitalisme".

Une attaque mise en place par la gauche

Et, s'il y a une loi dont le gouvernement de gauche peut se féliciter, c'est bien celle de la mise en place des 35 heures censées réduire le temps de travail, avec à la clé des promesses du style lutte contre le chômage, création d'emplois et enfin plus de temps libre pour les travailleurs pour se reposer, se détendre et se cultiver. Paroles trompeuses de ces hypocrites, car ce qui les motive ce n'est pas l'intérêt des travailleurs, mais bien l'intérêt du système capitaliste. Dans RI n° 275, nous avions publié la déclaration de l'instigatrice de cette loi, la ministre Aubry, devant un parterre de chefs d'entreprises lors d'un déplacement en Alsace : "Nous n'avons jamais dit 35 heures payées 39. C'est justement ça qu'il ne faut pas faire. Il faut plus de souplesse. Cette réduction du temps de travail doit être l'occasion, comme pour la loi Robien, de réorganiser le travail, de retrouver de la souplesse, d'être plus réactif". Et elle rajoute en parlant des 35 heures : "durée légale ne veut pas dire durée réelle". A l'attention de la classe ouvrière, il s'agit de tenir un autre discours, celui du mensonge, relayé par toutes les forces de gauche et d'extrême gauche du capital. Et pour donner plus de poids à ce mensonge, à cette vaste entreprise de mystification anti ouvrière, les patrons, de leur côté, crient au scandale, décidés à se battre. Au-delà de toute cette mise en scène orchestrée par toutes les forces de la bourgeoisie, cette loi vise à donner un cadre pour appliquer la flexibilité et l'annualisation du temps de travail, déjà mises en place dans de nombreux pays. D'ailleurs certains patrons en France n'avaient pas attendu la loi , comme le témoigne la déclaration du PDG de l'entreprise Colas, leader mondial de la construction de route : "Nous n'avons pas attendu la loi Aubry pour réduire le temps de travail. Bien avant 1998, l'adoption progressive d'une organisation du travail basée sur l'annualisation nous a permis de baisser, dans bon nombre de nos entreprises, après négociations, les volumes des heures de travail. La mise en place de cette organisation annuelle du temps de travail est particulièrement adaptée aux spécificités de nos métiers de travaux publics (saisonalité de l'activité liée aux conditions climatiques et aux carnets de commandes)". Cela montre à quel point il est nécessaire d'adapter la main d'oeuvre aux nécessités économiques du capitalisme, dont la crise exacerbe la concurrence. C'est un ministre de droite, de Robien, en 1996, qui va jeter les bases d'une telle loi, et c'est un gouvernement de gauche qui va l'appliquer en utilisant des armes idéologiques puantes sous le vocable "réduction du temps de travail" ; pourquoi alors la droite irait-elle remettre en cause une telle loi ? Le discours idéologique s'accompagne d'une stratégie sur le terrain pour faire passer une des mesures les plus féroces contre la classe ouvrière. Quelle méthode la bourgeoisie va-t-elle employer ? Car il ne s'agit pas d'attaquer de front l'ensemble de la classe ouvrière, ceci risquerait d'unir les revendications derrière des intérêts généraux partagés par tous les secteurs. Tout d'abord il y a distribution des rôles pour obtenir un dispositif bien huilé afin de tromper les ouvriers : le gouvernement, auteur de la loi et arbitre dans les négociations, leurs complices syndicaux "défenseurs des ouvriers et des 35 heures", le méchant patronat qui ne veut pas entendre parler de réduction de temps de travail. Tout doit se jouer alors dans les négociations, le résultat va dépendre du rapport de force local, à savoir au niveau de la branche, du secteur, de l'entreprise. Car il s'agit d'enfermer l'attaque dans le cadre le plus restreint possible. Les ouvriers ne sont plus confrontés à la même offensive de toute la bourgeoisie, mais uniquement à la mauvaise volonté de leur patron. Les intérêts de l'entreprise A ne sont plus forcément les mêmes que ceux de l'entreprise B. La classe ouvrière est divisée et enfermée dans le corporatisme. Tous les ouvriers touchés subissent la même attaque contre leurs conditions de travail et sur les salaires, mais alors que tout vient d'une seule et même loi, la bourgeoisie maquille son offensive en la saucissonnant avec des milliers de négociations, donnant l'impression que chaque entreprise met en place un dispositif différent. C'est le même scénario lorsqu'il s'agit de passer aux 35 heures dans la Fonction Publique dont l'Etat est le patron. Ce sont les ministres qui jouent le rôle du méchant patron, et Allègre, ministre de l'Education Nationale il y a deux ans, s'est particulièrement bien illustré. C'est après une campagne médiatique particulièrement répugnante, où les 5 millions de fonctionnaires étaient accusés de ne pas travailler plus de 30 heures, ce qui est une façon de dresser les ouvriers les uns contre les autres, que l'Etat patron de gauche a pu ouvrir les négociations sur les 35 heures. Et le gouvernement de gauche, comme n'importe quel patron, va utiliser les critères de rentabilité, d'efficacité, de qualité des services, ce qui est loin du langage démagogique et mensonger qu'il avait utilisé lorsque, avec son relais syndical, il déclarait que la loi est bonne, mais ce sont les patrons qui l'utilisent pour leur intérêt. Et là aussi, les négociations se feront atelier par atelier, établissement par établissement, bureau par bureau. Et là aussi les ouvriers seront confrontés au blocage des salaires, aux suppressions de postes, à des horaires de plus en plus contraignants, à une augmentation de la productivité. Et lorsque des ouvriers tenteront de riposter comme à la Poste ou à la SNCF, ils seront incapables de briser le cordon sanitaire établi par les syndicats afin d'éviter toute extension. La bourgeoisie a bien manoeuvré ! Les ouvriers dans leur ensemble n'ont pas perçu une telle attaque comme une attaque frontale, les empêchant donc d'agir de manière massive.

