Crise au Venezuela : le prolétariat exposé à la misère, au chaos et à la répression du capitalisme

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Nous publions ci-dessous un article écrit par nos camarades d’Internacionalismo, section du CCI au Venezuela, dans lequel notre organisation prend position du point de vue de l’internationalisme prolétarien sur la grave crise que traverse ce pays. Nous y dénonçons l’hypocrisie de la bourgeoisie mondiale et sa complicité avec les cliques bourgeoises aussi bien chavistes que d’opposition qui plongent le prolétariat comme l’ensemble de la population dans la barbarie. Nos camarades analysent comment le chavisme, produit et expression de la décomposition du système capitaliste, utilisant l’escroquerie idéologique du « socialisme du 21e siècle », s’est installé sur la base d’une attaque contre les conditions de vie, la conscience et la combativité du prolétariat. De même, ils analysent comment les tensions inter-impérialistes sont un facteur qui a contribué à aggraver la crise. L’article pose comme perspective que la seule issue possible à la situation de barbarie que connaît le Venezuela et le monde entier continue à demeurer entre les mains du prolétariat qui, à travers sa lutte consciente, peut parvenir à renverser le système capitaliste qui nous plonge dans le chaos et le désespoir.

Quotidiennement, la presse mondiale et un nombre illimité de sites sur internet et sur les réseaux sociaux nous abreuvent de nouvelles sur la situation dramatique vécue au Venezuela : aggravation de la pénurie et du désapprovisionnement en nourriture, médicaments et produits de bases ; hausse incontrôlée des prix sur le peu de produits qui restent disponibles, réduisant maintenant une partie de la population à souffrir de famine ; mort par dénutrition d’enfants et de malades à cause de la dégradation du système hospitalier et de santé… A cette situation s’ajoutent plus de 120 morts à ce jour, des milliers de blessés et de détenus, résultats de l’affrontement entre les factions rivales du capital vénézuélien dans leur lutte pour le pouvoir, à cause de la brutale répression des forces policières et militaires du régime chaviste de Maduro au cours des manifestations appelées par l’opposition et des protestations de la population entre les mois d’avril et de juin de cette année.

Le désespoir de la population est tel que des milliers de personnes cherchent les moyens de fuir le pays. Les gouvernements de Colombie et du Brésil évoquent l’arrivée de dizaines de milliers de migrants vénézuéliens, certains d’entre eux vivant de manière misérable dans les rues des villes les plus proches de leurs frontières respectives. L’augmentation des tensions politiques comme l’accentuation de la crise économique menacent de créer une vague de réfugiés semblable à celle produite par les exodes de populations en provenance de Syrie, d’Afghanistan ou de certains pays africains fuyant la barbarie guerrière ou la misère.

Cependant, les médias, conformément à leur rôle idéologique, transmettent une vision totalement déformée de la réalité, qu’ils prennent parti pour l’une ou l’autre des fractions bourgeoises, pro-chaviste ou d’opposition, qui sont en lutte pour le pouvoir au Venezuela. D’autre part, un grand nombre de gouvernements latino-américains et dans le monde rivalisent entre eux pour monter au créneau en dénonçant la « crise humanitaire » et la répression contre la population, qualifiant de dictature le régime de Maduro, exigeant le respect de « la démocratie » et « des Droits de l’Homme ». Ils veulent nous faire oublier que la plupart d’entre eux, il y a encore quelques années, encensaient et saluaient avec enthousiasme le gouvernement de Chavez pour avoir « pris en considération » le sort des masses déshéritées marginalisées et, selon leurs dires, avoir sorti des millions de Vénézuéliens de la pauvreté grâce à une prétendue « redistribution de la richesse sociale » et que l’ONU rendait hommage aux réussites du gouvernement vénézuélien pour avoir rempli les objectifs du Millénaire. Ce qu’exprime ces gouvernements et ces organismes, c’est l’immense hypocrisie de la classe bourgeoise au niveau mondial : de même que les fractions bourgeoises chavistes (regroupées dans le  GPP- Grand Pôle Patriotique ) et les forces d’opposition (rassemblées autour de la MUD- Mesa de la Unidad Democratica-)1 de la bourgeoisie vénézuélienne en lutte pour le pouvoir, les classes dominantes au niveau régional comme mondial ont leur part de responsabilité dans la barbarie où sont plongés la population et le prolétariat au Venezuela.

Pour neutraliser cette campagne idéologique, il est nécessaire que le prolétariat puisse élucider les causes de cette tragédie, en ayant en premier lieu présent à l’esprit qu’il ne doit prendre parti pour aucune des fractions bourgeoises qui s’affrontent dans leur lutte pour le contrôle de l’État. Cette crise est un pur produit de la décadence et de la décomposition d’un système capitaliste qui n’est plus un facteur de développement des forces productives, en particulier de la force de travail ; la société s’enfonce plutôt chaque jour davantage dans la misère et la barbarie. D’autre part, face à cette impasse historique, la seule chose qui importe aux fractions du capital (que ce soient celles qui défendent des modèles de gauche-prétendument « socialistes » comme le régime de Chavez-Maduro ou des modèles néolibéraux de centre-droit comme ceux que défendent les forces d’opposition), c’est de se maintenir au pouvoir à tout prix et, dans leur folle soif de pouvoir, ils se fichent éperdument, que la population travailleuse pouvant les suivre de façon circonstancielle tombe comme des mouches par centaines ou par milliers, à cause de la faim ou de la répression.

