Campagnes idéologiques : les armes de la bourgeoisie face a la lutte de classe

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Après nous avoir conviés, pendant plusieurs semaines, à un battage sur la famine en Ethiopie avec ses mil­liers de morts, c'est sur les événements d'Afrique du Sud que les médias ont braqué leurs phares : manifes­tations des populations noire et métis réprimées dans le sang, images du quadrillage de quartiers entiers par l'armée, déportation dans les "bantoustans" de noirs 'jetés à coups de crosse dans des camions, séparation des familles, images d'ouvriers noirs parqués dans des ghettos, reprenant le travail le fusil dans le dos et sous les coups de fouet. Quotidiennement, télévision, radio, presse des pays occidentaux ont multiplié ima­ges et commentaires sur les conditions de misère et de répression sous le régime de l'"Apartheid". Et dans cette gigantesque campagne "contre l'Apart­heid", toutes les fractions de la bourgeoisie occidenta­le, de la gauche à la droite, du pape aux organisa­tions nationalistes sud-africaines, de Mitterrand à Reagan, sont unies en un choeur unanime pour dénon­cer les "violations des droits de l'homme", et s'indi­gner" du caractère raciste, inhumain et inacceptable du régime sud-africain.

En réalité, la situation de misère et de répression de la population pauvre ne constitue pas une spécificité de l'Afrique du sud. Dans les pays de la périphérie, où la crise économique frappe de façon plus sauvage encore qu'en son centre, où de vastes parties de la population n'ont jamais été intégrées à la production, la barbarie du capitalisme mondial s'exprime de façon extrême, tant sur le plan économique -épidémies, sous-alimentation, famines font de plus en plus de ravages-, que sur le plan idéologique où la bourgeoisie utilise moins de subtiles mystifications mais affiche ouvertement le peu de cas qu'elle fait des êtres hu­mains : ghettos, ségrégation, répression. La situation en Afrique du sud n'est qu'une caricature de ce qu'est l'exploitation capitaliste partout dans le monde, de ce qu'est la véritable nature de la domination capitaliste sur les classes exploitées.

La bourgeoisie occidentale veut faire croire qu'elle a "découvert" un nouvel enfer. Mais les Reagan et les Mitterrand qui jouent les indignés aujourd'hui, tra­vaillent la main dans la main avec le gouvernement de Pretoria, et la forme raciste de domination et d'exploitation de la classe ouvrière et de la population ne les a guère gênés dans leurs bonnes relations éco­nomiques et militaires. Ce pays est un partenaire de choix : il est l'un des principaux fournisseurs mon­diaux de matières premières. Depuis longtemps lui a échu le rôle de gendarme du bloc occidental en Afri­que australe, ce dont témoigne tout dernièrement le raid que l'armée a effectué en Angola, visant à réin­tégrer ce pays dans le bloc de l'ouest comme ce fut le case  pour  le  Mozambique.

L'aggravation de la crise provoque, comme partout ailleurs, des grèves et des manifestations de plus en plus fréquentes qui sont facteur d'instabilité. La seule répression ne suffit pas à endiguer les révoltes crois­santes, et l'une des armes essentielles de la bourgeoi­sie pour tenter d'endiguer une telle situation, est d'appuyer la répression par des forces d'encadrement suffisamment efficaces. C'est le cas en Amérique La­tine, où les Etats-Unis favorisent la "démocratisation", c'est-à-dire la reconnaissance plus ou moins officielle d'"oppositions" religieuse, syndicale, etc. qui se char­gent de contenir la révolte contre l'ordre capitaliste pour la dévoyer dans des impasses. Un tel processus est engagé depuis longtemps en Afrique du sud, et la bourgeoisie y renforce comme ailleurs le partage du travail entre "oppositions" et gouvernement face au mécontentement social. Pour ce faire, pour discuter avec Botha et ses "opposants" des nécessités de la si­tuation, point n'est besoin d'une campagne internatio­nale dans tous les pays d'Europe occidentale. Alors pourquoi tout ce battage sinon que la touchante una­nimité "anti-Apartheid" orchestrée par les médias poursuit un autre objectif.

