Prise de position d'Internasyonalismo (Philippines) sur le XVIIe congrès du CCI

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Nous publions ci-dessous l’adresse envoyée au 17e Congrès du CCI par le groupe Internasyonalismo des Philippines, dont une délégation a été invitée au Congrès mais n’ a malheureusement pas pu y assister pour diverses raisons matérielles. Les camarades sont en contact avec le CCI depuis plus d’un an, et ont entrepris de développer une présence de la Gauche communiste aux Philippines, dans des conditions matérielles extrêmement difficiles. C’est grâce à leurs efforts que le CCI a pu ouvrir son propre site en langue Filipino, et nos lecteurs peuvent suivre et participer dans les discussions des camarades d’Internasyonalismo (en anglais et en Filipino) sur leur blog.

Le Congrès a fortement salué cette adresse. Elle est non seulement une expression de la solidarité communiste internationale envers le CCI et les autres groupes qui étaient présents au Congrès. Elle a apporté une contribution importante aux débats et aux travaux du Congrès, notamment sur la question syndicale telle qu’elle s’exprime dans des pays comme les Philippines, et sur la question du développement de la Chine en tant que puissance impérialiste en Orient.

 

Camarades,

(...) Depuis presque 100 ans, les ouvriers aux Philippines ne savaient rien au sujet des positions de la Gauche communiste, et encore plus, les révolutionnaires ici n’avaient pas la possibilité de les lire ou les étudier, spécialement dans les années 1920 et 1930. Maintenant, même si nous sommes très peu de communistes internationalistes aux Philippines, nous ferons de notre mieux pour contribuer aux débats et discussions collectives dans le Congrès du CCI à travers ce texte.

Nous avons étudié et discuté collectivement les trois projets de documents pour le XVIIe Congrès. Pouvons-nous présenter ce qui suit au Congrès ?

D’une manière générale, nous avons été d’accord avec les positions et le contenu des trois projets de documents -le projet de rapport sur la lutte de classe, le rapport sur l’évolution de la crise du capitalisme, le rapport sur les conflits impérialistes. Les documents sont basés sur l’internationalisme et la dynamique présente du système en décomposition et la lutte des classes, aussi bien que sur les interventions actuelles des minorités révolutionnaires à l’échelle mondiale. Ceux-ci sont conformes avec la méthode matérialiste historique du marxisme.

Le projet de rapport sur la lutte des classes

« Qu’avec l’actuelle évolution des contradictions, la question la plus critique pour l’humanité est la cristallisation d’une conscience de classe suffisante pour l’émergence de la perspective communiste » et “l’importance historique de l’émergence d’une nouvelle génération de révolutionnaires ». (Rapport sur la lutte de classe pour le 17ème Congrès international).

Dans l’ensemble, nous sommes d’accord que la solidarité de classe est la chose la plus importante pour nous en tant que révolutionnaires. La maturation de la conscience de classe peut être mesurée au niveau de la solidarité de classe parce que cette dernière est l’expression concrète de l’auto-organisation et du mouvement indépendant du prolétariat.(...)

Aujourd'hui, ce qui est le plus important est de chercher les chemins de la solidarité de classe pour s’élever sur les bases de l’internationalisme et d’un mouvement de classe indépendant. Mais, nous voulons proposer au Congrès de souligner ce qui suit :

1. La nature réactionnaire des syndicats dans le capitalisme décadent pourrait retenir le vrai développement de solidarité à l’échelle internationale.

Dans les pays avancés, les syndicats (de gauche et de droite) ont été exposés aux yeux des ouvriers ; dans les pays où le capitalisme est plus faible, les syndicats de gauche sont encore de fortes mystifications pour les ouvriers parce que généralement les patrons capitalistes sont anti-syndicats. Pour ces ouvriers, les syndicats gauchistes sont des expressions d’engagement et de défense des intérêts ouvriers même si un nombre croissant de la classe se pose des questions sur les promesses et les résultats de ces syndicats gauchistes.