La crise que traverse le Venezuela est l’expression du fait qu’aucun pays ou région du monde ne peut échapper aux effets de la décomposition du système capitaliste. Les raisons de cette crise sont les mêmes que celles qui provoquent la barbarie qui règne en Syrie, en Afghanistan ou dans nombre de pays africains ; ou celles qui prévalent pour les attentats terroristes qui se succèdent à une fréquence chaque fois plus élevée en Europe, aux États-Unis et dans d’autres pays centraux. Le monde se trouve dans une situation d’impasse, à la merci des comportements des fractions les plus irrationnelles de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie.

L’unique voie de sortie réelle de cette situation est entre les mains du prolétariat, qui à travers son combat, sa conscience de classe, son union et sa solidarité, peut arriver à servir de référence pour canaliser l’indignation et la rage des masses désespérées de la population qui voudraient sortir de la misère et de la barbarie où les tient enchaînés ce système capitaliste en décomposition.

Comment se fait-il que le Venezuela en soit arrivé là?

Des analystes et des intellectuels sollicités pour donner leur avis sur la situation au Venezuela, essaient d’expliquer pourquoi ce pays, après avoir été un pays “riche” et stable parmi les pays d’Amérique latine, a chuté de manière brutale à l’aube du XXIe siècle dans une situation de pauvreté et soumis à un chaos politique qui menace de devenir ingouvernable. Certains évoquent le régime de Maduro comme l’expression d’un État en faillite, d’autres le désignent comme l’échec d’une autre dictature « castro-communiste ». En bons défenseurs de l’ordre bourgeois, ils ne perdent pas l’occasion d’alimenter la répugnante campagne qui assimile les régimes totalitaires de type stalinien au communisme. Ils essaient de masquer que le régime imposé par Chavez, dont Maduro est le successeur est un nouveau rejeton du système capitaliste en décomposition qu’eux-mêmes alimentent avec leurs prétendues « analyses ».

Les causes du surgissement du projet chaviste, nous les avions analysées dans un article publié en 20132, écrit peu après la mort de Chavez :

« L’émergence de Chavez dans l’arène politique date de sa tentative de coup d’État à la tête d’un groupe de militaires contre le social-démocrate Carlos Andrés Pérez en 1992. Depuis, sa popularité n’a jamais cessé de grandir de manière vertigineuse jusqu’à son arrivée à la présidence de la république au début de l’année 1999. Durant cette période, il a réussi à engranger les fruits du mécontentement et de la méfiance de larges secteurs de la population vis-à-vis des partis social-démocrate (gauche) et social-chrétien (droite) qui faisaient l’alternance au pouvoir depuis la chute de la dictature militaire en 1958, surtout auprès des masses les plus paupérisées du Venezuela touchées par la crise économique des années 1980 et qui furent les protagonistes des révoltes de 1989. Ces deux partis étaient entrés dans un processus de décomposition caractérisé par une corruption généralisée et l’abandon des tâches de gouvernement, ce qui n’était que l’expression de la décomposition qui embrassait l’ensemble de la société, surtout au sein des classes dominantes, au point que celles-ci ont été incapables de donner un minimum de cohésion à leurs forces pour garantir la ‘paix sociale’. »

Maduro a reçu en héritage de Chavez un pays et un projet politique affectés par une terrible crise économique et par la décomposition. Chavez et les hauts dirigeants civils et militaires ont toujours sous-estimé le poids de la crise économique mondiale pendant que les prix du pétrole restaient élevés, que les caisses de l’État n’avaient pas encore été vidées par les nouveaux propriétaires du pays et que l’État avait la capacité de s’endetter. Déjà en 2012, alors que Chavez était encore au pouvoir et que le prix du baril de pétrole dépassait 100 dollars américains, commençait la pénurie et le désapprovisionnement de différents aliments et des produits de première nécessité. La baisse de prix du pétrole à partir de 2013 a contribué à aggraver la situation. Donc depuis, le gouvernement Maduro, comme l’ont fait les autres gouvernements producteurs de pétrole de la région (Équateur, Colombie, Mexique, etc.), tous ont utilisé la baisse des prix du pétrole comme prétexte pour accentuer la détérioration des conditions de vie de la population et des masses travailleuses. Dans le but de donner une coloration « socialiste » à ces mesures, le régime Maduro a entamé une campagne idéologique qui continue jusqu’à aujourd’hui à prétendre que la baisse des prix du pétrole est due à une « guerre économique” déchaînée par « l’impérialisme nord-américain » allié à l’oligarchie bourgeoise du Venezuela dans le but d’affaiblir et d’attaquer la « révolution bolivarienne ». Cependant, la crise économique mondiale et la baisse des prix du pétrole ne suffisent pas en elles-mêmes à expliquer la gravité de la situation au Venezuela. La mise en œuvre des mesures économiques, politiques et sociales requises par le projet chaviste de « socialisme du XXIe siècle » comme l’avancée accélérée de la décomposition qui se traduit à tous les niveaux de la société ont aussi contribué à un tel dénouement :