LA CAMPAGNE "CONTRE L'APARTHEID" UNE DIVERSION CONTRE LA CLASSE OUVRIERE

La bourgeoisie nous a depuis longtemps habitués à des campagnes désignant des "enfers" et des boucs émissai­res pour mieux faire accepter la situation dans la­quelle on se trouve. Elle se délecte, derrière des pro­pos soi-disant "humanistes1', à présenter des scènes d'horreur : des "boat people" du Vietnam à la famine en Ethiopie ; des massacres du Cambodge aux ghettos de l'Apartheid ; des cadavres qui s'amoncèlent au Li­ban à ceux du dernier tremblement de terre de Mexi­co, etc. ce sont des monceaux de misère, de ruine et de mort qui entrent tous les jours dans les foyers sur les écrans de télévision, sur les ondes de radio, dans les pages des journaux.

Si, de tout temps, la bourgeoisie a cherché à cacher la réalité de son système d'exploitation et de ses intérêts derrière des discours idéologiques, aujourd'hui, les thèmes sont les mêmes, mille fois ressassés. Au­cune campagne ne dure très longtemps. Un thème vient en chasser un autre. Qui se souvient de la cam­pagne sur la guerre des Malouines ? Qui parle de l'Ethiopie trois mois plus tard ? Un jour, c'est le ré­gime de Pinochet au Chili, le lendemain, c'est le Ni­caragua ; un jour les accidents d'avion, l'autre le vi­rus du Sida ; un jour les "attentats" et l'"anti-terrorisme", l'Etat fort, le lendemain les "hooligans" ; etc. C'est un battage permanent qui vise un but précis : tenter d'empêcher de cerner les vrais problèmes, ten­ter d'abrutir, de déboussoler la classe ouvrière, la seule classe sociale capable de mettre fin à la barba­rie du capitalisme.

Les vrais problèmes du capitalisme, ce ne sont pas les massacres : plus les campagnes "humanistes" sont intenses, plus les cadavres s'amoncèlent ; les vrais pro­blèmes, ce ne sont pas les "dictatures", ce ne sont pas les "injustices", car le capitalisme est la cause fondamentale de la misère et des massacres, des dic­tatures et des injustices. Les vrais problèmes pour la bourgeoisie, sur lesquels les médias ne font pas de campagnes, mais qui sont tus dans un silence à la mesure des craintes de la classe dominante, ce sont les luttes du prolétariat, son ennemi mortel. La bourgeoisie matraque des campagnes sur n'importe quelle question, mais c'est par contre un immense consensus international pour le black-out des informa­tions sur les luttes ouvrières : rien ou très peu sur la vague massive de grèves qui a embrasé le "paisible" Danemark au printemps 83 ; rien sur les mouvements qui ont agité toute l'Espagne ou sur les grèves qui se sont multipliées en Scandinavie pendant la première moitié de la même année, pour ne citer que ces exemples ([1]). Et si nous apprenons force détail sur cer­tains aspects de la situation en Afrique du sud, d'au­tres, sur les réelles forces en présence dans ce pays, les classes sociales, sont passés sous silence : pas un mot sur la grève de 20 000 mineurs blancs au prin­temps 85 sur des revendications de salaires.

Faire oublier a misère dans les pays avancés

A travers ses campagnes, la bourgeoisie veut faire ou­blier la dégradation générale des conditions d'existen­ce du prolétariat des pays centraux, pour tenter de l'immobiliser et de détourner la prise de conscience naissante que c'est le capitalisme mondial qui est le seul responsable de la misère qui s'abat sur les clas­ses exploitées de tous les pays. Ce n'est pas seule­ment dans le Tiers-monde qu'on meurt de faim, mais aussi dans les pays industrialisés où misère, chômage, soupes populaires s'accélèrent comme jamais depuis la 2ème guerre  mondiale.

