Argentine : le "meilleur élève" du FMI face à la banqueroute

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La catastrophe économique et sociale actuelle en Argentine n'a rien d'un phénomène exotique. Elle n'est qu'une expression avancée de la faillite générale du capitalisme mondial. Mais au delà de la banqueroute générale de l'économie et de la misère sociale qu'elle engendre, la situation en Argentine vient rappeler qu'y vit un prolétariat traditionnellement combatif qui, comme partout ailleurs, cherche à retrouver le chemin d'une perspective de classe.
 

Ce mois d'août de cet hiver austral, le gouvernement argentin vient de négocier avec le FMI un nouveau prêt de 9 milliards de dollars. Le FMI, avec d'autres banques étrangères, avait déjà octroyé un crédit de 40 milliards de dollars en décembre 2000. Mais les réserves de ce pays sont à nouveau vides, avec une dette publique de… 128 milliards de dollars, soit plus de 44% du PIB !
Cette demande de prêt de l'État argentin s'est accompagné de plongeons à répétition de la Bourse, une onde de choc qui a des répercussions importantes dans d'autres pays, comme l'Espagne, le Brésil ou le Chili, avec la crainte de l'effet domino qu'on a pu voir en d'autres occasions pendant les années 90 (Mexique, crise asiatique, Russie, et en 2000-2001, à côté de l'Argentine, la Turquie ou le Brésil).
L'Argentine est en récession ouverte depuis trois ans, avec un taux de chômage d'environ 17 % de la population active (deux millions et demi de personnes). Mais la situation s'est encore aggravée depuis le début de cette année. Ce mois de juillet a connu un niveau record de licenciements : ceux-ci ont triplé par rapport au mois de juillet 2000. À côté de ce 17 % de chômage, il y a plus de trois millions de personnes qui ne travaillent que quelques heures par semaine et un Argentin sur trois vit dans la pauvreté.

Un plan chasse l'autre

Durant les années 70-80, l'économie argentine avait pu profiter, à l'époque de la dictature militaire, du boycott des céréales soviétiques par l'administration Carter, pour relancer ses exportations. Les militaires s'occupant des sales besognes, ils avaient mis à la tête de l'économie un "Chicago-boy", Martínez de la Hoz. La dictature militaire, visiblement plus à l'aise sur le front de la torture que sur le front de la guerre, sombra dans la débâcle du conflit des Malouines qui opposa l'Argentine à la Grande-Bretagne en 1982. La bourgeoisie comprend alors que le temps est venu de mettre fin au régime de junte militaire : c'est le retour à la "démocratie" à partir de 1983 et ses chants de sirènes sur un avenir radieux. Mais la réalité de la crise se charge de dissiper rapidement toute fausse espérance : c'est l'explosion de la dette et de l'hyper-inflation. Les illusions véhiculées par la "démocratisation" se perdent dans les soupes populaires, dans l'ombre des coupures d'électricité à répétition, dans l'épuisement de la recherche d'un emploi ou dans un pluri-emploi qui ne donne rien. Même les "classes moyennes" de cet ancien Eldorado s'appauvrissent à toute vitesse: l'ancien pays d'accueil de l'immigration devient un pays d'où on partirait si on le pouvait. Avec l'arrivée au pouvoir du parti péroniste[1] et de Menem, ancien parti "étatiste", devenu ultra-libéral, la bourgeoisie argentine essaye de juguler l'hyper-inflation et de désencombrer l'État.
Mais le processus de privatisations, poursuivi tout au long des années 90 pour éponger une partie de la dette, pas plus qu'ailleurs, n'a été un remède miracle. Encore plus qu'ailleurs, ce ne fut qu'une foire d'empoigne où se sont engouffrés des capitaux extérieurs à la recherche d'une rentabilité rapide. Face à une inflation à quatre chiffres, le plan de convertibilité (la "dollarisation" qui impose un peso argentin égal à un dollar américain) amena une certaine amélioration, sur fond de croissance américaine artificielle et d'une corruption généralisée, à commencer par celle du président Menem. Mais cet équilibre très instable n'a pas résisté à la "crise asiatique" puis "russe" et l'Argentine connaît une récession ouverte en 1999, avec, à la clé, encore plus de dettes, encore plus de faillites, et pour la classe ouvrière encore plus de chômage et encore plus de misère. Dans ce sens, l'Argentine est un raccourci de ce qu'est la crise du capitalisme : entre le "plus d'Etat" et le "moins d'Etat", on est toujours de plus en plus bas. C'est toujours sur le dos de la classe ouvrière que le capitalisme essaie de se dédommager de ses déboires.
En fait, les années 90 ont confirmé la tendance irréversible de la paupérisation de la classe ouvrière et des couches non-exploiteuses. Le pouvoir actuel du président De la Rua a changé de ministre de l'Economie deux fois en un seul mois (mars), pour finalement ressortir Domingo Cavallo, le même qui, il y a 8 ans, avait mis en place le plan de "dollarisation". Ce super pompier a été rappelé pour essayer de faire un "nouveau miracle". Le nouveau plan veut atteindre le "déficit budgétaire zéro". Ce "plan de réajustement" drastique est présenté comme celui de la dernière chance face à une banqueroute annoncée. Il est vrai que la situation est telle, le "crédit pays", comme disent les économistes bourgeois, est tellement bas, que la banqueroute est le seul avenir. Le catastrophisme n'est pas seulement une figure de style de la bourgeoisie pour faire avaler ses recettes et ses plans à répétition. La situation est réellement catastrophique, la bourgeoisie du pays et ses semblables des pays dominants l'ont très bien compris. C'est pour cela qu'après quelques tergiversations et quelques réticences, le FMI vient d'octroyer les 9 milliards.
Quel est donc ce nouveau plan miraculeux de la dernière chance ? Pour économiser 16 milliards de francs en deux ans, l'État argentin impose la réduction de 10 % des salaires des employés publics et des pensions de retraités dépassant 3500 francs par mois ! Déjà très mal en point, la Sécurité Sociale va réduire ses dépenses, ainsi que l'Éducation. On peut imaginer ce que cela veut dire dans la vie de tous les jours, en plus des licenciements dans l'automobile, dans les transports, dans les banques. Avec la menace que s'il n'y a pas de rentrée d'argent suffisante, l'Etat diminuera encore plus les salaires.

