En soutien à la lutte du CCI contre le parasitisme et l’opportunisme

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Les visiteurs de notre site internet savent bien que dans la période récente le CCI a eu à se confronter à une campagne honteuse de calomnies montée par la soi-disant Fraction interne du CCI (FICCI) et le Circulo de Communistas Internacionalistas d’Argentine. Pour combattre ces attaques, le CCI a puisé à la seule source de clarté et de force pour toute organisation révolutionnaire ; il s’est placé entièrement sur le terrain des principes, de l’histoire et des traditions du mouvement ouvrier.

Nous ne pouvons que déplorer le fait que le BIPR, qui fait aussi partie de la Gauche communiste, n’en ait pas fait autant mais ait choisi de se mettre du côté des détracteurs du CCI et ait adopté leurs méthodes sordides et cyniques.  C’est une grave trahison de tout ce que représente faire partie du milieu politique prolétarien. De plus, les autres groupes historiques de la Gauche communiste sontrestés spectateurs de la situation, indifférents à la menace de ces éléments dont le seul but est la destruction des organisations prolétariennes et, avec elles, de l’espérance d’une société sans classe.

Cependant, bien que les autres groupes historiques du milieu politique prolétarien révèlent leur incapacité à défendre les organisations révolutionnaires, il y a néanmoins des éléments, qui sont en contact avec le CCI et avec la Gauche communiste en général, qui ont vu l’importance de cette bataille et veulent prendre les armes pour défendre les principes et le futur du prolétariat révolutionnaire. Ils ont écrit au CCI pour exprimer leur solidarité et leur soutien, et/ou nous ont envoyé des copies des lettres qu’ils ont écrites au BIPR pour protester contre son comportement anti-prolétarien et essayer de l’appeler à ne pas tomber dans l’abîme.

Ces lettres traitent de questions qui sont vitales pour l’unité de la classe ouvrière et de ses éléments politisés, c’est pour cette raison que nous en publions des extraits pour encourager la réflexion chez d’autres visiteurs de notre site internet.

Nous ferons peu de commentaires sur le contenu parce que, essentiellement, les lettres parlent d’elles mêmes.

La nécessité de défendre le milieu politique prolétarien

Le point de départ de ces lettres est une réflexion sur des événements qui viennent de l’expérience des auteurs, en tant qu’éléments en recherche d’un cadre qui leur permette de comprendre le monde dans lequel nous sommes obligés de vivre et de s’engager dans un processus pour le changer. Ils ont trouvé le pôle de référence dont ils ont besoin dans la Gauche communiste et ils ressentent très fortement que la campagne déchaînée par la FICCI et le Circulo contre le CCI les vise aussi ainsi que toute la classe ouvrière. Ils sont choqués et indignés par ces attaques.

« Dans les limites de nos possibilités, nous ne tolérerons pas des accusations de stalinisme contre le CCI ou contre tout groupe qui a combattu pendant des décennies contre la contre-révolution la plus sanglante dans l’histoire de l’Humanité.

Nous n’acceptons pas que de telles calomnies soient lancées gratuitement, sans preuve apparente, et encore moins quand elles proviennent d’un groupe peu clair avec une trajectoire vraiment douteuse comme la FICCI. » (Lettre signée par « un groupe d’ouvriers du Pays basque »).

Plusieurs lettres veulent mettre en avant l’expérience propre de leurs auteurs pour défendre le CCI contre les fausses accusations faites contre lui et défendre notre méthode de débat, tout autant que notre façon de traiter les questions organisationnelles.

« Les réunions publiques auxquelles nous avons assisté, les discussions que nous avons quelquefois eues avec vous, qui concernaient tant de questions importantes du mouvement ouvrier international, se sont toujours tenues dans une atmosphère d’ouverture et de respect mutuel. En particulier, les divergences politiques ont toujours été discutées avec une attitude autocritique de solidarité. Les nouveaux participants qui avaient hésité à prendre la parole, ou ceux qui avaient mis en avant des positions controversées sur les questions abordées, ont toujours été encouragés à participer pleinement à la discussion.

Tout cela révèle que les accusations qui ont été portées contre vous sur le site web du BIPR (Bureau International pour le Parti Révolutionnaire) à travers le « Cercle de Communistes Internationalistes » d’Argentine, selon lesquelles vous travailleriez et agiriez de manière « stalinienne » sont purement du dénigrement qui a pour but de discréditer une organisation révolutionnaire qui travaille dans beaucoup de pays du monde.