- à la différence d’autres gouvernements de gauche alliés avec le chavisme (Bolivie, Équateur, etc.), Chavez a développé un modèle capitaliste d’État totalitaire de type stalinien. Il a progressivement pris des mesures pour affaiblir et exclure les secteurs du capital privé et de la vieille bureaucratie étatique qui contrôlait les institutions et les entreprises de l’État. A travers des expropriations dans l’industrie et l’agriculture, des nationalisations et des mesures économiques (le contrôle des changes et des prix, entre autres) l’infrastructure productive du pays a été démantelée. Cette politique économique, comme dans d’autres pays où elle a été appliquée, a créé des distorsions dans l’économie qui, jointe à une gestion irresponsable des caisses de l’État et à une corruption effrénée ont amené le pays à un effondrement économique.

La précédente bureaucratie étatique a été remplacée par une nouvelle caste hégémonique, à prédominance militaire, qui a pris d’assaut les institutions de l’État mais sans aucune expérience en matière de gestion économique comme administrative. La nomenklatura chaviste a pratiquement abandonné la gestion économique de l’État et s’est dédiée principalement à dilapider à son gré les ressources nationales, s’en servant pour s’enrichir et créer des réseaux de corruption qui ont amassé d’immenses fortunes placées dans des paradis fiscaux, ce qui montre de façon pathétique le degré de décomposition atteint par les secteurs de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie vénézuélienne.

- le caractère populiste de gauche du projet chaviste afin d’enrôler une masse de pauvres et de prolétaires qui lui ont servi de base électorale, en transformant les programmes sociaux (appelées « missions ») sous les drapeaux du « socialisme bolivarien » dans le but prétendu de « surmonter la pauvreté ». Maduro a poursuivi la même politique économique que son mentor en maintenant une hausse des dépenses publiques, facteur déterminant de l’aiguisement de la crise économique que vit aujourd’hui le Venezuela 3.

-les coûts élevés qu’implique le développement d’une politique impérialiste dans l’intention de faire du Venezuela une puissance régionale à l’intérieur d’un monde multipolaire qui a amené le régime à rivaliser avec les États-Unis et d’autres pays de la région. Dans ce but, il a développé une stratégie de vente « bon marché » aux pays de la région, principalement ceux des Caraïbes et d’Amérique centrale ; il a augmenté l’achat en armements militaires ; il a dédié des ressources considérables à développer des moyens de communications de portée internationale et pour intervenir dans différents pays de la région et du monde dans le but de soutenir des partis et des groupes de gauche opposés aux intérêts des États-Unis et d’autres puissances.

-pour renforcer sa politique populiste, Chavez avait avancé l’idée à diverses occasions que son gouvernement n’allait pas « réprimer les pauvres qui volaient par nécessité ». Sur cette base, le régime a développé une politique sous-tendue par l’impunité, le « laisser-faire » vis-à-vis de la délinquance de droit commun comme par rapport aux groupes armés constitués par des éléments lumpenisés formés par son propre régime, il a diminué la surveillance policière, principalement la nuit, laissant la population à la merci de bandes de gangsters qui ont imposé leurs propres lois. De cette manière, il s’est servi et a accentué le niveau de décomposition sociale qui existait déjà avant son arrivée au pouvoir pour installer dans le pays un couvre-feu de nuit comme en partie de jour, non pas imposé par la terreur étatique directe mais par la terreur semée par les éléments du lumpen. Cette politique a démultiplié les taux de criminalité qui ont placé le Venezuela4 comme un des pays les plus dangereux de la planète ; et cette situation a aussi contribué à augmenter le taux d’émigration.

Le chavisme a façonné un État soumis à la décomposition : un État gangster, dominé par des comportements de lumpen au sein des secteurs de la petite-bourgeoisie et de la nouvelle bourgeoisie « bolivarienne » ; il a renforcé un État de mollahs, qui ne paie pas les dettes intérieures comme extérieures qu’il a contractées avec ses congénères capitalistes, qui ne paie pas non plus les contrats passés avec les travailleurs à travers les conventions collectives. Le mensonge et l’impunité sont la norme au sein de cet État. Le chavisme, aidé par les mécanismes propres à la démocratie bourgeoise est parvenu à implanter une véritable mafia au cœur du pouvoir d’État vénézuélien.

