Emeutes à Villiers-le-Bel : face à la violence économique et policière du capital, seule la lutte ouvrière est porteuse d'avenir

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Le dimanche 25 novembre, à Villiers-le-Bel, dans unebanlieue au nord de Paris, deux adolescents sont morts dans unecollision entre leur minimoto et une voiture de police. Aussitôt,ce drame a déclenché une vague de violences faisantpenser à celles de l'automne 2005. Des centaines de jeunesde la commune et des villes environnantes ont laissé éclaterleur haine contre les forces de répression d'abord, maisaussi contre tout ce qui pouvait représenter à leursyeux, de près ou de loin, l'Etat ou ses institutions. Lebilan témoigne de l'importance de cette déflagrationdestructrice : 120 policiers blessés dont quatregrièvement, ce à quoi il faut ajouter une écolematernelle et une bibliothèque brûlées ainsi quedes centaines de voitures.

Même si ces émeutes n'ont duré que deuxjours, la violence fut beaucoup plus importante qu'en 2005. Cettefois-ci, des coups de feu ont été tirés contrela police.

Comment des gamins de 14, 15 ou 16 ans peuvent ainsi êtreemportés par une telle rage destructrice ? La réponseest simple : ce système les a broyés. C'esttoute une partie de la jeunesse qui, dans les cités-ghettos,est complètement déboussolée, sans repèreautre que la haine du flic et du « système ».Et comment pourrait-il en être autrement ? Ce mondecapitaliste ne leur offre aucune autre perspective que le chômageet la galère des petits boulots précaires etsous-payés, avec, en prime, pour beaucoup d'entre eux, desvexations permanentes à propos de la couleur de leur peau.Leur quotidien est sinistre : s'il n'y a pas de boulot, il ya des flics, partout. Les contrôles sont de plus en plusfréquents et violents. Les gardes à vue se multiplient,pour rien, pour un délit de faciès, pour un regard detravers...

Néanmoins, il faut être clair. Si la violence de cesjeunes est liée à leur désespoir, si elle est unproduit de l'inhumanité de cette sociétéd'exploitation, elle n'en reste pas moins un coup porté enpremier lieu à la classe ouvrière.

D'abord, ce sont leurs parents, leurs grands frères etleurs grandes sœurs qui sont souvent les premières victimesde ces explosions de violence. A qui appartiennent les voituresbrûlées ? Qui est privé le matin du bus,parti en fumé dans la nuit, pour aller au boulot ?Certainement pas la grande bourgeoisie qui copine avec Sarkozy !

Ensuite, ce sont leurs petits frères et leurs petites sœursqui se retrouvent terrorisés, marqués par la vision deleur école incendiée, détruite.

Enfin et surtout, de tels actes ont toujours constitué leprétexte parfait pour renforcer encore et partoutl'Etat-policier. Au nom de la sécurité, de laprotection des « travailleurs », l'Etatutilise chaque fois ce genre d'émeutes pour fliquerdavantage... les travailleurs. C'est d'ailleurs ce que s'estempressé d'annoncer Sarkozy dans son discours présidentieldu 29 novembre.

Ce système d'exploitation est en pleine décomposition.Il ne peut plus offrir que ce genre de spirale infernale : auxjeunes sans avenir et victimes d'une répression permanente,le capitalisme proposera toujours moins d'avenir et toujours plusde répression !

Seule la classe ouvrière peut proposer une véritableperspective1(à cette jeunesse comme à l'ensemble de l'humanité),en opposant à ce pourrissement sur pied de la sociétéses propres valeurs : l'unité et la solidaritéde tous les exploités !

Pawel (1er décembre)


1Pour une analyse plusapprofondie sur la nature des violences émeutières,lire notamment notre article :« Emeutes sociales : Argentine 2001, France 2005, ...Seule la lutte de classe du prolétariat est porteused'avenir ».


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