Nous avons de l’estime pour votre ouverture et saluons vos efforts pour faire, aux yeux de tous, la lumière sur l’orchestration d’une campagne dirigée contre vous et en dernière instance, contre nous aussi. » (Prise de position adoptée par les participants à une réunion publique du CCI en Allemagne , à l’initiative d’un sympathisant).

« Je crois que (le CCI) est une organisation honnête, qui a fait une contribution inestimable à la clarification au sein du milieu politique prolétarien, dont il se considère lui-même – et dont il peut être considéré – comme faisant partie.

C’est un groupe qui a toujours stimulé le débat de façon fraternelle, il a été respectueux quand il y a eu des désaccords qui ont surgi et, chose inconnue auparavant, il a fourni des publications des autres organisations du milieu politique prolétarien pour qu’elles soient lues. » (Lettre d’AN, Espagne).

« Le CCI a essayé de classer tout un ensemble de comportements politiques sous la définition de « parasitisme politique ». En tant que personne qui a eu beaucoup de ces comportements aberrants, je peux témoigner du fait que les « Thèses sur le parasitisme » du CCI ont été un outil politique irremplaçable pour comprendre les racines et les conséquences de ce comportement. Je peux aussi témoigner du fait que bien qu’ayant attaqué le CCI (à un degré bien moindre toutefois que les autres parasites), celui-ci n’a jamais donné le moindre signe de ‘stalinisme’ à mon égard. Au contraire, tout en ne renonçant pas à son droit de se défendre, il a fait de son mieux pour m’aider à identifier ce que je faisais et à travailler dans le sens d’un dépassement même s’il y a encore du chemin à faire. Ce n’est pas le comportement d’une organisation qui ne « peut pas tolérer les désaccords » ou qui serait « paranoïaque » ou « sujette à des hallucinations ». (JB, Grande Bretagne).

« Le CCI n’a jamais retiré ou censuré les textes qui me sont parvenus. On doit aussi remarquer que, aussi douloureux que cela puisse avoir été, cette organisation a eu le courage de parler publiquement de la crise. Cela veut dire que celle ci peut être abordée ouvertement dans la discussion, ce qui permet d’éviter toute tentative de la résoudre à huis clos avec des manœuvres bizarres, une méthode étrangère au prolétariat. » (RQ, Espagne).

« Quand ils ont eu des problèmes internes, ils en ont parlé ouvertement, les ont portés à la connaissance de tous. Il nous semble que cette attitude les honore en tant qu’organisation authentiquement communiste. Et si, aujourd’hui, il y a eu de sérieuses avancées au niveau politique et théorique, nous le devons à ces militants révolutionnaires qui ont résisté envers et contre tout aux efforts faits, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur,  pour dénaturer le programme communiste.

Ils ont aussi essayé de porter le débat sur l’arène internationale quand il y a eu des conflits extrêmement graves, comme les guerres qui assiègent la planète. Mais nous savons tous (ou du moins ceux d’entre nous qui ont suivi la situation) quelle a été la réponse des autres groupes face à des événements aussi criminels. Le CCI appelait à une action unie contre la guerre impérialiste, la réponse a toujours été un mépris complet de la part de ceux qui se proclament internationalistes et sont sûrs qu’ils sont le seul parti. » (Ouvriers basques).

Deux de ces lettres attirent l’attention sur le fait que les manœuvres insidieuses du « Circulo de Comunistas Internacionalistas » d’Argentine et de la FICCI ont pris de façon spécifique le NCI en ligne de mire.  Derrière leurs préoccupations vis à vis des camarades du NCI, il y a le fait de réaliser que c’est un groupe – bien que sur un autre continent – qui fait le même pénible effort de clarification qu’eux, leur souci est une expression vivante du caractère international, unifié, du prolétariat et de sa lutte.

« Le CCI a été attaqué mais pas seulement le CCI. Tous ceux d’entre nous qui disent se référer politiquement à la Gauche communiste ont été attaqués au moyen de manœuvres qui ne sont en aucun cas nouvelles mais qui sont les méthodes criminelles que la bourgeoisie utilise pour détruire les nouveaux militants ou les groupes prolétariens. Nous en sommes sûrs parce qu’il est évident que la FICCI a utilisé les mêmes moyens qu’elle a utilisés pour essayer de détruire le CCI de l’intérieur : les manœuvres, l’intrigue, etc. pour tenter de détruire les camarades en Argentine. C’est à dire qu’elle a essayé de répandre toutes sortes de doutes et la suspicion pour semer la discorde entre ces camarades et le CCI. » (Ouvriers basques).