Crise au Venezuela : une crise internationale

Le projet chaviste se concevait comme un projet régional et mondial. Il s’est nourri du fait que depuis l’effondrement du bloc russe en 1989, le monde a cessé d’être régi par les deux grands pôles impérialistes, les Etats-Unis et l’URSS, et il est devenu un monde multipolaire. Le régime de Chavez s’est développé avec la vision de pouvoir constituer un de ces pôles régionaux en profitant de la position géographique stratégique du Venezuela en Amérique du Sud, du fait de sa puissance pétrolière et de l’affaiblissement des États-Unis comme puissance mondiale. Avec cet objectif, le chavisme a développé une politique impérialiste agressive au niveau régional de confrontation avec les États-Unis et d’autres pays de la région. Pour cela, il a utilisé le pétrole comme arme pour jouer un rôle dans la géopolitique régionale, principalement visant principalement les îles des Caraïbes et d’Amérique centrale. Sa politique s’est nourrie d’un anti-américanisme radical et pour cela, il a cherché des alliances avec d’autres gouvernements de la région comme au niveau mondial qui rejetaient la politique impérialiste des États-Unis.

Dans ce but, il a resserré les liens avec Cuba qui avait besoin d’approvisionnement en pétrole et en capital après l’effondrement du bloc impérialiste autour de l’URSS. Avec Cuba, il a formé le groupe des pays de l’ALBA pour concurrencer l’ALCA5 promue par les États-Unis ; il a resserré des alliances avec Lula au Brésil, les Kirchner en Argentine, les mouvements indigénistes de la Cordillère (Bolivie, Pérou, Équateur), le mouvement sandiniste au Nicaragua, etc… Il a aussi largement ouvert la porte au capital chinois, à la Russie (principalement à travers les achats d’armements), à l’Iran et jusqu’aux représentants du prétendu « socialisme-arabe » d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Ainsi, comme l’avait fait Cuba pendant des années, Chavez a développé une stratégie où il s’est érigé en victime par rapport aux États-Unis, accusant de façon permanente ce pays de vouloir s’approprier le pétrole vénézuélien et de conspirer contre « la pseudo-« révolution bolivarienne » depuis l’époque de George W. Bush. En effet, depuis les débuts de l’administration Obama, les États-Unis ont développé une politique contre le régime de Chavez et contre son influence dans la région à travers l’OEA6, qui n’avait pas pu en obtenir des conditions avantageuses. Cependant, Obama avait pu affaiblir l’influence des gouvernements de gauche de la région (au moyen de sa stratégie de « lutte contre la corruption et le trafic de drogues »), ce qui s’est traduit par les changements de gouvernement à tendance de droite au Brésil et en Argentine et par le rapprochement de la politique américaine avec Cuba.

Avant les dernières élections aux États-Unis et après le triomphe de Trump, il y a eu une période de plusieurs mois de blocage de la politique nord-américaine dans la région, se concentrant principalement sur la question de la construction du mur à la frontière du Mexique ; période au cours de laquelle on ne savait pas clairement quel serait le positionnement du nouveau gouvernement par rapport à la situation au Venezuela. A la mi-juillet, avant l’appel de Maduro au vote pour une nouvelle Assemblée nationale constituante7, l’administration Trump a repris l’initiative d’actions contre le Venezuela à travers une politique agressive dirigée contre le régime en déclarant qu’il utiliserait tous les moyens pour l’affronter, y compris le recours à la « force militaire, si c’était nécessaire », ce qui montrait un changement par rapport à la politique plus prudente d’Obama. Le gouvernement Maduro a profité des déclarations de Trump et de son impopularité internationale pour se poser en victime et pour essayer de rallier du soutien, tant au niveau intérieur du territoire qu’à l’extérieur.

Aujourd’hui, la configuration géopolitique régionale a changé et a affaibli de manière significative l’influence du chavisme : l’Argentine et le Brésil ne sont plus ses alliés, il semble que le nouveau gouvernement en Équateur mènera une politique différente de son prédécesseur Correa qui soutenait pleinement le régime Maduro. D’autre part, des États importants de la région comme le Mexique, le Pérou et la Colombie ont pris une part plus active dans la politique régionale en soutien à la politique américaine. La tendance est à l’isolement du régime Maduro. D’autant plus que plusieurs hauts dirigeants de tous ces États ont été sanctionnés par le gouvernement Trump pour violation des Droits de l’Homme, narcotrafic ou blanchiment de capitaux. De la même manière, l’Espagne et les pays de l’Union européenne exercent une pression pour le « retour de la démocratie » au Venezuela. L’appui des pays de l’OEA s’affaiblit aussi petit à petit.

Tout semblait indiquer que le régime de Maduro n’avait pas d’autre issue que de s’incliner face aux pressions de l’intérieur aussi bien que de l’extérieur du pays. Mais il n’en est pas ainsi. Le régime a relevé le défi : il a profité des menaces de Trump pour rechercher un appui international. Maduro a déclaré qu’il était prêt à repousser par les armes l’agression impérialiste et il a prétendu avoir conclu des alliances militaires avec la Russie pour assurer sa défense. Même s’il apparaît difficile que la Chine et la Russie puissent intervenir directement dans un conflit armé dans la propre « arrière-cour » des États-Unis, il est certain que ces États sont intervenus depuis des années en soutien du régime de Chavez et de Maduro avec leur fourniture d’armes, leurs aides financières, leurs denrées alimentaires, etc. et au nom du « droit à l’autodétermination des peuples », ils bloquent aussi toute action du Conseil de Sécurité de l’ONU contre le Venezuela.