Le problème n'est pas (seulement) argentin

Un exercice très prisé des intellectuels argentins est de se torturer les méninges pour comprendre comment se fait-il qu'un pays qui a été "si riche" ait pu devenir à ce point "si pauvre". Et de rappeler dans une espèce de tango déchirant que l'Argentine fut la 8ème, puis la 12ème puissance économique de la planète. Il est vrai qu'on peut rester perplexe face à la déchéance d'un pays développé, récepteur d'immigration, d'une grande tradition culturelle et scientifique. La question qu'on doit se poser c'est : quelle est la situation du capitalisme en général pour que de telles situations de catastrophe économique arrivent à se produire ? La situation actuelle de l'Argentine fait suite à une série des secousses qui ont émaillé la décennie passée et qui ont touché des régions ou des pays plus ou moins périphériques du capitalisme. Depuis la crise mexicaine jusqu'à celle de la Russie, en passant par l'Asie du Sud-Est et le Brésil, toutes ces crises ont quelque chose en commun : la dette et l'impossibilité de la rembourser. Nous avons développé à maintes reprises les caractéristiques de la crise actuelle du capitalisme décadent qui essaye de compenser l'absence de marchés solvables par une accumulation irrationnelle de dettes. Le cas de l'Argentine, au-delà de certaines spécificités de ce pays, n'est pas une exception mais la caricature de la règle.
Compte tenu de la crainte d'une récession ouverte dans le monde industrialisé, le capitalisme ne peut pas se permettre de laisser un pays comme l'Argentine complètement à la dérive. Mais cette même situation inquiétante nourrit les réticentes à injecter encore des capitaux dans un pays qui paraît être un gouffre aussi profond que la pampa est étendue.
En fait de "pays émergent", l'Argentine, pourtant désigné comme le meilleur élève de la classe du FMI, est un pays s'enfonçant dans le sous-développement, de la même façon que les pays dits "en voie de développement" n'ont jamais vu se développer que de la misère.

Une classe ouvrière combative qui doit retrouver sa conscience de classe internationale

