XVIe congrès de Révolution Internationale - Le renforcement de l'unité et de la solidarité au sein de l'organisation

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Au mois d'avril s'est tenu le 16è congrès de la section du CCI en France. Ce congrès a constitué une étape très importante dans la vie de notre organisation. En effet, il y a deux ans, le 15è congrès de RI avait été transformé en Conférence extraordinaire du CCI du fait que notre organisation avait traversé la crise la plus dangereuse de son histoire avec la constitution en son sein d'un groupuscule parasitaire dénommé "Fraction interne du CCI" et qui s'était formée sur la base de réunions secrètes fomentées à l'insu de l'organisation et visant à détruire les principes de fonctionnement unitaires et centralisés du CCI.


 
Cette conférence extraordinaire avait permis à tous les militants de prendre la mesure de la gravité des agissements destructeurs de cette prétendue "fraction interne", notamment la circulation de rumeurs suivant lesquelles les organes centraux du CCI seraient manipulés par un flic, le vol d'argent appartenant au CCI, de documents internes susceptibles d'être livrés à la police (et notamment le fichiers d'adresses de nos militants et de nos abonnés). Mais ce qui a surtout fini par convaincre les camarades qui avaient encore des hésitations sur le caractère trouble et destructeur de cette "FICCI", c'est son comportement politique consistant à kidnapper à l'aéroport de Roissy deux délégués de notre section mexicaine qui, bien qu'ayant rejoint la "fraction", avaient accepté de participer à cette conférence extraordinaire pour y défendre leurs désaccords. Alors que leur voyage avait été payé par le CCI, ces deux délégués ont été "cueillis" à l'aéroport par deux membres de la FICCI qui les ont empêchés de rejoindre notre conférence. La FICCI a refusé de rembourser au CCI le prix des deux billets d'avion (voir notre article dans RI n°323, "Le combat pour la défense des principes de fonctionnement de l'organisation"). Ce comportement de petits gangsters, de même que les méthodes visant à faire circuler des calomnies dans tout le CCI pour semer la méfiance, le trouble et la confusion et détruire l'organisation avaient justifié que ce congrès de RI se transforme en conférence extraordinaire avec comme principal objectif celui de mener le combat pour sauver le CCI et ses principes organisationnels.
Deux ans plus tard, la section en France, à l'occasion de son 16è congrès se devait donc en premier lieu de tirer le bilan de ce combat.