La radicalisation du régime de Maduro est en train de créer une situation de déstabilisation dans toute la région à travers l’émigration de Vénézuéliens vers d’autres pays voisins. D’autre part, l’impopularité du gouvernement Trump au niveau mondial pourrait permettre que des éléments radicalisés de gauche, y compris des partisans du djihadisme, puissent entrer au Venezuela pour soutenir le régime Maduro en perpétrant des actions terroristes ou alimenter des guérillas.

La situation au Venezuela est imprévisible. Le gouvernement Maduro a déclaré qu’il ferait usage de ses armes pour s’imposer et, d’un autre côté, il est possible que les secteurs de l’opposition appellent à nouveau à des manifestations de rue, tout en sachant que le gouvernement y répondra en accentuant la répression. Toutes les cliques concurrentes de la bourgeoisie au Venezuela sont prises dans un engrenage qui les incite à porter leur stratégie d’affrontement jusqu’à leurs ultimes conséquences, et jusqu’à présent, elles ont montré qu’elles n’ont ni la volonté ni la capacité d’arriver à un accord minimum pour pouvoir gouverner. Apparemment, les pressions internationales n’ont aucun effet sur le régime Maduro. Pire, elles lui servent de prétexte pour intensifier la répression contre les opposants et la population en général. Un facteur important qui augmente encore le niveau d’incertitudes, ce sont les actions impérialistes imprévisibles de Trump dont l’engagement dans une action militaire unilatérale serait un facteur d’aggravation de la crise (comme d’une certaine manière ce qui se passe en mer de Chine avec le bras de fer engagé entre les États-Unis et le régime de la Corée du Nord).

Comme dans d’autres conflits en jeu au niveau mondial, ce serait la population vénézuélienne qui paierait les pots cassés d’une confrontation militaire. D’ores et déjà, elle est soumise à la bruyante campagne idéologique du régime contre « l’impérialisme nord-américain ». L’anti-américanisme est le bouc-émissaire qu’utilisent les fractions de gauche et gauchistes au niveau mondial pour semer la confusion dans la population et au sein du prolétariat : cela leur sert d’alibi pour soutenir d’autres régimes aussi despotiques et impérialistes comme ceux de Chine, de la Corée du Nord ou de Cuba. Cela leur permet aussi de masquer les politiques tout autant impérialistes de régimes de gauche, comme celui de Chavez et de Maduro qui, à son tour, impose son propre modèle local du système d’exploitation et réduit la population à des conditions de misère identiques, voire pires, que celles sous des gouvernements de droite.

Le chavisme : une attaque contre les conditions de vie, la combativité et la conscience du prolétariat

Le projet chaviste reposait sur une attaque idéologique soutenue et sur une attaque contre les conditions de vie du prolétariat. Comme pour les autres projets de la classe capitaliste, le prétendu « socialisme du XXIe siècle » est nourri par une paupérisation et une précarisation de la force de travail. Le régime a effectué un travail systématique pour diminuer le salaire et les avantages sociaux que recevaient les travailleurs sous contrat ; cela a commencé avec les travailleurs du secteur pétrolier et des industries de base productrices des matières premières, après ont suivi les employés du secteur public. Les plans sociaux du chavisme, utilisés pour la répartition des miettes au « peuple » furent financés principalement par la réduction des salaires et la diminution des prestations sociales de travailleurs sous contrat. A la mort de Chavez, il laissait une masse de travailleurs appauvris et une plus grande masse de gens encore plus misérables et trompés recevant chaque fois moins des subsides de l’État. De même que, sur le plan économique, Maduro n’a fait qu’appauvrir davantage les masses travailleuses jusqu’au point que les salaires et les prestations sociales ne parviennent plus à couvrir les besoins alimentaires et chaque fois les pauvres qui reçoivent des sacs de provisions que leur vend le gouvernement à des prix conventionnés sont de moins en moins nombreux, pendant que les membres de la nomenklatura chaviste vivent comme des rois.