Depuis un an et demi, cinq grèves générales ont exprimé l'exaspération de la classe ouvrière argentine. Que les syndicats se mettent en avant de telles grèves, ce n'est guère étonnant. Qu'il s'agisse des grandes centrales "péronistes"[2] avec leurs campagnes nationalistes contre les "capitalistes étrangers" ou les syndicats radicaux comme la CGT-Rebelle, ils remplissent leur rôle de flics et de saboteurs des luttes. Ce qui est par contre réellement significatif, c'est l'ampleur, la radicalisation et la combativité des luttes ouvrières qui se mènent en Argentine, illustration, si besoin était, que face à l'écroulement de l'économie capitaliste et aux attaques contre ses conditions de vie, le prolétariat sera toujours poussé à engager la lutte. Aujourd'hui, comme hier, et encore plus demain, la crise est et sera l'allié objectif du prolétariat, même si de façon immédiate, c'est la misère qui impose partout son visage de désolation. Nous avons vu la relative importance passée de l'Argentine dans l'économie mondiale, et plus particulièrement à l'échelle de l'Amérique latine. Parallèlement au formidable développement du capitalisme à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, s'est également développée en Argentine une forte classe ouvrière, éduquée, concentrée, en lien avec les traditions prolétariennes de l'Europe, bénéficiant notamment de l'immigration de nombreux ouvriers italiens et espagnols qui amenaient avec eux leurs traditions politiques, socialistes et anarchistes. On a ainsi pu voir, pendant la Première Guerre mondiale, en 1917, alors que les Etats-Unis faisaient une forte pression pour que l'Argentine rejoigne la boucherie impérialiste, la classe ouvrière entrer massivement en lutte contre la guerre. Les grèves des cheminots notamment furent nombreuses, s'affrontant avec l'armée, faisant sauter les ponts, etc. Il est évident que cette mobilisation ouvrière a fortement pesé sur le maintien de la neutralité de l'Argentine tout au long du conflit. Même si, depuis 1945, la classe ouvrière a toujours été prise entre l'enclume péroniste et le marteau de la dictature militaire, elle n'en a pas moins été capable de s'affirmer de façon autonome à plusieurs reprises, comme en 1951, où des grèves dans les chemins de fer accompagnées d'occupations et de manifestations firent l'expérience de la répression péroniste avec plusieurs morts et 3000 arrestations. Ce furent aussi les évènements de Cordoba en mai 1969 que nous avons toujours salué comme étant un moment fort de la reprise internationale de la lutte de classe à partir de 1968 : "La grève générale décrétée le 29 mai à la suite d'émeutes à Corrientes, Tucuman, La Plata, San Juan et Salta, se transforma rapidement en insurrection à Cordoba même où sous l'impulsion des ouvriers d'IKA-Renault, les manifestants contrôlèrent tous les quartiers et le centre de la ville. La police étant débordée, l'armée et l'aviation intervinrent : pendant 48 heures, elles ratissèrent les rues à la mitraillette et au bazooka. Les ouvriers résistant avec des tireurs isolés sur les toits, et par des contre-attaques en masse, eurent plusieurs dizaines de morts et plus d'une centaine de blessés. A la suite de cette féroce répression, toute la fin de l'année 69 fut marquée par des mouvements de grève encore spontanés face auxquels les syndicats et partis traditionnels étaient dépassés"[3]. Dans la continuité de cette vague de luttes, "en mars 72, la classe ouvrière de Mendoza protestant contre la hausse des tarifs d'électricité, s'est heurtée de nouveau à l'armée. Son combat de plusieurs jours au prix de dizaines de morts a montré la voie révolutionnaire contre les illusions sur le retour aux institutions démocratiques"[4].
Aujourd'hui, cette combativité continue de s'exprimer contre les baisses de salaires[5], contre la liquidation de la Sécurité Sociale et du système éducatif (un jeune sur deux ne va plus à l'école), mais surtout face à la véritable caractéristique de la crise historique du capitalisme : le chômage endémique et le sous-emploi permanent. Les premières ripostes des ouvriers argentins sont donc contre les vagues de licenciements qui viennent sans cesse grossir la masse des 4 millions d'ouvriers au chômage complet ou partiel. Des grèves éclatent contre les licenciements, comme, par exemple, à Salta ou dans la province de Córdoba contre les licenciements chez Fiat, ou chez "Aerolineas argentinas", la compagnie aérienne argentine détenue par l'Etat espagnol (ce qui encourage les campagnes nationalistes des dirigeants syndicaux qui appellent au boycott des capitaux espagnols). Ces grèves et ces actions, massivement suivies, souvent très combatives, restent majoritairement contrôlées par les centrales syndicales péronistes ou leurs nombreux avatars. Ils peuvent notamment jouer du radicalisme contre les mesures "antisyndicales" du gouvernement de De la Rua pour compenser le discrédit des dirigeants syndicaux, qui ont toujours mangé à tous les râteliers.
Mais ce qui domine "l'actualité sociale" argentine (pour ce que veut bien en laisser transparaître la presse bourgeoise, à défaut d'une présence révolutionnaire sur place), c'est le mouvement dit des piqueteros, des groupes de prolétaires sans travail ou menacés de licenciements. Ces piqueteros, poussés par le désespoir, regroupés par milliers, bloquent par des barricades (d'où leur nom) les principaux axes routiers entre provinces argentines ou vers les pays voisins. C'est souvent au cœur des régions les plus industrialisées et les plus touchées par la crise, comme La Matanza, où maintenant 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, que se situent les groupes les plus importants. Leur dénuement extrême est à l'image de leur volonté d'en découdre. Nombreux sont ceux qui n'ont plus d'allocations chômage, soit que leurs "droits" aient pris - rapidement - fin, soit que leur ancien travail au noir leur interdise toute indemnisation. Couchés dans des tentes de fortune, dans des cartons, sous-alimentés, frigorifiés, ils doivent néanmoins régulièrement s'affronter avec la police, comme le 17 juin dans la région de Salta, au Nord-Est du pays, où il y eu au moins 2 morts et des dizaines de blessés, avant que les piqueteros et des détachements ouvriers armés[6] ne se retranchent dans la ville de General Mosconi.
Malgré les tentatives de fédération de ce mouvement de piqueteros sous l'égide des syndicats ou partis gauchistes en vue d'en faire un "mouvement de masse national" (Juan Carlos Alderete, dirigeant du Courant de la Classe Combative et leader piquetero à La Matanza) ou le fait que leurs assemblées soient un champ de manœuvre pour les groupes trotskistes[7], nous saluons dans ces grèves à répétition, dans ces barricades qui se dressent, l'affirmation de la classe ouvrière, la seule classe capable de riposter aux coups de boutoirs de la crise, ce qui se traduit notamment par la mise en avant de revendications nettement prolétariennes (augmentation des salaires, extension des indemnités chômage, emplois). Bien sûr, ce n'est pas du jour au lendemain que la classe ouvrière se débarrassera de la démagogie péroniste et de ses sbires syndicaux, des illusions que portent tous les déclassés de la petite bourgeoisie qui rejoignent ses rangs par pleines vagues. Mais il n'est pas d'autre chemin que celui de la lutte. Et une des conditions pour le développement de ces luttes en Argentine sera la capacité des ouvriers à ne pas se replier sur une forme de lutte mais à assurer l'unité des grèves, des manifestations, des piquets. De la même façon, le fait de barrer les routes, ne doit pas se retourner contre les ouvriers en devenant un facteur d'isolement régionaliste, mais permettre au contraire l'extension des grèves. Quand le président De La Rua, après l'obtention de la dernière rallonge du FMI, affirme qu'"il y avait pour la région un intérêt à ce que l'Argentine ne propage pas sa contagion au reste du monde", il parle bien sûr des risques (déjà largement vérifiés) de déstabilisation monétaire et économique, mais il est tout aussi clair que la bourgeoisie est consciente de la nécessité de circonscrire localement toute combativité ouvrière pour éviter que la "contagion" ne devienne un facteur de prise de conscience de l'unité des intérêts de classe des ouvriers argentins, chiliens ou brésiliens.
C'est à l'échelle internationale que la crise frappe les ouvriers. C'est à l'échelle internationale que la riposte ouvrière doit s'imposer. La combativité de nos frères de classe en Argentine, leur capacité à s'affronter à l'Etat comme garant de l'ordre social et gestionnaire de la crise, participent pleinement de la lente et difficile reprise de l'affirmation d'une perspective prolétarienne face à la profondeur de la crise économique. La crise va continuer de s'aggraver, donnant chaque jour un peu plus de raison d'entrer en lutte, en même temps que chaque jour la bourgeoisie mettra entre les pattes de la classe ouvrière une nouvelle "sortie du tunnel" dans 6 mois ou un an, un nouveau syndicat "vraiment ouvrier" pour mieux attaquer toute expression de conscience de classe. Enfin la bourgeoisie, même "démocratique" comme en Argentine, n'hésitera pas non plus à recourir à la répression armée si besoin est. La lutte de classe est un véritable combat, et dans ce combat les révolutionnaires cherchent à développer l'unité internationale du prolétariat, ce qui passe également par le regroupement des forces révolutionnaires qui pourraient surgir des luttes que mène la classe en Argentine. La classe ouvrière argentine a besoin de ses frères de classe du monde entier, de la même façon que le prolétariat international a besoin de sa fraction australe.

