Lutte de classe en France

Réforme des régimes spéciaux : Droite ou gauche au pouvoir, les attaques contre les retraites vont se poursuivre

La dégradation continuelle des conditions de vie des prolétaires s’inscrit dans la logique même du capitalisme. Face à une crise économique insurmontable, la bourgeoisie démantèle peu à peu toutes les structures de l’Etat providence et en particulier l’un de ses piliers, le régime des retraites.

Polémique avec le PCI – Le Prolétaire : La violence aveugle et destructrice n’est pas une arme de la classe ouvrière

Dans son numéro 479, daté de novembre 2005 à février 2006, Le Prolétaire  consacre près de quatre pages aux émeutes de cet automne. Colonne après colonne, cette organisation  apporte un soutien inconditionnel à la violence des jeunes banlieusards.

Mouvement contre le CPE : Une riche expérience pour les luttes futures

Le mouvement des étudiants en France contre le CPE est parvenu à faire reculer la bourgeoisie qui a retiré son CPE le 10 avril. Mais si le gouvernement a été obligé de reculer, c’est aussi et surtout parce que les travailleurs se sont mobilisés en solidarité avec les enfants de la classe ouvrière, comme on l’a vu dans les manifestations des 18 mars, 28 mars et 4 avril.

Thèses sur le mouvement des étudiants du printemps 2006 en France

Ces thèses ont été adoptées par le CCI le 3 avril 2006 alors que le mouvement des étudiants était encore en train de se dérouler. En particulier, la grande manifestation du 4 avril, que le gouvernement espérait moins puissante que la précédente (le 28 mars) l'a dépassée en ampleur... 

l'épilogue de la crise, qui a vu un tel recul du gouvernement, vient confirmer et renforcer l'idée centrale des thèses : l'importance et la profondeur de la mobilisation des jeunes générations de la classe ouvrière en ces jours du printemps 2006.

Salut aux nouvelles générations de la classe ouvrière!

La mobilisation massive des étudiants en France contre les attaques économiques du gouvernement Chirac/Villepin/Sarkozy qui a voulu faire passer son "Contrat Première Embauche" (CPE) par la violence, s'inscrit pleinement dans la dynamique actuelle du renouveau de la lutte du prolétariat mondial. Ce mouvement n'a rien à voir avec les mouvements précédents, interclassistes, de la jeunesse estudiantine. Il appartient au combat de toute la classe ouvrière. D'emblée, ce mouvement s'est situé sur un terrain de classe, contre une attaque économique, contre le "no future" que le capitalisme promet aux jeunes générations.

Face aux attaques de la bourgeoisie : C'est tous ensemble qu'il faut se battre

Les attaques que le gouvernement et l'ensemble de la bourgeoisie française mènent en particulier contre les jeunes générations ouvrières à travers le contrat nouvelle embauche (CNE) ou le contrat première embauche (CPE) sont accompagnées d'une intense propagande idéologique.

Journées d'action à répétition : Les syndicats organisent la dispersion des luttes

Depuis le début de l’année, le gouvernement accélère ses attaques contre toute la classe ouvrière. Sur le terrain de la précarisation des conditions de vie de la classe ouvrière, après le contrat nouvelle embauche de l’automne dernier, Villepin nous a sorti le contrat première embauche, destiné plus spécialement à imposer aux moins de 26 ans des conditions d’exploitation aggravées.

Face aux attaques capitalistes massives : Ripostons tous unis

Depuis le début de l'année, la bourgeoisie française porte des coups de plus en plus rudes à la classe ouvrière sur tous les plans.

 

Toute une série de mesures sont mises en place pour accélérer le démantèlement de la protection sociale et imposer une réduction des dépenses de santé.

 

 

 

Journées d'action : Lutter derrière les syndicats ne mène qu'à la défaite

Que nous proposent aujourd'hui les syndicats qui prétendent défendre nos intérêts pour résister aux attaques massives de la bourgeoisie ? Ils nous appellent à nous mobiliser à travers une ribambelle de journées d'actions à répétition en évoquant le "succès" de celle du 4 octobre dernier qui était restée sans lendemain.