La bi-polarisation politique a été une stratégie maintenue et alimentée en permanence par le régime chaviste jusqu’à nos jours ; cela a constitué le facteur déterminant dont les effets se sont répercutés sur toute la vie sociale et qui a conduit aux niveaux d’anarchie qui existent à l’heure actuelle. Chavez a pu alimenter sa politique de bipolarisation en raison de l’appui des masses les plus démunies, des parias exclus de la société qui virent en lui un nouveau messie qui leur offrait les dons d’un État bienfaiteur que, 4 décennies auparavant, leur avait offert aussi les partis sociaux-démocrates et sociaux-chrétiens. Mais le chavisme avait besoin d’embrigader à son profit la masse des travailleurs qui s’était constituée durant ces années, alors il commença à mettre sur pied une stratégie politique de division et de bipolarisation au sein de la classe ouvrière vénézuélienne. A travers l’idéologie du “socialisme du XXIe siècle”, il développa une attaque contre la conscience, la combativité et la solidarité au sein du prolétariat vénézuélien. A la campagne nocive de la bourgeoisie mondiale proclamant « la mort du communisme » après l’effondrement de l’ex-bloc russe, il proposa le bobard du « socialisme bolivarien ». Le chavisme, avec l’aide des partis de gauche locaux comme d’autres pays, principalement le parti communiste cubain, développa un véritable laboratoire de pièges contre le prolétariat : autogestion, contrôle ouvrier, etc. pendant que, de manière progressive mais systématique, il accentuait la division dans les rangs ouvriers et précarisait les conditions de vie des secteurs les plus avancés de la classe ouvrière vénézuélienne.

Malgré cette attaque idéologique, les travailleurs, depuis les débuts du régime chaviste, ont développé des luttes importantes contre l’État sur leur terrain de classe mais ces mêmes travailleurs ont été systématiquement confrontés aux syndicats contrôlés par le chavisme ou quand ceux-ci n’étaient pas assez efficaces, à la répression des forces policières et militaires (de la même manière que le firent les précédents gouvernements avec à leur tête les partis qui se sont opposés au régime) ou celle des bandes armées lumpenisées formées par le chavisme. Jusqu’à aujourd’hui, il y a un nombre incalculable d’expressions de lutte et de mécontentement des travailleurs de différents secteurs, mais ces luttes apparaissent sectorielles, atomisées et elles restent asphyxiées par la bipolarisation politique.  Cette situation a permis à la petite-bourgeoisie de jouer un rôle politique, depuis ses secteurs radicalisées de gauche qui, en majorité, ont appuyé le chavisme et ont encouragé un plus grand contrôle par l’État jusqu’à ceux qui défendent ouvertement des politiques néo-libérales.

A cause de la gravité de la crise économique, de la pénurie et du désapprovisionnement en produits de base et de l’incessante augmentation des prix, la popularité du gouvernement Maduro a progressivement baissé. Cette situation a été mise en évidence lors des élections parlementaires de décembre 2015 dans lesquelles l’opposition a largement triomphé et a pris le contrôle de l’Assemblée nationale, ce qui a représenté la déroute électorale la plus cinglante qu’ait reçue le chavisme au cours de ses 16 ans d’existence. Depuis lors, l’affrontement politique s’est exacerbé à cause du fait que le régime s’est vu sous la menace de perdre la pouvoir. Sa réaction, telle celle d’une bête sauvage blessée, a été de chercher le moyen de se maintenir au pouvoir à tout prix.

Pour sa part, l’opposition regroupée dans la MUD se présente aujourd’hui comme le véritable défenseur de la constitution chaviste de 2000 qu’elle avait rejetée pendant des années. Comme les partis politiques officiels, elle se présente comme le véritable défenseur de la démocratie. Les uns et les autres se battent pour montrer qui sera le plus démocrate : tous savent très bien que le mot d’ordre de « lutte pour la démocratie » représente une puissante arme idéologique pour le contrôle de la population et du prolétariat, et pour leur reconnaissance comme tel au niveau international.

Les deux bandes rivales disent chacune à la population qu’on en est arrivé à la phase finale de la confrontation entre «la dictature » et « la démocratie ». La réalité, c’est que chacune de ces deux cliques défendent la dictature du capital que ce soit par les voies de la démocratie républicaine ou par la voie de la démocratie totalitaire du régime chaviste. D’autre part, l’opposition vénézuélienne et celle des autres pays mettent en avant que l’échec du gouvernement Maduro représente l’échec du « castro-communisme » et se revendiquent de la politique néolibérale à « visage social », c’est-à-dire la vieille recette de prétendre instaurer un capitalisme à visage humain. Ils mettent en avant que Maduro a installé un régime « communiste » similaire à celui de Cuba. La Gauche Communiste a démontré depuis le début de la prétendue « révolution cubaine » que ce qui règne dans ce pays depuis plus de 50 ans est un capitalisme d’État de style stalinien. Maduro et ses alliés tentent d’appliquer le même modèle à travers le grand mensonge du « socialisme  du 21ème siècle».