« J’exprime ma solidarité avec les camarades du NCI en Argentine qui, en dépit de ce qui est arrivé, ont pris une position sur la crise, dans plusieurs déclarations écrites qui sont tout à fait valables, la déclaration du 27/10/04 et celle du 7/11/04. » (RQ, Espagne).

Agir avec des principes au cœur de la défense du milieu politique prolétarien

« La vie au sein des organisations communistes doit être un reflet de ce que sera la future société communiste » (lettre d’AN, Espagne).

Les sympathisants saisissent une question qui a une importance énorme pour le prolétariat tout entier : agir avec des principes et correctement est une condition pour garantir la confiance, la solidarité et la dignité prolétarienne de la classe ouvrière. C’est à dire que ces aspects font partie de la nature d’une classe qui a tout intérêt à détruire les divisions qui lui sont imposées, et n’a aucune raison de rabaisser ses frères de classe pour mettre en avant ses intérêts personnels ou sectoriels. Au contraire, cette classe ne peut atteindre son but final qu’en réalisant son unité de classe internationale. De plus, ses organisations politiques ne peuvent faire autre chose qu'exprimer la nature de la classe qui les a sécrétées.

Dans sa lettre, JB (Grande Bretagne) aborde cette question dans le contexte des difficultés rencontrées pour construire une organisation révolutionnaire :

« La construction de l’organisation communiste est un projet rempli de difficultés et de contradictions – celle ci ne peut exister qu’en tant que corps étranger au sein de la société bourgeoise et est donc en conséquence attaquée en permanence à tous les niveaux de son existence.

Pour combattre cette agression continuelle des « anticorps » de l’ordre bourgeois, les révolutionnaires doivent avoir la compréhension collective la plus rigoureuse de comment doit fonctionner une organisation communiste. C’est pourquoi toutes les organisations adoptent des règles de fonctionnement et une méthode organisationnelle bien précise pour aborder les débats et les désaccords inévitables qui surgissent au sein des organisations.

Sans ces structures et sans ces principes révolutionnaires, les organisations n’existent pas. Il n’y a aucune honte à ce que des révolutionnaires ne soient pas d’accord entre eux. Pas plus qu’il n’y a de honte pour des militants, ou des groupes de militants, à quitter une organisation quand ils ne sont plus d’accord avec sa plate-forme ou ses positions :

Mais c’est une grande honte de :

  • prendre l’appareil interne d’une organisation en otage pour des visées personnelles ;
  • répandre des mensonges, des propos diffamants sur des camarades individuellement, en secret, pour s’efforcer de les détruire ;
  • refuser de suivre les règles les plus élémentaires de la solidarité communiste (i.e en payant ses cotisations)
  • voler à la fois les fonds et du matériel de l’organisation pour faire prévaloir les intérêts d’une clique particulière et non pas ceux de l’organisation ou du mouvement ouvrier dans son ensemble ;
  • répandre constamment des flots de propos diffamatoires de la pire espèce contre une autre organisation, et en faire le cœur de votre existence politique ;
  • voler les adresses des contacts et  les utiliser de la façon totalement irresponsable – les camarades qui donnent des éléments personnels à une organisation révolutionnaire, expriment fortement leur solidarité et leur confiance dans cette organisation, et le comportement de la FICCI à cet égard est une trahison haineuse de cette confiance ;
  • rendre public les dates des réunions internes d’une organisation prolétarienne, faisant courir ainsi le risque à cette organisation d’une intervention des forces de sécurité bourgeoises ;
  • déployer des efforts pour monter les sections nationales d’une organisation les unes contre les autres, au moyen de flatteries et de mensonges ;
  • mettre en danger la sécurité personnelle de militants en tentant d’identifier quelle est leur contribution personnelle à la presse révolutionnaire ».
La responsabilité des groupes historiques de la Gauche communiste

De la même façon que les contacts se rendent compte que le cadre et les principes du mouvement ouvrier sont la clef de leur propre recherche de clarté et de cohérence, ils se rendent compte aussi de la responsabilité qui incombe à ces organisations qui viennent de la tradition de la Gauche communiste. C’est à dire le poids historique de ces groupes dont le rôle est de maintenir et faire connaître le programme historique et les principes sécrétés par la classe ouvrière. Les lettres des contacts adressées au BIPR critiquent fortement l’attitude de celui-ci par rapport aux attaques du Circulo et de la FICCI contre le CCI.  

