Altercations entre « Démocratie Réelle Maintenant » et le CCI à Paris : NOTRE INDIGNATION FACE AUX METHODES "DEMOCRATIQUES" de « DRY » !

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Le mouvement du 15 Mai (15M) initié par Democracia Real Ya (DRY), chapeauté par l'association altermondialiste ATTAC, a fait des petits également en France, et notamment à Paris, avec pour objectif la "prise de la Place de la Bastille". Dans les assemblées à Paris, des militants du CCI sont intervenus pour défendre une position de classe et non pas en tant que simples "citoyens" revendiquant une "démocratie réelle maintenant" dans le cadre de la préservation du système capitaliste.

Nos camarades ont également apporté une table de presse pour diffuser nos publications sur la place publique où se tenaient les assemblées.

Le 29 mai, les organisateurs de DRY sont venus nous trouver pour protester avec les arguments suivants :

  • ce mouvement est "a-politique" et n'accepte aucun parti, aucun groupe politique et aucun syndicat;

  • la diffusion de notre presse ne peut que "diviser" le mouvement.

Une petite altercation a alors eu lieu entre les militants du CCI et certains militants de DRY qui nous ont demandé, de façon très virulente, de plier bagage. Voici les arguments que nous avons opposés à cette tentative de nous bâillonner :

  • Aucun mouvement de protestation sociale n'est "apolitique". L'a-apolitisme de DRY n'est que pure hypocrisie. Nous savons pertinemment que derrière la bannière de DRY, c'est ATTAC et ses épigones qui se cache avec son idéologie altermondialiste.

  • Nous ne sommes pas un parti politique, et encore moins un parti électoral.

  • DRY fait exactement la même chose que les staliniens qui nous ont toujours "virés" des lieux publics considérés comme leur chasse gardée, leur "territoire";

  • A la différence de DRY et de tous les autres groupes, des syndicats et partis politiques bourgeois, présents dans ce mouvement, le CCI ne cache pas son drapeau (même si, dans nos interventions au sein des Assemblées nous ne parlons pas au nom de notre organisation politique).

  • Même les flics, qui assistaient à cette scène derrière leurs boucliers, semblaient plus "démocratiques" que DRY, puisqu'ils ne nous ont pas demandé, eux, de plier bagage. Quand nous avons souligné l'ironie de cette situation d'une Democracia Real Ya plus coercitive que les forces de répression de l'Etat français, les membres de la DRY ont été particulièrement mal à l'aise.

Nous avons donc refusé de nous laisser prendre en otage par la loi imposée par DRY et sommes restés sur la Place de la Bastille en nous écartant un peu pour laisser la place à l'assemblée.

Le dimanche 12 juin, l'assemblée organisée par DRY s'est tenue boulevard Richard-Lenoir à Paris. Nos militants étaient également présents et ont apporté de nouveau leur table de presse.

Même scénario : des militants de DRY sont venus faire un esclandre pour nous faire dégager avec les mêmes arguments.

Nous leur avons dit que nous revenions de Barcelone et que sur la place de Catalogne, les "indignés" étaient ravis que nous exposions notre presse. La "commission logistique" nous avait prêté deux tréteaux et une planche pour présenter nos publications. Un "indigné" de la "commission art" nous a même prêté un mégaphone pour que nous organisions un débat autour de notre table de presse.

Une militante de DRY, complètement déchaînée, ne nous a pas crus et nous a demandé des "preuves". Nous avons alors sorti notre caméra vidéo pour lui montrer que nous ne bluffions pas. Nous avions filmé la Place de Catalogne à Barcelone (où on y voit très clairement la table de presse du CCI). Mais cette militante de DRY a fait la politique de l'autruche et a refusé de voir notre vidéo. Elle nous a alors demandé si les "indignés" de Barcelone nous ont remis un … "papier" autorisant notre table de presse ! Peut-être que DRY voulait un papier tamponné par la préfecture nous autorisant à diffuser notre presse ?

En réalité, ce que les militants de DRY à Paris ne voulaient surtout pas voir, c'est l'indignation des "indignés" de Barcelone contre les manœuvres de DRY qui, sous couvert d'apolitisme ou d'apartidisme, sabote les débats en cherchant à museler toutes les voix qui n'entonnent pas son credo à la gloire de la citoyenneté de la république bourgeoise. Voilà le vrai visage de la "démocratie réelle" de DRY !

En réalité, " l'extension internationale" du 15M n'est qu'une mascarade derrière laquelle DRY cherche à embrigader les exploités, et les jeunes générations de la classe ouvrière, dans un "front populiste", au coude à coude avec des "citoyens" appartenant aux partis de la gauche et de la droite du Capital (et même de l'extrême-droite, comme nous l'a d'ailleurs dit cette militante très "citoyenne" de DRY).

Contre la dictature de DRY, contre son "front populiste" réactionnaire, les exploités doivent opposer un front de classe !

CCI (14 juin)

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