Le 31 janvier, l'appel à des mobilisations inter-professionnelles locales "pour la défense de l'emploi, des salaires et des conditions de travail" est lancé par la seule CGT.

 

La bourgeoisie utilise les émeutes contre la classe ouvrière

Durant trois semaines, les émeutes dans les banlieues ont fait la Une de l’actualité. Des milliers de jeunes, issus pour une grande part des couches les plus pauvres de la population, ont crié leur colère et leur désespoir à coup de cocktails Molotov et de caillasses (voir article page 1).

Les premières victimes de ces destructions sont les ouvriers. Ce sont leurs voitures qui sont parties en fumée. Ce sont leurs lieux de travail qui ont été fermés, plaçant plusieurs centaines d'entre eux au chômage technique. Un ouvrier interviewé pour le journal de 20h a magistralement résumé la parfaite absurdité de ces actes en ces termes  : "Ce matin, j’ai trouvé sur le pare-brise de ma voiture calcinée cette affiche. C’est marqué dessus ‘Nique Sarkozy’. Mais c’est pas Sarkozy qu’on a niqué, c’est moi !"

Même si l'explosion de colère des jeunes des banlieues est tout à fait légitime, la situation sociale qu'elle a créée représente un réel danger pour la classe ouvrière. Comment réagir ? Faut-il se ranger derrière les émeutiers ou derrière l'Etat "républicain" ? Pour la classe ouvrière, il s'agit là d'une fausse alternative car les deux pièges sont à éviter. Le premier serait de voir à travers la révolte désespérée de ces jeunes un exemple de lutte à suivre. Le prolétariat n’a pas à s’engouffrer sur ce chemin auto-destructeur. Mais la "solution" criée partout haut et fort par la bourgeoise est une impasse tout aussi grande.

Hewlett-Packard, "Journée d'action" du 4 octobre 2005

Les manœuvres de la bourgeoisie pour dévoyer la colère ouvrière dans des impasses

La bourgeoisie française sait qu'elle a face à elle une classe ouvrière au sein de laquelle se développe un questionnement de plus en plus profond, devant une situation inquiétante : guerres et attentats à répétition dans le monde, désastres écologiques, diminution drastique du niveau de vie, etc. En même temps, ce questionnement ne donne pas naissance à des expressions de combativité clairement exprimées de façon massive, comme ce fut le cas lors des grèves contre la réforme du système des retraites en mai et juin 2003. Il existe même un certain déboussolement et une difficulté à entrer en lutte qui traversent les rangs ouvriers.

Il est donc important pour la bourgeoisie d’exploiter au maximum ce déboussolement pour dévoyer le mécontentement de la classe ouvrière sur les terrains pourris du nationalisme, de la défense du secteur public ou de l'entreprise, derrière les syndicats et pour enfermer la réflexion dans les impasses "citoyennes".

Grève à la SNCM : Une lutte exemplaire du sabotage syndical

Le conflit à la SNCM (Société nationale Corse Méditerranée) aura duré 24 jours, s'achevant dans la défaite, l'isolement, l'amertume, la démoralisation les plus complets pour les ouvriers embarqués dans cette lutte. Le bilan de cette grève se solde par le maintien des 400 suppressions d'emplois annoncés au début par les repreneurs privés Butler et Connex. Comment cette lutte a-t-elle été conduite dans une impasse totale alors qu'elle s'inscrivait pourtant dans un contexte de montée d'exaspération accumulée et de ras-le-bol grandissant présents dans toute la classe ouvrière en France face à des attaques simultanées : annonce de licenciements touchant en même temps des dizaines de milliers d'ouvriers, dégradation accélérée du niveau de vie, des conditions de travail et du pouvoir d'achat, intensification du démantèlement de toute protection sociale sur les salariés, les retraités, les chômeurs ?

Attaques anti-ouvrières : le prolétariat ne peut pas compter sur les syndicats pour se défendre

Après la victoire du Non au référendum, le gouvernement avait lancé la promesse de s'attaquer en priorité au problème de l'emploi et du chômage. Dans la bouche de la bourgeoisie, cela ne pouvait signifier qu’une chose : une nouvelle attaque en règle contre les chômeurs et contre l'ensemble de la classe ouvrière. Aujourd'hui, les "100 jours" que s'était donnés de Villepin pour régler la question arrivent à leur terme. Et la bourgeoisie aura largement profitée des vacances d’été pour faire passer en urgence (et par voie d’ordonnance) sa série de nouvelles mesures anti ouvrières.