Dans les discours, les émeutes et la répression en Afrique du Sud sont présentées comme le seul fait du racisme de l'Apartheid. Mais c'est aussi par le racisme que la bourgeoisie "explique" les émeutes de Birmin­gham, dans la très "démocratique" Angleterre, cachant par là les véritables causes des révoltes : la crise et le chômage. C'est face aux prolétaires des pays "ri­ches", qui sont les plus aptes à prendre conscience que les problèmes se posent en termes de classe, que la bourgeoisie cherche à faire passer une propagande de fausse division raciale pour brouiller le chemin de l'unité de  la classe ouvrière.

En Afrique du sud, la lutte de classe des mineurs est présentée comme un combat "pour l'égalité des races" pour dévoyer la lutte sur le terrain bourgeois des re­vendications démocratiques et nationalistes, tout com­me la lutte des ouvriers de Pologne en 80-81 a été présentée comme une lutte "nationale", "religieuse", "anti-totalitaire".

Alors que les Etats "démocratiques" dévoilent chaque jour un peu plus leur vrai visage dictatorial (des mil­liers de mineurs sont allés en prison durant la grève en Grande-Bretagne, et des centaines y sont encore), la campagne sur l'Apatheid vient à point pour dési­gner à l'autre bout du monde une situation qui est "pire", pour masquer aux yeux des prolétaires que ce que la bourgeoisie leur prépare, ce sont les licencie­ments massifs et la répression.

Redorer le blason terni du syndicalisme

Si le premier volet de la propagande de la bourgeoisie vise à briser l'unité internationale d'un combat de classe contre la misère capitaliste, le second volet vi­se a identifier lutte ouvrière et syndicalisme : lamen­tations de syndicalistes sud-africains sur le "non-respect" des droits syndicaux et comment les ouvriers (noirs) sont traités sans aucune dignité en l'absence d'une reconnaissance plus large du syndicat, etc. Nous connaissons déjà cette chanson. La campagne sur "Solidarnosc" en Pologne a eu le même thème depuis les grèves de 80-81. Ceci vise à mener les ouvriers à la défaite, en immobilisant le prolétariat international dans les filets "syndicalistes" et "démocratiques". Au moment où de plus en plus les ouvriers contestent les "actions" syndicales, où une désyndicalisation géné­rale manifeste la prise de conscience croissante que le syndicalisme est une impasse, la campagne sur l'Afrique du sud vient leur rappeler leur "chance" d'avoir "leurs" syndicats. Au moment où la classe ou­vrière des pays centraux d'Europe devient chaque jour pus consciente du mensonge de la démocratie bour­geoise, des fausses divisions de races, de nationalités, de corporations, les événements d'Afrique du sud sont utilisés pour tenter de la maintenir passive face à l'austérité draconienne qui s'abat sur elle, dans le ca­dre des institutions capitalistes, ses partis et ses syn­dicats.