Les milliers de personnes qui protestent aujourd’hui contre le régime de Maduro montrent l’indignation, le désespoir et la colère d’une population qui ne veut plus continuer « à survivre » dans des conditions misérables. Bien que beaucoup d’entre eux aient des illusions dans les propositions de la MUD, beaucoup d’autres utilisent leur appel à manifester pour exprimer le mécontentement mais cela ne signifie pas nécessairement qu’ils soient partisans de ce regroupement oppositionnel bourgeois ; c’est ce qui s’exprime principalement à travers les mouvements de résistance dans leur majorité formés par des jeunes dont beaucoup ont été lâchement assassinés par les forces de répression du régime ou par les tueurs à la solde du régime pendant que d’autres ont été emprisonnés après avoir été livrés aux tribunaux militaires . De façon hypocrite, les dirigeants de la MUD les présentent comme des « martyrs de la cause démocratique » et ils leur servent de chair à canon qu’ils utilisent pour tenter d’imposer leur modèle capitaliste néolibéral qui ne représente en rien une issue à la crise que vit la population.

Quelle perspective ?

La difficile et dangereuse situation que vit le Venezuela est l’expression de la décomposition du système capitaliste comme un tout, qui s’exprime dans ce pays de manière caricaturale. Différentes bourgeoisies dans cette région comme dans le monde montrent aujourd’hui du doigt le régime chaviste de Maduro comme ce qu’on ne doit pas faire en matière de gouvernement. Dans la situation actuelle du capitalisme, il n’y a pas de garanties sur ce qui peut arriver dans des situations telles que celles du Venezuela où une poignée d’aventuriers qu’ils soient de gauche ou de droite, rancuniers et lumpenisés, assument le contrôle de l’État et soumettent la population comme le prolétariat au chaos et à la barbarie. De fait, les États-Unis, la principale puissance économique et militaire de la planète, ont comme chef de l’État un aventurier populiste de droite dont la seule différence avec un Chavez est que ce dernier se proclamait de gauche et qu’il mettait en avant un projet impérialiste marqué par « l’amateurisme ».

Aucune nation ne peut échapper à la décomposition, qui est l’expression du fait que le monde est entré dans une phase avancée de la décadence du capitalisme dans laquelle l’avenir de l’humanité se voit sérieusement menacé par les guerres, la pauvreté, la famine, les désastres écologiques et la barbarie. Cette impasse est la conséquence d’une situation dans laquelle les deux principales classes sociales, la bourgeoisie et le prolétariat, n’ont pas été capables d’imposer leur « solution » respective : soit faire subir à l’humanité une nouvelle guerre mondiale de la part de la bourgeoisie, soit la révolution communiste mondiale dans la perspective de la classe ouvrière. Une telle impasse plonge la société dans une perte de repères croissante et un pourrissement de tout le corps social.

Le Venezuela comme la Syrie ou d’autres pays du Moyen-Orient, d’Asie ou d’Afrique sont le miroir dans lequel se reflète ce que nous, les prolétaires du monde, devons  voir ; ils montrent ce que nous prépare le capitalisme si nous n’en finissons avec ce système. La décomposition depuis des années frappe à la porte des pays plus développées d’Europe, d’Asie et d’Amérique à travers l’avancée du terrorisme.

Le régime populiste gauchiste installé par Chavez est la démonstration que ni la gauche du capital, ni la droite, ni les secteurs les plus radicaux de ces expressions bourgeoises, ne représentent une quelconque issue pour sortir de l’exploitation et de la barbarie capitaliste : de droite ou de gauche, les deux doivent être rejetés et combattus consciemment par le prolétariat et par les minorités de la classe qui se battent contre l’ordre existant. Le « socialisme du 21ème siècle » et la prétendue « révolution bolivarienne » n’ont rien à voir avec le socialisme. Il s’agit d’un mouvement patriotique et nationaliste. Comme défenseurs conséquents du socialisme, nous avons avant tout présent à l’esprit que le Manifeste Communiste, le premier programme politique du prolétariat, met en avant depuis 1848 que “les prolétaires n’ont pas de patrie ni d’intérêts nationaux à défendre”.

Nous devons prendre conscience de la force que représente le prolétariat parce qu’il est la classe productrice dont l’exploitation produit toute la richesse sociale. L’indignation dont font preuve les prolétaires et la majorité de la population vénézuélienne qui luttent pour une vie décente, impossible sous le règne du capitalisme, doit servir d’encouragement pour développer ce sentiment d’indignation parmi les prolétaires du monde entier, pour prendre conscience que la révolution prolétarienne est l’unique voie de sortie nécessaire et possible à la barbarie que nous réserve le capitalisme. Pour en finir avec cette barbarie qui menace l’ensemble de l’humanité, il est nécessaire de détruire l’appareil d’État bourgeois, soutien d’une classe exploiteuse minoritaire qui montre chaque fois davantage son incapacité à diriger, appareil d’État qui, jour après jour, se renforce et impose sa terreur à l’ensemble de la société. C’est seulement le prolétariat qui à travers sa lutte consciente et sa solidarité internationale peut mettre fin à cette situation dramatique.