NON au bulletin de vote - OUI à la lutte de classe

Le 29 mai, la classe ouvrière en France n'a rien gagné en participant au cirque électoral du référendum. Au contraire, c'est son ennemi de classe, la bourgeoisie, qui a réussi à détourner une majeure partie des ouvriers vers les isoloirs. Certes, ce vote ne peut parvenir à freiner durablement la colère et la combativité ouvrières face aux attaques redoublées de nos exploiteurs. Mais la mystification électorale et son regain d'illusions démocratiques dans les rangs ouvriers, permettent d'entraver le processus de réflexion et constituent un handicap pour le développement de la conscience de classe qui se fait jour au sein du prolétariat sur la véritable nature du capitalisme aujourd'hui.

Référendum sur la Constitution européenne - La lutte de classe ne passe pas par le bulletin de vote

Malgré la polarisation qu'entretient la bourgeoisie autour du référendum sur la Constitution européenne, le mécontentement social est toujours présent.
Le ras-le-bol continue à s'accumuler et à se manifester à travers une multitude de luttes sporadiques, bien qu'encore très isolées les unes des autres. Au cœur du maintien de cette effervescence se retrouvent les mêmes revendications d'augmentation de salaires, les mêmes refus de détérioration des conditions de travail, de cadences infernales, de réductions d'effectifs, de suppressions de postes, de fermetures d'usines

Contre les attaques et les manoeuvres de division des syndicats - Refusons la dispersion de nos luttes !

L'année 2005 aura commencé sous le signe d'une reprise des appels à la mobilisation de la part des syndicats en France comme le pays n'en avait plus connu depuis juin 2003. Coup sur coup, étaient organisées trois "journées d'actions" : le 18 janvier à la Poste, le 19 à la SNCF, le 20 dans l'ensemble du secteur public. Et six confédérations syndicales sur sept appellent le public et le privé à manifester conjointement le 5 février "pour la défense des 35 heures". A quoi correspond ce "réveil" syndical qui contraste avec la passivité extrême des syndicats depuis la défaite de la lutte ouvrière du printemps 2003 ?

Mais d'abord deux autres questions se posent : quels sont les besoins pour la classe ouvrière aujourd'hui ? Que proposent les syndicats ?

décembre 1995, printemps 2003 - Les leçons des défaites sont une arme pour les luttes futures

Malgré tout le zèle et les efforts de sa bourgeoisie nationale au cours de ces dernières années, le capital français doit encore combler un retard certain sur ses principaux concurrents dans ses mesures antiouvrières pour faire face à la crise économique mondiale. Cette compétition s'exerce aussi bien dans le cadre européen contre les Etats-Unis que vis-à-vis de ses autres rivaux européens. La logique du capitalisme et de défense du capital national conduit ainsi simultanément la classe dominante à poursuivre et intensifier les licenciements dans les entreprises, à réduire les effectifs du secteur public avec comme objectif avoué d'éliminer 50 000 salariés d'ici 2007 et surtout à accélérer le démantèlement de l'Etat-providence, qui constitue pour elle l'encombrant héritage d'une période aujourd'hui révolue (voir dans ce n° l'article sur la Sécurité sociale).

Seule la classe ouvrière peut mettre fin à la guerre et à la misère

Pour juger de l'état du monde, il suffit d'évoquer la question : quels sont les événements qui auront marqué le plus profondément l'année 2003 ? Que traduisent-ils ?

La multiplication des guerres et des attentats dans tous les coins de la planète ont livré de façon permanente des parties de plus en plus larges de la population aux massacres et à la terreur, au chaos et à la barbarie guerrière.