LES CAMPAGNES SUR LA LUTTE DE CLASSE EN EUROPE

En Europe occidentale, le prolétariat est le plus nom­breux et le plus concentré. Depuis des décennies, il a fait l'expérience de la démocratie bourgeoise et du syndicalisme. Aussi, c'est lui qui peut le mieux répondre aux faux problèmes mis en avant par la bourgeoisie : les mystifications raciales, démocratiques et syndicales car il est confronté concrètement à la réalité qui se cache derrière : l'enfer capitaliste se trouve aussi dans les pays "libres" et "riches", et toutes les belles paroles cachent au fond la même répression avec les mêmes fusils que ceux de la  police de l'Apartheid. Le prolétariat fourbit ses armes contre le capitalisme au coeur même de celui-ci, et la bourgeoisie se prépare à la confrontation. En même temps qu'elle cher­che à l'étourdir par ses campagnes incessantes, qu'elle tente de l'immobiliser par un subtil partage du travail entre ses différentes fractions, qu'elle augmente dans tous les pays les budgets  de police (témoin très clair de ses intentions), elle cherche à mettre en avant un autre thème : la classe ouvrière ne lutte pas, la clas­se ouvrière est "en crise". Les mystifications se basent toujours sur certaines réalités. Il est vrai qu'en France et en Italie par exemple, les statistiques de grèves pour les deux der­nières années sont les plus basses depuis longtemps. Il est vrai que dans la situation de crise d'aujourd'hui on ne fait plus grève aussi facilement qu'il y a dix ans. La bourgeoisie joue sur cela pour démoraliser le prolétariat, lui dire qu'il ne lutte pas, lui faire perdre confiance en lui-même, tenter de le faire sortir de la scène sociale. Mais ce qui se cache derrière cette ap­parence, c'est d'abord le fait qu'il n'y a jamais eu dans l'histoire une telle simultanéité internationale des luttes, touchant même des pays comme la Suède, l'Al­lemagne, le Danemark, pourtant  réputés pour leur "paix sociale", des secteurs comme les fonctionnaires en Hollande qui n'avaient pas fait grève depuis des décennies. Ce qui se cache derrière cette apparente "faiblesse" des luttes ouvrières, en particu­lier dans des pays traditionnellement combatifs, c'est qu'après de nombreux combats dévoyés dans des im­passes, la classe ouvrière se méfie et hésite à suivre les  mots d'ordre d'actions syndicales. Et la bourgeoisie cherche à se servir de cette réalité -la méfiance des ouvriers vis à vis des syndicats et la désyndicalisation qui s'en suit- : faire passer la "crise du syndicalisme" pour une crise du mouvement ouvrier. C'est pourquoi en Grande-Bretagne, c'est au spectacle "désolant" du Congrès du TUC que les médias nous ont conviés avec tous les détails des "divisions" syndicales étalées, le syndicalisme "en crise", dans le "plus vieux pays dé­mocratique du monde". Après que le syndicat des mi­neurs, le NUM, ait mené la grève à la défaite, la bourgeoisie nous présente la "défaite du NUM" alors que c'est là sa victoire contre les ouvriers. En France la CGT s'est radicalisée dans l'"opposition" pour préve­nir la .mobilisation ouvrière tout en fanant grand ta­page sur les "journées d'action", les "actions-comman­dos", pour se montrer "combative" face à des ouvriers "passifs". En Allemagne, la DGB annonce de grandes journées d'action pour septembre 85 pour limiter en­suite ses appels à quelques démonstrations isolées.

Les syndicats ne cherchent pas à mobiliser. Ils crai­gnent que tout rassemblement ne les déborde comme cela s'est produit à Hambourg le 1er mai 85, où les chômeurs se sont affrontés à la police, à Lille dans le nord de la France en juillet, où les ouvriers ont fait de même. Les syndicats cherchent à montrer une image de la lutte contestée, minoritaire, divisée, impopulaire, tout en développant un discours de plus en plus "radical". Il s'agit pour la bourgeoisie de faire passer l'idée que la classe ouvrière n'a plus de réalité afin de saboter toute confiance de celle-ci en elle-même.

Dans les années 60 s'était développé le même genre d'idéologie sur la "crise" du prolétariat et son "inté­gration" au capitalisme. La reprise des luttes de la classe ouvrière en 1968, au tout début de la crise ou­verte dans laquelle la société s'enfonce de plus en plus profondément, était venue jeter à bas ce menson­ge. Marx disait que si l'histoire se répète deux fois, la première c'est en tragédie et la deuxième en far­ce. Le "remake" de cette idéologie au milieu des années 80 que tente d'utiliser la bourgeoisie, relève du deuxième genre.

Cependant, dans le milieu politique du prolétariat, nombre sont ceux qui expriment les mêmes doutes sur les capacités de la classe ouvrière à développer ses luttes et à dégager des perspectives. Pris dans le piè­ge de l'apparence des phénomènes et des mystifica­tions matraquées par toutes les forces de la bourgeoi­sie, ils ne voient ni l'usure de ces mystifications, ni les potentialités que la situation recèle. Ils ne voient "dans la misère que la misère", et c'est bien cela le but poursuivi par la bourgeoisie. Ce faisant, ils sont les victimes des campagnes de la bourgeoisie pour tenter de faire perdre toute confiance en elle-même à la classe ouvrière, et ils en deviennent finalement les acteurs. C'est ce que souhaite la bourgeoisie : faire croire au prolétariat qu'il est impuissant, qu'il n'est pas capable de se constituer en force unie contre la décadence du système capitaliste condamné.