« Au cours des derniers mois, une campagne de calomnie a été montée contre le CCI par la FICCI et le Circulo. Malheureusement, l’attitude du BIPR vis à vis du CCI dans cette affaire est absolument scandaleuse. Cette attitude est incompatible avec tout ce que représente la classe prolétarienne.

Pour commencer, le BIPR a mis « la déclaration du Circulo » sur son site internet sans consulter le CCI.

Ensuite et en plus, le BIPR a délibérément menti sur le vol de la liste d’adresses des abonnés du CCI et a utilisé ces adresses pour ses intérêts propres. Comment se fait-il que les invitations du BIPR aient été envoyées aux abonnés du CCI qui n’avaient donné leur adresse qu’à ce dernier ?

Sur le premier point, nous nous demandons comment une organisation (le BIPR) dont les fondements se situent dans la tradition de la gauche communiste et des principes prolétariens, qui connaît le CCI depuis de nombreuses années et qui le considère comme étant une organisation prolétarienne, peut immédiatement prendre le parti du Circulo sans même contacter le CCI. Du point de vue des principes communistes, le BIPR aurait dû d’abord contacter le CCI pour lui demander son point de vue sur les accusations. (…)

Sur le deuxième point, comment peut-il se faire qu’une organisation communiste, qui est fondée sur des principes tels que la confiance, l’honnêteté, la solidarité, défende ce vol et cache la vérité à ses propres militants ?

Alors que le BIPR essaie de clouer le bec au CCI en disant « qu’alors que tant de choses se passent dans le monde, le CCI n’a rien de mieux à faire que d’écrire des ‘prises de position’  sur ses disputes », il s’engage pleinement dans un regroupement avec les parasites. C’est du pur opportunisme.

Ce que le BIPR a fait, concernant les deux points cités plus haut et les autres calomnies contre le CCI, c’est uniquement dans l’intérêt de la bourgeoisie et contre les intérêts du prolétariat international ». (Deux sympathisants d’Amsterdam).

« Nous condamnons de la façon la plus tranchante possible le fait que vous ayez mis votre site web à la disposition de telles campagnes ordurières et que vous ayez, sans aucun commentaire, sans aucun examen ou aucune vérification, permis que le CCI soit insulté par le cercle en Argentine (le Circulo de comunistas internacionalistas), comme étant une organisation stalinienne qui emploie des méthodes nauséabondes.

Nous le considérons comme politiquement hautement responsable et parfaitement en droit d’exclure de l’organisation et des réunions,  des membres qui se sont rendus coupables d’avoir volé des listes d’adresses d’abonnés et qui, avec la plus révoltante des méthodes bourgeoises, sans aucune preuve, ont accusé un membre dirigeant de l’organisation d’être un ‘flic’ ». (les participants à une réunion publique en Allemagne).

Un camarade de France rappelle au BIPR que l’unité au sein du camp prolétarien et le débat fraternel sont indispensables pour les révolutionnaires :

« Eparpillées et faibles comme ils le sont, les quelques organisations révolutionnaires qui existent aujourd’hui doivent polémiquer, discuter systématiquement des questions historiques autant que de l’actualité, certes. Il me semble que depuis 30 ans, les contributions (régulières, argumentées, lucides) du CCI sont loin du « vide méthodologique et politique » que vous dénoncez. Certes, le débat pour la clarté doit être vivant, sans compromis, mais il doit, ce me semble, rester fraternel entre les organisations de la Gauche communiste. Si comme vous le dites, il y a tant ‘à travailler pour chercher à comprendre ce qui se passe dans le monde’, il y a aussi tant à faire pour AGIR ensemble (et quelle force, quelle portée cela aurait), distribuer ENSEMBLE, organiser des réunions COMMUNES sur l’essentiel, ce qui nous rassemble : l’internationalisme, la lutte contre la guerre… Car «l’expérience du passé montre qu’un lien de fraternité doit exister entre les travailleurs des différents pays et les inciter à tenir bon, coude à coude, (….) et que si on dédaigne de lien, le châtiment sera l’échec commun de ces efforts sans cohésion » (Marx, Adresse inaugurale) ».