A l’époque de lutte massive, quand les assemblées ouvrières sont la forme appropriée des organisations de la classe, ouvrir ces assemblées aux syndicats par solidarité, c’est mettre en péril la lutte indépendante de la classe et aussi risquer que ces assemblées se transforment en instruments des syndicats, aussi bien que de tomber victime des conflits entre syndicats des différentes organisations gauchistes.

Dans les années 1970 jusqu’aux années 1980, les luttes ouvrières massives aux Philippines n’étaient pas menées par les syndicats mais par les alliances d’ouvriers constituées dans les luttes. La composition de ces alliances étaient des ouvriers syndiqués et non syndiqués avec le soutien des classes moyennes. Les syndicats étaient avec les alliances, mais ils n’étaient pas décisifs. Les ouvriers non syndiqués étaient décisifs parce qu’ils étaient majoritaires dans les alliances.

Mais les syndicats, menés par les gauchistes, organisaient les ouvriers non syndiqués dans les alliances, augmentant donc leurs membres en l’espace de quelques années. Durant la vague de luttes suivante au milieu des années 1980 et jusqu’à maintenant, les alliances ont été soit transformées en fédérations syndicales ou ont été placées sous le contrôle des syndicats.

2. Il devrait être souligné que, main dans la main pour rechercher la solidarité de classe, il y a la vigilance et la résistance opportune contre toutes manœuvres et sabotage des syndicats dans les assemblées ouvrières afin de ne pas faire dérailler la généralisation de la lutte, spécialement dans une situation comme celle des Philippines où le sectarisme et la concurrence dans les différentes fédérations syndicales et les différentes organisations gauchistes sont très forts.

3. Dans la recherche de la solidarité de classe, les larges masses d’ouvriers devraient être mises aussi en garde contre les dangers du syndicalisme tout comme nous mettons toujours en garde les ouvriers des dangers de toute sorte de réformisme et gauchisme.

Rapport sur l’évolution de la crise du capitalisme

Nous sommes complètement d’accord avec l’analyse de l’évolution de la crise du capitalisme. Toutefois, nous aimerions insister sur les points suivants :

1. L’augmentation de l’industrie appelée centrale est aussi une manifestation de la crise dans les pays capitalistes avancés, spécialement les USA. Cette outsourcing industrie loue des centaines de milliers de jeunes travailleurs à la fois aux Philippines et en Inde. Presque tous ces ouvriers sont contractuels ou ont des postes précaires et travaillent de longues heures.

2. La Chine aussi envahit l’économie philippine, mais nous sommes encore en train de rassembler des informations pour savoir dans quelle ampleur et si elle supporte une faction de la classe dirigeante de Filipino pour rivaliser contre la politique de contrôle des USA.

Des RTW fabriqués en Chine, des micro plaquettes et même un projet ferroviaire d’un multi-billion de dollars ont pénétré le pays. Beaucoup de grosses entreprises philippino-chinoises investissent en Chine et beaucoup d’officiels gouvernementaux, du niveau local au niveau national, sont allés en Chine pour le marché. Beaucoup de ces membres officiels regardent la Chine comme un modèle de développement.

L’impérialisme américain est bien conscient de cela et il exerce des pressions sur le gouvernement Arroyo sur cette question.

Rapport sur les conflits impérialistes

Ce rapport est compréhensif et détaillé. Nous sommes d’accord qu’aujourd’hui, le chaos et la barbarie empirent jour après jour, mais que la capacité du prolétariat international n’est pas encore suffisante pour les arrêter et pour balayer finalement le capitalisme international. Par conséquent, il y a un besoin urgent pour la Gauche communiste du monde entier de déployer plus d’efforts dans leurs interventions dans les luttes prolétariennes. Avec tous ces rapports, il y a, aujourd’hui, le besoin urgent que tous les communistes internationalistes dans le monde devraient coordonner leurs activités et leurs interventions à l’échelle mondiale. Le prolétariat pourra seulement hâter son accumulation de force et élever sa conscience de classe à travers les efforts communs des minorités révolutionnaires dans le monde. Par conséquent, le sectarisme des autres organisations de la Gauche communiste est très dommageable pour le prolétariat international dans son combat contre son puissant ennemi de classe (...)

Pour le succès du XVIIe Congrès International du CCI.

Internasyonalismo 21 mai 2007

 

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