PTB (31/08/2001)

[1] Le régime de Péron (1945-55) a été un mélange de populisme social et syndical, soutenu tant par des fractions de l'armée que par les partis, socialistes, communistes et trotskistes. A partir de la chute de Péron en 1955, les Etats-Unis ont largement investi dans l'industrie argentineet les "Marines" ont régulièrement débarqué en Argentine pour faire régner l'ordre social, confortant les discours des trotskistes ou des guérilleros castristes dans les années 1960.
[2] La CGT en particulier était syndicat unique sous Péron, et est toujours restée un des piliers de la fraction péroniste de la bourgeoisie argentine.
[3] RI n°2, nouvelle série, février 1973.
[4] Idem, RI n°2, …
[5] Pour ceux qui sont encore payés : 180 000 fonctionnaires n'ont pas touché de salaire depuis 2 mois. D'autres sont payés en monnaie de singe, les fameux "patacones" de la province de Buenos Aires, sorte de peso au rabais, qui ne sont plus convertibles en dollar et dont "personne ne sait quelle est la valeur exacte" (Le Monde du 22 août).
[6] Il semblerait que la plupart des armes proviennent d'un précédent soulèvement de piqueteros en novembre 2000 et de l'occupation d'un poste de police.
[7] La "Liga Obrera Internacionalista" (4e Internationale) semble avoir joué un certain rôle dans des assemblées ouvrières de Salta.

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