Le rétablissement de la confiance et de la solidarité
au sein de l'organisation

Comme tous les congrès de RI, celui-ci avait une dimension internationale puisque toutes les sections du CCI y étaient représentées. La section en France, appuyée par l'ensemble des délégations internationales, a tiré un bilan très positif de son activité au cours des deux dernières années. Malgré les attaques qu'elle a subies de la part de la FICCI et qui ont contraint le CCI à se mobiliser pour défendre sa principale section, RI a été capable de poursuivre son activité au sein de la classe ouvrière. Elle a su resserrer les rangs en son sein pour mener le combat contre les manœuvres parasitaires de la FICCI en dénonçant publiquement ses comportements de mouchard (voir notre article "Les méthodes policières de la FICCI" dans RI n°330). Ce combat n'a pu se réaliser que grâce au rétablissement de la confiance et de la solidarité au sein de l'organisation basée sur une réappropriation collective des principes du mouvement ouvrier.
Le congrès a mis en évidence que la section en France est aujourd'hui plus unie et plus soudée que jamais. Elle a fait la preuve ces deux dernières années de sa capacité à défendre les principes organisationnels du CCI, et notamment ses principes de centralisation.
Le congrès de RI a tiré un bilan très positif du travail réalisé par son nouvel organe central qui a été à la hauteur de ses responsabilités comme l'ont révélé les textes préparatoires à ce congrès.
Aujourd'hui, la principale section de RI est totalement débarrassée des clans et des clivages basés sur des loyautés purement affinitaires à tel ou tel individu.
Ainsi, la résolution d'activités adoptée à l'unanimité par ce congrès affirmait que : "La section en France est sortie renforcée de cette crise qui lui a permis de retrouver un esprit de fraternité en son sein et une compréhension en profondeur du poison que représentent pour le tissu organisationnel les dénigrements et la calomnie (…) Les divergences et désaccords peuvent s'exprimer dans un climat de confiance mutuelle sans qu'ils ne débouchent sur des attaques et conflits personnels." (point 3). "La centralisation est l'expression organisée de l'unité de l'organisation. En ce sens, elle est étroitement liée à celle de la solidarité et de la confiance qui sont les deux principes de base de la classe porteuse du communisme (…) C'est également grâce au renforcement de la centralisation à tous les niveaux (international, territorial, local) que la section a été capable de se mobiliser pour soutenir et défendre la section Nord de RI contre les manœuvres d'encerclement de la FICCI, en faisant vivre la solidarité et en s'appuyant sur la confiance entre camarades (…) Cette capacité de la section à renforcer sa centralisation afin de développer la solidarité en son sein et opposer un front uni dans le combat contre la FICCI (notamment en interdisant aux mouchards l'entrée de nos réunions publiques) a largement contribué à renforcer la confiance de nos contacts envers le CCI. Ainsi, loin d'inspirer la méfiance, le doute, les suspicions, cette politique centralisée de défense de l'organisation et du milieu politique prolétarien a au contraire renforcé la crédibilité du CCI. C'est justement notre capacité à montrer au grand jour ce qu'est la confiance et la solidarité en notre sein qui a permis à nos contacts d'assimiler en profondeur les principes élémentaires de la classe porteuse du communisme. C'est ce dont témoignent aujourd'hui le rapprochement et la fidélisation de nos sympathisants, de même que la volonté d'engagement de certains d'entre eux." (point 5).
C'est dans ce contexte de renforcement de l'unité de l'organisation, de rétablissement de la confiance et de la solidarité qui doit unir les militants d'une organisation communiste, que la section du CCI en France a pu intégrer dans ses rangs de nouveaux camarades et qu'elle peut aujourd'hui assumer ses responsabilités face aux nouveaux éléments qui se rapprochent ou veulent adhérer au CCI.