Hier journée de lutte du prolétariat international, aujourd'hui mascarade de la bourgeoisie


  • Premier Mai 2002

Une manifestation au service de la démocratie bourgeoise

Dans un grand élan d'enthousiasme républicain, démocratique et citoyen, le 1er Mai 2002 aura été présenté par la bourgeoisie comme une journée historique de mobilisation populaire, venant effacer la honte que les résultats du premier tour des élections présidentielles ont infligée à la France éternelle, patrie des Droits de l'Homme.
La gauche plurielle, avec quelques ministres, les gauchistes et les anarchistes, les syndicats et une soixantaine d'associations, tous s'étaient donné rendez-vous dans la rue pour clamer leur attachement aux valeurs de la république.
Ce sont toutes les forces réunies de la classe capitaliste qui ont réussi à faire sortir le "peuple dans la rue". Cette mobilisation massive n'a absolument rien eu d'une journée de la classe ouvrière. Voilà bien longtemps que le 1er Mai, qui représentait pour les ouvriers de tous les pays l'affirmation de l'unité et de la solidarité internationales du prolétariat, est devenu un enterrement de la lutte ouvrière mené par les corbillards de la gauche, des syndicats et des gauchistes (voir notre article page 2). Mais cette année, en plein milieu du cirque électoral, loin d'être une mobilisation du "monde du travail", elle a été une entreprise de fusion dans la démagogie "citoyenne"qui visait à noyer les prolétaires dans le raz de marée d'une manifestation interclassiste en défense de l'Etat démocratique.
Contrairement aux amalgames mis en avant par les médias, cette manifestation n'a rien eu à voir avec le 14 juillet 1935, qui marquait une étape majeure de l'avènement du Front populaire, où le prolétariat était embrigadé pour la marche à la guerre derrière l'antifascisme, pas plus qu'avec le 13 mai 1968 qui marquait le resurgissement du prolétariat sur son terrain de classe et qui ouvrait une perspective vers un nouveau cours historique d'affrontements de classe.
La signification politique à donner à chacune de ces manifestations ne peut être appréhendée en dehors de la méthode marxiste exigeant de les replacer dans le cours historique qui leur est propre.

Elections en France et montée du Front National - Les effets de la décomposition sociale du capitalisme



"Votez escroc, pas facho !" Ce slogan repris massivement par les jeunes au cours des manifestations qui se sont déroulées tous les soirs depuis le premier tour des élections présidentielles en France, symbolise assez bien la situation qui prévaut aujourd'hui dans ce pays. En effet, Jacques Chirac, celui que les "Guignols de l'info" à la télévision ont caricaturé en "Super Menteur", celui qui risquait d'être mis en examen s'il n'avait pas été réélu, et dont la plus grande qualité comme homme politique est d'être "sympatoche", comme dit sa marionnette, sera probablement au soir du 5 mai le président le mieux élu de l'histoire de la Ve République. Et cela malgré le fait qu'il n'a pas réussi à atteindre 20% des voix au premier tour. En même temps, ce slogan qui appelle à participer le plus massivement possible à la mascarade électorale pour "faire barrage au fascisme", alors que l'abstention a battu ses records historiques, rend compte de l'intensité de la campagne démocratique et antifasciste qui se développe actuellement (voir notre article en première page).

Explosion de l'usine AZF à Toulouse - L'Etat bourgeois est responsable de la catastrophe



21 septembre 2001, 10h15 : une explosion d'une violence inouïe se fait entendre dans toute la ville et jusqu'à des dizaines de kilomètres à la ronde. Dans le climat d'après New-York, on pense à "des bombes un peu partout ". En fait, une seule origine : l'explosion d'un stock de nitrate d'ammonium de l'usine AZF (ex-Onia). Suivie de près par la montée dans les cieux de la Ville Rose d'un inquiétant nuage plutôt orange dont on a craint qu'il ne soit toxique.