Une lettre adressée au BIPR par « deux jeunes sympathisants de la Gauche communiste » traite aussi de la nécessité de rapports fraternels entre organisations prolétariennes. En outre, elle souligne que le soutien du BIPR au Circulo d’Argentine et à la FICCI contre le CCI ternit son image d’organisation communiste aux yeux de ceux qui, comme eux, considèrent la tradition de la Gauche communiste comme un guide :

« … nous sommes ouverts à toutes les organisations communistes révolutionnaires et très en faveur d’une discussion entre ces groupes, discussion qui est très importante pour notre clarification politique. C’est un chemin nécessaire et indispensable pour le développement de la conscience et l’unification du camp prolétarien sur la base d’accords véritables. (…)

… Nous remarquons que sur votre site internet, soutenus par la FICCI, vous avez publié un texte du Circulo de Comunistas Internacionalistas d’Argentine, qui accuse le CCI de refuser systématiquement toute discussion avec les groupes qui ont des opinions différentes des leurs. Nous pouvons supposer que vous êtes d’accord avec cette accusation puisque vous la publiez. Une telle accusation, faite sans argument approprié et sans aucune explication valable, nous semble plutôt non fondée vu les efforts du CCI pour développer la discussion et fournir des clarifications.(…)

Votre accusation est d’autant plus fausse que, à notre connaissance, le CCI a souvent fait référence au milieu politique prolétarien (…) et vous a cité comme une de ses composantes, vous demandant de nombreuses fois d’intervenir ensemble avec lui contre les guerres impérialistes. En plus, sur votre attitude , en particulier, à la réunion publique à Berlin le 15/05/04 sur les causes de la guerre impérialiste (…),  dans la conclusion de la discussion, celui qui parlait au nom du BIPR a défendu la position selon laquelle la discussion montrait que le débat entre le BIPR et le CCI était « inutile ». (…).

Nous trouvons donc que votre attitude diverge notablement de l’image que nous avons d’une organisation communiste révolutionnaire, ce qui doit obligatoirement nous décevoir, et nous voulons souligner ceci pour vous dans cette lettre.

En outre, est-ce que la solidarité entre organisations communistes n’est pas le moteur du combat qui nous unit ? En espérant que nos critiques ne seront pas considérées comme animées par de mauvaises intentions vis à vis du BIPR  et, qu’au contraire, elles aideront à faire de meilleures analyses d’un problème important qui n’a certainement pas fait l’objet d’une réflexion profonde. ».

Le groupe d’ouvriers du Pays basque critique aussi le refus du débat du BIPR :

« il y a une phrase qu’ils ont écrite qui montre toute la faiblesse du BIPR : "nous en avons assez de discuter avec le CCI". D’abord, nos prédécesseurs n’étaient jamais fatigués de discuter, au contraire, c’était un devoir de rechercher la plus grande clarté possible. Ce goût pour la théorie a été perdu et nous devons le redécouvrir. Mais le BIPR ne veut pas de débat ouvert avec qui que ce soit, il veut seulement des adhésions à ses positions sans aucune discussion ou questionnement. Une attitude typique du gauchisme : si on est d'accord, tant mieux, sinon tant pis, c'est comme ça. Il y a beaucoup à faire et une discussion doit être entreprise pour former le futur parti de la classe ouvrière ; ce ne sera pas le CCI tout seul, ou le BIPR tout seul, qui seront  impliqués dans cette tâche mais beaucoup de groupes prolétariens qui vont surgir, du moins on l’espère.

En évitant le débat, le BIPR montre clairement sa faiblesse théorique, comme il le fait quand, dans sa colère incontrôlée, il nous dit « nous n’avons pas de comptes à rendre au CCI ou à qui que ce soit d’autre sur nos actions politiques ». Ici, nous trouvons  le « droit divin » du LEADER, qui a le droit de faire ce qui lui plaît, parce que les leaders sont au dessus du BIEN et du MAL. En résumé, la référence pour la morale et l’Ethique est à trouver dans les œuvres complètes des JESUITES ».

L’opportunisme du BIPR

Beaucoup de lettres envoyées au BIPR condamnent son opportunisme comme indigne d’une organisation prolétarienne. C’est-à-dire qu’elles stigmatisent une politique caractérisée par un abandon des principes en faveur de l’utilisation de moyens qui sont étrangers au prolétariat de façon à être « devant » dans ce que ce groupe semble concevoir comme une course pour gagner les cœurs et les esprits de la nouvelle génération. Les contacts sont aussi conscients du point auquel la promiscuité politique du Bureau avec la FICCI et le Circulo est autodestructrice. Ces messieurs ne visent pas seulement à la destruction du CCI grâce à des manœuvres sordides, mais aussi l’anéantissement politique du BIPR, quoique, dans ce cas, avec des flatteries et des chants de sirène.