La nouvelle guerre meurtrière en Irak en mars dernier aura précipité ce pays dans un chaos sanglant qui n'est pas prêt d'être contrôlé ni surmonté, et ce n'est pas l'arrestation récente de Saddam Hussein qui va changer quoi que ce soit à cette réalité. Le Proche-Orient a continué à être la proie d'une escalade de la violence dans un conflit israélo-palestinien qui apparaît de plus en plus sans issue.
Le déchaînement des actions kamikazes et les attentats terroristes frappant aveuglément les populations se sont généralisés à un point tel qu'ils sont susceptibles de s'abattre en n'importe quel endroit de la planète.
Il est manifeste que, bien loin de tous les discours officiels rassurants et des promesses de paix, le monde s'enfonce dans une barbarie guerrière de plus en plus sanglante. Ce sont des populations de plus en plus nombreuses qui sont les principales victimes de cette aggravation de la barbarie. A l'enfer de la terreur, de la destruction, des massacres, des mutilations qu'elles subissent dans les pays livrés à ces carnages s'ajoutent une plongée dans une misère effroyable.
Cette domination de la barbarie sur une large partie de la planète converge avec une accélération sans précédent des attaques contre la classe ouvrière dans les pays centraux du capitalisme.
Ce sont les mêmes mesures qui sont mises en place partout par tous les gouvernements, qu'ils soient de gauche ou de droite, que ce soit en France, en Autriche, en Allemagne, au Brésil, et aujourd'hui en Italie. Alors que le chômage ne cesse de s'aggraver et que continuent à s'intensifier des plans de licenciements à répétition, alors que la précarité de l'emploi s'est généralisée, la nature même de ces attaques dévoile encore plus crûment la faillite du système. Non seulement le capitalisme jette à la rue de plus en plus larges fractions de la classe ouvrière, mais il s'avère de plus en plus incapable de leur assurer les moyens de survie les plus élémentaires. C'est aux retraites et à la santé des prolétaires, c'est aux allocations de tous ceux qui sont déjà réduits au chômage que la bourgeoisie s'en prend désormais de façon simultanée, massive et frontale, alors même que les conditions de travail empirent et que le pouvoir d'achat se dégrade à toute vitesse. C'est à une plongée en accéléré dans la misère que sont déjà confrontées de plus en plus de familles ouvrières.
L'ampleur et la profondeur sans précédent des attaques de la bourgeoisie contre la classe ouvrière révèlent l'enfoncement inexorable du capitalisme dans les convulsions de sa crise mondiale. Quant à la bourgeoisie, elle démontre de plus en plus clairement qu'elle n'a plus les moyens d'étaler ses attaques contre les conditions de vie les plus vitales de la classe ouvrière.
Le capitalisme est contraint de dévoiler de plus en plus ouvertement sa faillite. L'accélération dramatique de cette situation sur la terre entière démontre clairement que, non seulement ce système d'exploitation est incapable d'assurer un meilleur sort pour l'humanité mais qu'il constitue au contraire, de façon permanente, une menace d'engloutir la planète dans un gouffre de misère et de barbarie.
Face à la gravité d'un tel enjeu, il existe une seule issue : le renversement de ce système par la seule classe qui n'a rien d'autre à perdre que les chaînes de son exploitation, le prolétariat. La classe ouvrière détient toujours la clef de l'avenir.
Elle seule a les moyens de sortir l'humanité de cette impasse. Elle est bien la seule classe aujourd'hui comme hier, comme demain, capable de s'opposer à la perpétuation de ce système d'exploitation. Elle est la seule classe de l'histoire porteuse d'une autre société dont le moteur ne serait plus le profit et l'exploitation mais la satisfaction des besoins humains. Face à l'enfoncement inéluctable dans la misère et la barbarie, le développement de ses luttes sur son terrain de classe pour résister aux attaques de la bourgeoisie pourra faire éclore une autre perspective pour l'humanité.
Malgré la défaite que les prolétaires ont subi, les luttes ouvrières qui ont commencé au printemps dernier en Autriche ou en France ont démontré non seulement que la classe ouvrière a la capacité de relever la tête face aux attaques mais aussi qu'elle a conservé sa capacité à affirmer sa propre perspective révolutionnaire
Les craintes de la bourgeoisie sont pleinement révélatrices des potentialités du prolétariat. La bourgeoisie sait bien qu'elle va devoir l'attaquer encore plus fortement dans les années à venir et que la classe ouvrière n'aura pas d'autre choix que de développer ses luttes. C'est justement pour y faire obstacle et pour empêcher la classe ouvrière de prendre conscience de la faillite définitive du capitalisme qu'elle a entrepris de manière préventive de brouiller sa conscience en développant l'idéologie altermondialiste. Cette mystification qui vise essentiellement à faire croire qu'un "autre monde" serait possible dans le cadre d'une "gestion différente" du capitalisme, est directement destinée à semer la confusion pour entraver le développement de la prise de conscience qu'il n'existe aucune possibilité d'améliorer ni de réformer le système.
L'avenir du monde est bien entre les mains de la classe ouvrière. Comme le rappellent déjà le titre et le préambule du Manifeste du CCI écrit il y a plus de douze ans et qui est plus que jamais valable pour les années à venir : "Révolution communiste ou destruction de l'humanité : Jamais dans l'histoire, les enjeux n'ont été aussi dramatiques et décisifs que ceux d'aujourd'hui. Jamais une classe sociale n'a dû affronter une responsabilité comparable à celle qui repose sur le prolétariat." Mais au-delà de cette nécessité, la classe ouvrière doit prendre conscience qu'elle a pleinement les moyens de développer son combat et de mener à bien cette tâche gigantesque.