Le tournant dans la dynamique de la lutte de classe

Alors que la conférence extraordinaire qui s'était tenue il y a deux ans avait été entièrement polarisée autour de la question de la défense de l'organisation menacée de destruction par les agissements de la FICCI, le 16è congrès de RI a pu de nouveau se pencher sur l'analyse de l'évolution de la situation internationale afin de dégager des perspectives d'activités non seulement pour la section en France mais pour tout le CCI.
Des rapports avaient été préparés et discutés dans toutes les sections sur les trois aspects fondamentaux de la situation internationale : la crise économique du capitalisme, les affrontements impérialistes et l'évolution de la lutte de classe. Cependant, le congrès a pris la décision de concentrer la discussion sur ce dernier point dans la mesure où les deux autres, particulièrement sur les conflits uimpérialistes, avaient été amplement discutés lors du précédent congrès international alors que la situation, comme l'avaient mis en évidence les débats préparatoires, n'avait pas soulevé de questions nouvelles. Tel n'était pas le cas, en revanche, en ce qui concerne l'évolution de la lutte de classe. En particulier, le congrès a entériné l'analyse adoptée par l'organe central du CCI à l'automne dernier (voir notre article dans RI n° 347) concernant le tournant que connaît la dynamique de la lutte de classe depuis un an et dont les grèves du printemps 2003 en France contre la réforme du système des retraites a constitué la manifestation la plus évidente dans les pays centraux d'Europe occidentale. Les débats de ce congrès ont été particulièrement riches et animés. Ils ont permis un approfondissement des questions concernant le lien entre combativité et conscience au sein de la classe ouvrière. En particulier, la section en France et l'ensemble des délégations internationales se sont clairement prononcées sur la nécessité de se dégager des schémas du passé pour comprendre la dynamique actuelle du rapport de force entre les classes. Ainsi, il s'est dégagé de ce congrès une analyse claire et homogène sur le fait que les luttes de la période actuelle bien qu'elles n'aient pas connu un développement à la mesure des attaques massives portées par la bourgeoisie avec l'effondrement de l'Etat-providence, contiennent des potentialités beaucoup plus significatives sur le plan de la réflexion en profondeur sur la faillite historique du capitalisme et la nécessité de construire un autre monde. Ce sont justement ces potentialités, résultant de la situation objective de faillite du système capitaliste (aggravation simultanée de la crise et de la barbarie guerrière) qui expliquent que la bourgeoisie, pour saper la prise de conscience du prolétariat, soit aujourd'hui contrainte de prendre les devants en promouvant une fausse alternative : la mystification de l'altermondialisme (non seulement en France mais à l'échelle internationale).
En ce sens, les débats qui ont animé ce 16e congrès de RI ont permis à notre organisation de prendre la mesure des enjeux de ce tournant dans la lutte de classe. Bien que le redéploiement de la combativité ouvrière n'ait pas encore permis au prolétariat de retrouver son identité de classe et de reprendre confiance en lui-même, les questions de fond qui surgissent aujourd'hui (Vers où va la société ? Quel avenir ce système peut-il offrir à nos enfants ? Un autre monde est-il possible ? etc.) sont porteuses d'un développement de la conscience de classe beaucoup plus profond que celles qui se posaient dans les vagues des luttes des années 1970-80.
En particulier, le congrès a clairement mis en évidence que le surgissement de minorités (souvent en rupture avec le gauchisme et l'anarchisme) et d'éléments à la recherche des positions de classe dans tous les pays (et qui ont pris contact avec le CCI afin de participer activement au combat des organisations révolutionnaires) constituent aujourd'hui une illustration particulièrement éloquente de cette maturation de la conscience au sein de la classe ouvrière.
Le congrès s'est donc donné comme tâche prioritaire d'adapter son intervention en fonction de cette analyse du tournant dans la lutte de classe. C'est d'ailleurs cette orientation que notre organisation avait déjà mise en application en menant le combat contre l'idéologie altermondialiste depuis l'été 2003 à travers une intervention déterminée dans notre presse et dans les différentes kermesses de la bourgeoisie (Forum Social Européen, Forum Mondial de Bombay, etc.). Au sein des luttes elles-mêmes, la tâche que le CCI doit se donner ne peut se limiter à une intervention immédiatiste, au risque de tomber dans l'ouvrièrisme et de faire le jeu des gauchistes, mais a pour objectif majeur de développer la réflexion au sein de la classe en poussant les ouvriers à prendre conscience de l'impasse du capitalisme qui apparaît de plus en plus clairement comme un système n'ayant pas d'autre avenir à offrir à l'humanité qu'une misère et une barbarie croissantes.
C'est avec une vision historique et à long terme que les révolutionnaires se doivent d'examiner les changements dans la situation de la lutte de classe. Ce qui nécessite de la patience, en sachant que les combats que la classe ouvrière a développés depuis le printemps 2003 (en France, en Italie, en Grande-Bretagne, en Autriche, etc.) étaient certes des escarmouches au regard de l'ampleur des attaques portées, mais n'en sont pas moins significatifs de ce tournant dans la dynamique générale de la lutte de classe.

Les travaux de ce 16e congrès de RI, la richesse des débats qui l'ont animé, en particulier le fait que tous les militants aient pu s'exprimer (y compris les camarades nouvellement intégrés dans le CCI) dans un climat de confiance, ont témoigné de la vitalité de notre organisation et du redressement de sa section en France. Les discussions sur la situation internationale ont révélé une volonté d'approfondissement de la méthode, basée sur une vision historique, avec laquelle les révolutionnaires doivent examiner la dynamique de la lutte de classe. Ce congrès a pu ainsi dégager des orientations claires d'activités pour la période actuelle. Le tournant dans la situation de la lutte de classe "exige que les révolutionnaires soient à leur poste pour être facteur actif dans le développement des luttes ouvrières et pour stimuler la réflexion et l'évolution des jeunes éléments à la recherche d'une perspective de classe. Cette responsabilité des révolutionnaires est difficile, mais la conscience de cette responsabilité ne doit pas nous faire baisser les bras. Au contraire, elle doit constituer un stimulant permanent pour notre activité. Elle doit renforcer la conviction et la détermination des militants à poursuivre le combat (y compris contre les infamies du parasitisme) (…) Aujourd'hui encore reste valable ce que Marx écrivait il y a près de 150 ans : "J'ai toujours constaté que toutes les natures vraiment bien trempées, une fois qu'elles se sont engagées sur la voie révolutionnaire, puisent constamment de nouvelles forces de la défaite et deviennent de plus en plus résolues à mesure que le fleuve de l'histoire les emporte plus loin." (Lettre à J. Philip Becker). (Résolution d'activités, point 14).

RI

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