Comme le dit GW d’Grande Bretagne au BIPR :

«… la création du BIPR à partir de la CWO et de BC était fortement marquée par un anti-CCIisme aussi bien que par un penchant opportuniste. Je crois cependant maintenant que les derniers développements montrent une chute qualitative de l’activité du BIPR qui menace son existence même en tant que force révolutionnaire. Apparaît clairement maintenant ce qui avait été implicite depuis quelque temps : le BIPR se considère, non pas comme des camarades du CCI mais en concurrence avec ce dernier.

Cette attitude de boutiquier, fondamentalement une attitude bourgeoise, ne peut, si elle ne change pas radicalement, que signifier la  ruine du BIPR en tant qu’expression du prolétariat. (…) Elle va complètement à l’opposé de la solidarité de la classe ouvrière, de la confiance dans la classe ouvrière et les événements récents confirment que vous ne comprenez et ne partagez que très peu de ces attributs fondamentaux, essentiels, d’une classe révolutionnaire. (…) Avoir des  liens avec n’importe quel élément anti-CCI, que ce soit un Tom, Dick ou Harry et lui faire de la publicité est, de votre part, l’expression d’une trahison fondamentale et éhontée des principes du mouvement ouvrier du passé. Vous excusez platement le vol d’une organisation révolutionnaire parce qu’il s’est fait au nom des « droits des dirigeants ». Vous pourriez dire que fait partie de l'activité normale du business pour écraser un rival. Au moins, cela serait plus honnête… »

Le groupe d’ouvriers du Pays basque dit aussi au BIPR, en des termes très clairs, que sa méthode est contre tout ce la classe ouvrière  défend et que ce ne doit pas être toléré :

« Non, Messieurs du BIPR, pour notre classe, tout n’est pas acceptable. Notre morale prolétarienne est l’antithèse de la morale bourgeoise : chacunest responsable de ses actes. Cela vous concerne et c’est même plus applicable dans votre cas puisque vous vous êtes manifestés pour défendre la FICCI et ses méthodes maffieuses, ou essayez-vous peut-être de nous faire croire à cette lettre et aux choses horribles qu’elle raconte ?

Vous avez publié la lettre sur internet pour lui donner le maximum d’audience, vous devez quelque chose à ceux qui l’ont lue. Nous n’acceptons pas que vous justifiiez le vol de quelque chose d’aussi important qu’une liste d’adresses et de l’argent d’une organisation prolétarienne. Nous sommes stupéfaits devant des arguments aussi vulgaires que ceux selon lesquels ceux qui ont  fait ce vol seraient des dirigeants de la vieille garde. Que dites-vous sur ce qu’ils voulaient faire ? Remettre le CCI dans le droit chemin ? Ca ne veut pas dire qu’ils ont le droit de voler.

Oui, Messieurs du BIPR, vous devez rendre des comptes et pas seulement au CCI mais à nous tous. Quelle est votre morale, quel code de conduite et  quel comportement sont les vôtres ? Faites vous partie de la classe ouvrière ? Il y a aussi des frontières de classe sur cette question. »

Les contacts sont stupéfaits qu'une organisation de la Gauche communiste excuse le vol par la FICCI du fichier d'adresses des contacts. Ils trouvent outrageant que le BIPR défende cela sur la base du fait que les éléments qui ont formé la FICCI  auraient été - supposent-ils- des "leaders" de notre organisation. (Voir "Réponse aux accusations stupides d'une organisation en dégénérescence" sur le site du BIPR)

Les "Deux jeunes sympathisants de la Gauche communiste" demandant au BIPR : "Croyez-vous vraiment que les "leaders" d'une organisation communiste ont plus de droits et de pouvoir que les militants qui la composent et, si oui, la propriété exclusive des documents communs ?"

C’est une question très pertinente. Nous espérons que le Bureau daignera répondre parce que, contrairement à son affirmation selon laquelle « nous n’avons pas de compte à rendre au CCI ou à qui que ce soit de nos actions politiques », ces éléments qui cherchent dans le mouvement de la Gauche communiste une direction politique, ont tous les droits et, pour dire plus, même le devoir, de demander que les organisations révolutionnaires rendent des comptes sur leurs actions. De la même manière, ces organisations ont la responsabilité de donner les raisons de leurs choix politiques à l’ensemble de la classe ouvrière qui les a sécrétées.