Editorial : Licenciements par milliers, chômage, austérité... Une seule classe ouvrière ! Un seul combat !


 

Depuis le mois de janvier, les bobards racontés par la classe dominante sur la "bonne santé de l'économie" et le "bon moral des Français" n'ont cessé d'être ouvertement contredits par les faits. Des faits criants de vérité : le capitalisme est bel et bien en crise et les bourgeois sont bien obligés aujourd'hui de le reconnaître. La seule chose que ce système capitaliste soit capable de faire, ce n'est pas d'apporter de plus en plus de "prospérité" à l'espèce humaine -comme on essaie encore de nous le faire croire-, mais au contraire toujours plus de misère et de chômage, toujours plus de barbarie guerrière. Et, pour ceux qui se révoltent, la répression la plus bestiale, comme en Algérie où les récents événements nous donnent aujourd'hui un avant-goût de ce qui arrivera ici lorsque le prolétariat se soulèvera face à l'Etat bourgeois. Voilà le vrai visage du capitalisme.

Alternative Libertaire défenseur de l'Etat-nation

Face au déchaînement des massacres impérialistes, comme ceux qui se déroulent aujourd'hui encore au Moyen-Orient, les révolutionnaires ont toujours dénoncé le poison nationaliste inoculé par tous ceux qui, au nom d'une prétendue "juste cause", appellent les prolétaires à soutenir un camp belligérant contre un autre.

Parmi ceux-là, et à côté des organisations de l'extrême-gauche trotskiste, on trouve des prétendus "révolutionnaires" du milieu anarchiste, tel le groupe "Alternative Libertaire" qui vient aujourd'hui apporter sa petite contribution à la mystification nationaliste et à l'embrigadement de la classe ouvrière derrière les drapeaux de la bourgeoisie palestinienne.

Danone, Marks & Spencer, ... La Gauche "soutient" les ouvriers licenciés comme la corde soutient le pendu


 

Avec une précipitation des plus suspectes, toutes les composantes de la gauche plurielle se sont empressées de lancer des protestations "de principe" dès l'annonce, coup sur coup, des licenciements et fermetures de sites chez Marks & Spencer et chez Danone. Dame ! Le gouvernement voulait surtout ne pas avoir l'air d'être complice des licencieurs et tâchait de sauvegarder son image de soi-disant défenseur de la justice sociale contre les "abus" du patronat, du "libéralisme" et autres "multinationales". On se rappelle qu'il y a deux ans, au moment des licenciements chez Michelin, la prétention de la gauche à faire croire que son gouvernement serait au service de la défense des conditions d'existence des prolétaires contre les attaques capitalistes, avait eu un peu de mal à être crédible, après que Jospin ait lancé que "il ne faut pas tout attendre de l'Etat". Il avait alors fallu tous les efforts de la "gauche de la gauche" pour redonner un peu de crédibilité au mythe d'un Etat "au dessus des classes", dont le rôle serait de rendre justice aux salariés contre leurs patrons "abusifs". En octobre 1999, le PC et les gauchistes de la LCR et de LO se fendaient d'une belle manifestation sur le thème de "l'interdiction des licenciements aux entreprises qui font des bénéfices", manifestation qui n'était qu'un plébiscite à la gauche plurielle au gouvernement, et le tout avait débouché sur l'annonce par la ministre Aubry d'un "plan de modernisation sociale", grâce auquel les patrons licencieurs allaient voir ce qu'ils allaient voir. On a vu en effet ... les licenciements continuer à tomber un peu partout. 

Contre les attaques c'est tous unis qu'il faut lutter


 
Si le mois de mars a été celui des élections municipales, celui d'avril a montré quels étaient la préocupation principale des prolétaires et leur véritable centre d'intérêt : la défense de leurs conditions de vie et de travail contre la violence des attaques capitalistes. Les journées d'action syndicales organisées en janvier puis, au lendemain des élections municipales, dès la fin mars n'ont pas suffi à enrayer la montée de la combativité. Comme la presse bourgeoise l'a souligné à plusieurs reprises, c'est le "réveil du social" qui est de plus en plus clairement au coeur de l'actualité. Finis les discours sur le "tout-va-bien" ouvrant un avenir radieux au capitalisme et aux ouvriers, enfoncés les bla-bla affirmant que les problèmes sociaux ne concernaient que quelques "exclus de la croissance" et balayés encore les mensonges sur la fin de la classe ouvrière : le développement actuel de ses luttes, en dépit de leurs limites, vient porter un coup brutal à toute cette propagande mensongère.

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