La gauche et les syndicats préparent le terrain aux attaques anti-ouvrières

Après la loi sur la "sécurité intérieure" de Sarkozy (voir RI n°328), le projet de réforme de la loi de modernisation sociale (LMS) promulguée par la "gauche plurielle", et les projets de réforme des retraites et de la sécurité sociale montrent clairement la détermination du gouvernement Raffarin à accélérer les attaques contre la classe ouvrière.
Raffarin et ses ministres ne s'en cachent pas et ne cessent de déclarer, à travers les médias, qu'il faut se préparer à la "rigueur", alors que dans tous les secteurs sont annoncés des licenciements, sur fond de prévisions particulièrement pessimistes concernant l'état de l'économie.

La gauche attaque la conscience ouvrière

Editorial - Derrière les discours électoraux, l'aggravation des attaques

Le carnaval électoral est de retour en France avec son cortège inépuisable de bluff, de magouilles politiciennes, de mensonges, d'illusions. En réalité, les dés sont pipés d'avance : c'est toujours la bourgeoisie qui gagne les élections. Sur ce terrain pourri, les ouvriers n'ont rien à y défendre. L'expérience est déjà faite depuis longtemps pour les prolétaires : que la gauche ou la droite l'emporte, tel candidat ou tel autre, cela signifie pour eux la même politique d'attaques incessantes de toutes les conditions de vie ouvrière.

C'est pourquoi aujourd'hui encore les révolutionnaires appellent les ouvriers à déserter toute participation électorale au nom de la défense de leurs intérêts immédiats et historiques. Ce n'est qu'en développant leurs luttes sur leur propre terrain de classe, contre la misère, sur les lieux de travail, dans les grèves et manifestations qu'ils peuvent réellement exprimer leur colère.
Cette attitude des révolutionnaires n'est pas spécifique aux élections qui se déroulent aujourd'hui en France. C'est depuis le début du siècle précédent que, contrairement au 19e , les ouvriers n'ont plus aucune possibilité d'utiliser les élections pour défendre leurs intérêts.

Les syndicats sabotent les luttes pour faire passer les attaques de la bourgeoisie



Avec l'aggravation de la crise économique, la bourgeoisie en France comme dans tous les pays n'a pas d'autre choix que de renforcer ses attaques contre la classe ouvrière. Ainsi, avec l'avalanche des plans de licenciements, le chômage est en train de connaître une montée en flèche. Rien qu'entre octobre et novembre 2001, les licenciements ont progressé de 15,6% et ce sont plus de 1000 chômeurs supplémentaires par jour qui sont enregistrés. Aux charrettes de licenciements, il faut encore ajouter les attaques contre les retraites, l'augmentation du coût de la vie (tel les tarifs de l'EDF), la flexibilité et l'annualisation du temps de travail avec la mise en place des 35 heures dans la fonction publique et notamment dans les hôpitaux, etc.