PERSPECTIVES : L'EXTENSION ET L'AUTO-ORGANISATION DES LUTTES DE LA CLASSE OUVRIERE

La lutte de classe se développe ; la tension et le mé­contentement s'accumulent dans la société. Si la re­prise des luttes ouvrières est lente et difficile, c'est que le prolétariat se confronte, en Europe de l'Ouest, à la bourgeoisie la plus expérimentée du monde, cons­ciente que le prolétariat est au coeur de la situation et qui déploie tout son savoir-faire pour tenter de le mystifier et de l'encadrer, pour le maintenir démobili­sé.

Face à la reprise des luttes, la bourgeoisie a été contrainte de déployer tout un arsenal idéologique comme les campagnes de propagande visant à faire peur et à déboussoler, comme le partage du travail entre la droite et la gauche, avec la gauche dans l'"opposition", la réadaptation de syndicats aux expres­sions multiformes de la lutte de classe. La création d'un "syndicat de chômeurs" en France, la radicalisation de fractions de syndicats en Grande-Bretagne, le développement d'un syndicalisme "de base" ou "de combat" dans la plupart des pays, la création d'une "fédération internationale des mineurs", entre autres, sont les moyens de contrôle dont la bourgeoisie se dote pour parer la montée des luttes ouvrières et essayer d'anticiper sur les problèmes que vont de plus en plus lui poser cette montée.

Les leçons accumulées par le prolétariat sur les con­séquences inéluctables de la crise économique et les perspectives de son accélération dans des pays consi­dérés jusqu'ici comme des havres de paix sociale et des modèles de capitalisme (pays Scandinaves, Allema­gne), les leçons sur le travail de dévoiement syndical que la classe ouvrière de ces pays commence à tirer, les leçons acquises par la classe ouvrière en France sur la véritable nature de la gauche telle qu'elle l'a révélée par sa présence au gouvernement, les expé­riences faites par les ouvriers en Espagne et en Italie sur les multiples formes du syndicalisme de base, toutes ces expériences, par leur accumulation vont deve­nir un facteur important de l'accélération des luttes.

Dans toutes les luttes s'est posé le problème de leur extension à d'autres secteurs, le problème de la né­cessité de lutter massivement. Les luttes contre le chômage et les luttes de chômeurs ont soulevé la question de l'unité du prolétariat par delà toutes les divisions. Chaque fois, les syndicats ont été, par leurs manoeuvres multiples, facteur du dévoiement des lut­tes pour les mener dans des impasses. Et c'est dans l'accumulation des expériences du sabotage syndical que va de plus en plus clairement se poser pour la classe  la question de  l'auto organisation.

Si aujourd'hui on constate dans certains pays une "ac­calmie" des luttes ouvrières, "accalmie" qui est bruyamment exploitée par l'ensemble de la bourgeoisie pour démoraliser les ouvriers, cela ne signifie nulle­ment que la classe ouvrière ait été mise au pas. Il s'agit en fait du calme qui précède la tempête, où le prolétariat rassemble ses forces pour de nouveaux as­sauts où il sera amené à répondre de façon de plus en plus claire aux problèmes posés dans les luttes passées : l'extension, l'auto organisation, l'unification des luttes, leur généralisation internationale. Et c'est aussi dans ses luttes que le prolétariat va développer la prise de conscience de la nature révolutionnaire de son combat.

Dans cette situation, les organisations révolutionnaires doivent contribuer activement à accélérer la prise de conscience de la classe de la nécessité, des buts et des moyens de la lutte : en dénonçant les pièges ten­dus par la bourgeoisie, en aidant la classe à les dé­jouer, en la poussant à prendre en main elle-même son combat, à affirmer son unité, A PRENDRE CONSCIENCE DE SA FORCE COMME SEULE CLASSE CAPABLE DE DONNER UN AVENIR  A L'HUMANITE.

C.N.



[1] Sur la reprise des luttes ouvrières depuis l’automne 83, voir Revue Internationale n°37 et 42.

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