C’est une réalité qu’à l’heure actuelle le prolétariat mondial n’a pas la force de freiner l’avancée de cette barbarie. Cependant, malgré la bipolarisation politique par les fractions de la bourgeoisie, qu’elles soient de droite ou de gauche, il existe au Venezuela comme dans d’autres pays, une immense masse de la population qui ne croit plus aux “sorties de crise” proposées par ces fractions. D’autre part, beaucoup de ceux qui se retrouvent de façon honnête derrière les bannières des unes ou des autres de ces cliques sont confrontés à la réalité qu’ils ne peuvent voir aucune issue à la situation. De même, même s’ils ne représentent qu’une minorité de la classe, il existe des éléments à la recherche d’une perspective prolétarienne face à la barbarie dans laquelle nous vivons.

C’est pour cela qu’il est urgent qu’en tant que minorité révolutionnaires de la classe ouvrière, nous intervenions dans le sens de la récupération de la conscience politique et de l’identité de classe du prolétariat. Nous devons reprendre le chemin de la lutte pour le véritable communisme comme l’ont fait le parti bolchevique et les Soviets il y a cent ans, ces protagonistes de la première grande tentative de développement de la révolution mondiale : la révolution russe d’Octobre.

Ni “socialisme du 21ème siècle”, ni démocratie, ni populisme de droite du style Trump, ni populisme de gauche du style Chavez ou Maduro. Le prolétariat doit chercher sa propre perspective hors du capitalisme en reprenant le chemin de ses luttes sur son propre terrain de classe.

 

Internacionalismo, section du Courant Communiste International au Venezuela (25 septembre 2017)

 

1 Le Grand Pôle Patriotique (GPP) regroupe les forces politiques qui ont donné leur appui au projet dirigé par Chavez. Il est formé de plusieurs partis parmi lesquels prédomine le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) fondé par Chavez ; il est aussi composé par d’autres partis minoritaires de gauche comme le Parti Communiste du Venezuela (PCV), la Patrie Pour Tous (PPT), etc. ; La Mesa (Table) de la Unidad Democratica (MUD) est une coalition de partis qui s’opposent au GPP, formé par les partis sociaux-démocrates, sociaux-chrétiens de droite et du centre et les libéraux.

2Le legs de Chavez à la bourgeoisie: un programme de défense du capital, une grande mystification pour les masses appauvries, article dont de larges extraits ont paru en français en juin 2013 et dont nous recommandons la lecture pour mieux comprendre la crise actuelle au Venezuela :

fr.internationalism.org/./legs-chavez-a-bourgeoisie-programme-defense-du- capital-grande- ou https://es.internationalism.org/en/node/3694

3 Les indicateurs économiques montent aujourd’hui une économie effondrée : une récession économique qui sévit depuis 2014 avec des chutes plus fortes d’une année sur l’autre, à tel point qu’entre 2014 et 2017 l’économie a perdu un tiers de son PIB, le déficit budgétaire s’est accru de 15% en 2016 (un des plus élevés du monde) dont le financement a engendré une surproduction de masse monétaire qui ont fait s’envoler les taux d’inflation qui seraient estimés à 1000% cette année et supérieurs à 2000% pour l’année 2018 ; le paiement de la dette publique estimée à autour de 95% du PIB, fait débourser une partie importante des rentrées de devises dans le pays qui, à 96% dépend des exportations pétrolières, lesquelles diminuent chaque année à cause de la diminution de la production ; la politique du gouvernement de réduire les importations (qui ont chuté de 75% au cours des 4 dernières années dans un pays où 70% des produits de consommation sont importés) a accentué le déficit en matières premières pouvant assurer le maintien l’appareil productif à un niveau opérationnel minimum et a accru la pénurie en intrants pour la production agricole et industrielle.

4 L’Observatoire vénézuélien sur la violence donne le chiffre de 28 479 morts violentes en 2016, soit un taux de 91,8 morts violentes pour 100 000 habitants. Selon ce rapport, « le Venezuela vient au deuxième rang mondial des pays où sont enregistrés le plus de violences mortelles, derrière le Salvador ». On estime à 283 000 le nombre d’homicides au cours des années gouvernementales de Chavez et Maduro. L’ONG COFAVIC estime à 98% le taux d’impunité de cette criminalité. Voir l’article en espagnol Incremento de la violencia delictiva en Venezuela: Expresión del drama de la descomposición del capitalismo accesible sur notre site internet : https://es.internationalism.org/cci-online/201206/3417/incremento-de-la-violencia-delictiva-en-venezuela-expresion-del-drama-de-la-d

5 ALBA : Alternative Bolivarienne pour les Amériques à laquelle participent également entre autres l’Équateur, le Nicaragua, la Bolivie et Cuba ; ALCA : Aire du Libre Commerce des Amériques, projet qui est né de la proposition d’élargir le traité de libre-échange pour l’Amérique du Nord pour englober les autres pays du continent américain, à l’exception de Cuba.

6 L’Organisation des Etats américains créée depuis 1948 permettant la mise sous tutelle et d’exercer le contrôle du continent américain (en particulier des pays d’Amérique latine) par la Maison Blanche (Note du traducteur).

7 Ce coup de force de Maduro lui a permis d’exclure purement et simplement les partis d’opposition de cette institution (Note du traducteur).

 

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Situation internationale