Les syndicats émiettent la combativité ouvrière

Bien que les attentats terroristes du 11 septembre et le déchaînement de la riposte américaine en Afghanistan ait polarisé l'attention de la classe ouvrière, celle-ci ne s'est pas laissée totalement paralyser par les campagnes bellicistes de la bourgeoisie. Ainsi, depuis deux mois, c'est dans tous les secteurs que les ouvriers ont manifesté leur mécontentement et leur volonté de ne pas courber l'échine face à la dégradation de leurs conditions de vie. C'est bien ce dont témoigne la multiplication, ces deux derniers mois, des grèves dans le public comme dans le privé : à l'usine de textiles DIM à Autun contre les licenciements début décembre, chez Mc Donald (où la grève se poursuit depuis le mois de novembre), dans les bureaux de Postes de la région parisienne contre l'intensification du travail avec le passage à l'Euro; à l'usine Scholtès Thionville pour des augmentations de salaires, chez les employés du Musée de l'Homme à Paris, dans les transports parisiens et en province, chez les employés municipaux (telle la grève de 9 jours des employés de la ville de Tours contre les 35 heures), chez les enseignants et les personnels administratifs, ouvriers et de service de l'Education Nationale, dans les banques contre la dégradation des conditions de travail, à Renault Flins contre l'application des 35 heures, etc.
Avec le succès de la grève des gendarmes qui ont obtenu, début décembre, 1000 francs d'augmentation de salaire et un renforcement de leurs effectifs, la bourgeoisie a mis a profit ce mouvement hypermédiatisé non seulement pour dénaturer la lutte de classe (voir RI n°319), mais pour pousser une fois encore la classe ouvrière derrière les syndicats. Dans tous ces conflits sociaux, dans le public comme dans le privé, les syndicats exhortent les ouvriers à engager le combat en semant l'illusion que la lutte sur un terrain corporatiste paie, et même qu'elle peut rapporter gros, comme l'aurait démontré la grève des gendarmes. Ainsi, par exemple, au lendemain de la "victoire" des gendarmes, la CGT appelle à la mobilisation des ouvriers de l'usine Scholtès Thionville en mettant en avant une revendication démagogique calquée sur celle des gendarmes : 1000 francs par mois (ce qui représente une augmentation de plus de 15% pour des salaires d'environ 6000 à 6500 francs !), et une prime de fin d'année de 3000 francs.
Alors que tous les secteurs sont confrontés aux mêmes attaques, notamment la dégradation des conditions de travail et la mise en place des 35 heures, partout les syndicats se sont efforcés d'émietter la combativité ouvrière, en enfermant et isolant les différents foyers de lutte les uns des autres, en planifiant dans le temps les journées d'action (notamment dans l'Education Nationale ou dans les hôpitaux) afin d'éviter un mouvement massif et uni de toute la classe ouvrière.
Une fois encore, face à la montée du mécontentement des ouvriers, les syndicats prennent les devants et occupent tout le terrain social. Ce sont eux qui organisent, contrôlent et dirigent les grèves, les assemblées générales et les manifestations avec comme seul objectif de lâcher un peu la vapeur en période préélectorale. En canalisant et défoulant la colère des ouvriers dans l'impasse du corporatisme, leurs manoeuvres, comme toujours, ne visent qu'un seul but : permettre au patronat et au gouvernement de faire passer leurs attaques.

Réponse au "Prolétaire" (PCI) - A propos des luttes à Cellatex et Adelshoffen



Dans le numéro 304 de RI (septembre 2000), nous avons pris position sur la campagne qui avait agité les médias durant l'été autour des luttes à Cellatex et dans d'autres entreprises (Adelshoffen, Forgeval...). Dans notre article, intitulé "Un exemple à ne pas suivre", nous avons montré comment et pourquoi les moyens utilisés dans ces luttes (le déversement d'acide sulfurique dans une rivière dans le cas de Cellatex, la menace de faire sauter l'usine à Adelshoffen...) ne pouvaient pas représenter une avancée pour la classe ouvrière dans son ensemble. Nous avons notamment développé que ce n'est pas par hasard si justement ces méthodes avaient eu droit à de grands coups de projecteurs de la part des médias bourgeois et si le gouvernement n'avait pas hésité à encourager leur exemple en concédant des avantages substantiels, notamment aux grévistes de Cellatex.

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