Le « groupe d’ouvriers basques » a aussi quelque chose à dire sur cette question :

« Les mots utilisés par le BIPR, tels que « la vieille garde, les dirigeants », provoquent chez nous un  profond dégoût  parce qu’ils sont le reflet d’une conception du parti qui est typiquement bourgeoise. Ce n’est pas hasard si les « dirigeants » s’unissent pour manipuler comme ils veulent tous les militants honnêtes qui se rapprochent de la Gauche communiste. Le meilleur exemple en est ce qui est arrivé en Argentine et il est impardonnable qu’une telle attitude soit tolérée et qu’elle ne soit pas dénoncée aux quatre coins du monde. Quelqu’un qui essaie de détruire un groupe prolétarien mérite notre mépris, pas notre respect. »

Un camarade en Suède fait référence à la vision du BIPR selon laquelle le vol de la liste d’adresses n’était pas un vol puisque ce que voulaient ces « dirigeants » du CCI était de remettre les militants du CCI dans le droit chemin :

« La logique de défendre le vol est pire que le vol lui même. Le BIPR met en avant une position gauchiste ou religieuse du rôle dirigeant du parti. Les militants dans le CCI ne sont pas des idolâtres religieux qui peuvent être conduits sur la bonne voie pas plus qu’ils ne sont des fantassins qui peuvent être dirigés par un commandant. Mon opinion, c’est que les militants au sein de la Gauche communiste (pas seulement dans le CCI), au contraire de ce qui se passe dans la gauche du capital, ont des capacités, sont bien informés, font des analyses, en bref, sont de réels révolutionnaires. »

Un autre camarade qui écrit d’Amérique demande : «A quel moment est-ce que l’opportunisme franchit les frontières de classe ? Est ce qu’adopter une tactique bourgeoise ne serait pas le premier pas en direction de l’adhésion à  l’idéologie bourgeoise.» (IO)

L’appel au BIPR fait par les contacts

Comme le dit GW : « les développements récents montrent une dérive qualitative dans l’activité du BIPR qui menace son existence même en tant que force révolutionnaire ». Conscients des eaux troubles dans lesquelles patauge le BIPR, les sympathisants ont la préoccupation de l’empêcher d’aller vers l’abîme dans lequel il semble déterminé à se précipiter, pour répondre à la gentille invitation de la FICCI.

Les deux camarades d’Amsterdam disent : « Nous condamnons cette attitude opportuniste du BIPR vis à vis du CCI. Nous espérons que dans l’intérêt de la lutte de classe et de l’unité prolétarienne, le BIPR fera une auto-critique de son attitude dans cette affaire ».

La prise de position des participants à la réunion publique du CCI à Berlin dit :

« Nous vous appelons à revenir sur le terrain des attitudes prolétariennes et des principes de débat, ce qui veut dire :

  • la publication immédiate, dans votre presse et sur votre site web, de notre lettre et du communiqué du CCI sur ces affaires ;
  • la mise en place, avec votre participation, d’une commission indépendante, dans le camp de la Gauche communiste, pour examiner et faire la clarté sur les accusations portées contre le CCI ;
  • la rupture de toute collaboration avec les éléments sortis du CCI, qui se sont regroupés à l’intérieur et autour de la FICCI (la soi-disant « fraction interne du CCI ») ;
  • dénoncer et combattre publiquement les méthodes qui utilisent le vol d’argent et d’adresses de contacts, ainsi que les campagnes haineuses contre le CCI ».

Vous devez assumer de façon durable la responsabilité collective que vous avez à l’égard du prolétariat international. Mettez-vous devant une table avec le CCI et les autres forces révolutionnaires et débattez publiquement des questions centrales qui concernent le mouvement ouvrier, le capitalisme et son renversement ».

JB, Grande Bretagne, déclare :

« La question du parasitisme est une question qui concerne l’ensemble de la Gauche communiste. Je soutiens l’appel du CCI aux autres organisations prolétariennes et à leurs contacts et sympathisants à prendre position sur les thèses du CCI sur cette question :

  • pour expliquer si oui ou non, ils croient que les schémas comportementaux du « parasitisme » identifiés par le CCI existent  et expliquer pourquoi ils le croient,
  • fournir des explications alternatives à ces comportements s’ils ne sont pas d’accord avec les explications données à leur existence par le CCI.

En bref, développer la discussion de la façon la plus large et la plus rigoureuse possible, comme il en incombe au mouvement ouvrier dans son ensemble. »

RQ, Espagne, souligne la responsabilité générale des éléments politiques du camp prolétarien:

« Le milieu politique prolétarien doit assumer ses responsabilités. L’évolution de la situation : le BIPR qui rentre en crise en insistant sur le fait qu’il maintient et continuera à maintenir sa collaboration avec la FICCI ; l’intervention de dernière minute de l’obscur Circulo de Comunistas Internacionalistas en Argentine et le silence des autres organisations, qui auraient dû prendre position contre le comportement des éléments de la FICCI, parce qu’aucune organisation prolétarienne vivante n’est à l’abri de ceux-ci. Cela me fait penser à une sorte de complot contre une organisation révolutionnaire comme le CCI, qui a été organisé avec certains qui y participent activement et d’autres par défaut. »

L’importance de la solidarité

IO d’Amérique nous demande : « Je dois demander pourquoi vous accordez autant d’attention à la FICCI (…). J’imagine que parler d’elle est utile peut-être en tant que leçon du parasitisme en action, autrement ne devrait-on pas les ignorer en grande partie ? ». Si nous avons consacré tant de temps et d’efforts dans notre lutte publique contre la 'non-sainte' alliance du parasitisme et de l’opportunisme représenté par la FICCI et le BIPR, c’est parce que – si petits que soient les nombres impliqués – nous combattons pour défendre les principes mêmes de l’action et de l’organisation prolétarienne sur lesquels le parti mondial de la classe ouvrière devra un jour se fonder. Nous sommes fermement convaincus que si nous ne défendons pas ces principes maintenant, alors, à la fois nous manquerions à notre devoir et compromettrions le futur développement de toute organisation révolutionnaire.

La passion et la conviction avec lesquelles nos contacts sont rentrés dans le combat pour la défense des principes prolétariens suffisent à réchauffer le cœur de tout révolutionnaire. Elles montrent que l’insistance du CCI sur le fait que le comportement doit être basé sur des principes et que c’est une nécessité politique, n’est pas un cri perdu dans le monde sauvage des petits arrangements, du cynisme et de l’opportunisme. Cet acte simple de solidarité est d’autant plus important que le CCI a reçu récemment des menaces, par exemple de l’UHP-Arde (1), ou d’autres envoyées anonymement.

Conscient de la gravité des derniers événements, RQ (Espagne) les voyait au début comme un pas en arrière pour la classe ouvrière ? Après réflexion, il/elle dit : « Je ne pense pas que le CCI et le prolétariat soient confrontés à un recul mais que, au contraire, c’est un pas en avant au niveau de la méthode parce que ce qui s'est passé, devait être affronté. Comme c’était le cas dans la Première Internationale dans le combat contre les bakouninistes, la méthode marxiste, et donc celle des organisations révolutionnaires, consiste à porter à l’extérieur, de façon ouverte, devant les militants et le prolétariat tout entier, le problème ou la crise dans toute sa difficulté. Cela signifie en discuter pleinement et aller aux racines sans réticence. »

Ceci montre, comme les autres lettres, la détermination sans faille à comprendre et à avancer, aussi dur que puisse se révéler le combat, c’est la marque distinctive du prolétariat comme classe révolutionnaire. Les sympathisants reconnaissent que la lutte pour le communisme est beaucoup plus profonde et englobe tous les aspects et n’est pas que la simple recherche d’une liste de positions correctes. La méthode marxiste met en question chaque aspect de cette société pourrie et elle seule peut donner du souffle à la réflexion, au questionnement et à la recherche d’une vérité sans zone obscure. C’est le défi qu’ont relevé les auteurs de ces lettres.

Nous laissons le dernier mot aux participants de la réunion Publique du CCI en Allemagne, un sentiment qui englobe la solidarité précieuse que nos sympathisants ont manifesté :

« N’abandonnez pas, nous soutenons votre combat ».

 

(1) Dans un article sur internet intitulé "La ciencia y arte del zoquete", l'UHP accuse le CCI de défendre la politique de la bourgeoisie, nous traite d'imbéciles et conclut par ces mots : "Contre les campagnes bourgeoises de falsification et de répression de notre lutte, et mort aux imbéciles".

 

 

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