Quelles perspectives pour la classe ouvrière ?

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Le Communisme est mort !”, “Ouvriers, il est inutile d’espérer mettre fin au capitalisme, ce système a terrassé définitivement son ennemi mortel. Voilà ce que la bourgeoisie répète sur tous les tons depuis que s'est effondré le bloc de l'Est.

Pour les classes dominantes de tous les pays, il s'agit de convaincre leurs exploités qu'il est vain de lutter afin de changer le monde. “Il faut se contenter de ce que nous avons, car il n’y arien d’autre”.

Alors que la salive de ces discours n'était pas encore sèche, les grands pays qui se veulent “civilisés” ont, en 1990, déchaîné une barbarie guerrière sans nom au Moyen-Orient, écrasant sous les bombes des centaines de milliers d'êtres humains, transformant l'Irak en un champ de ruines et de cadavres, faisant subir de façon monstrueuse aux populations de ce pays la qu'ils prétendaient infliger aux dirigeants qui exploitent et oppriment ces mêmes populations. “Mais maintenant c’est fini” nous assure la bourgeoisie la main sur le coeur.

En réalité, l'avenir que le capitalisme propose à l'humanité est celui du plus grand chaos de l'histoire.

Aujourd'hui, le monde se présente comme une immense foire d'empoigne où, derrière les grands discours sur “l’ordre mondial”, la “paix” et la “coopération” entre nations, la “solidarité” et la “justice” envers les peuples les plus défavorisés, se développe le “chacun pour soi”, l'exacerbation des rivalités impérialistes, la guerre de tous contre tous, la guerre économique mais aussi, de plus en plus, la guerre des armes.

La bourgeoisie “démocratique” veut nous faire croire que l'effondrement brutal des régimes staliniens, qu'elle nous présente comme “communistes”, résulte uniquement de l'impasse dans laquelle se trouvaient ces régimes, de la faillite définitive de leur économie. Encore une fois elle ment !

En réalité un évènement historique d'une telle ampleur, l'explosion de tout un bloc impérialiste, révèle le degré de pourrissement atteint non seulement par les régimes staliniens, mais encore et surtout par l'ensemble du système capitaliste.

Si la société est parvenue à un tel degré de putréfaction, si le désespoir, le “no future”, est devenu à ce point le sentiment dominant en son sein, c'est bien parce que le capitalisme, à un niveau bien plus élevé encore que par le passé, est incapable d'offrir la moindre perspective à l'humanité.

Si on laisse le capitalisme en place, il finira, même en l'absence d'une guerre mondiale, par détruire l'humanité : à travers l'accumulation des guerres locales, des épidémies, des dégradations de l'environnement, des famines et autres catastrophes qu'on prétend “naturelles”.

Plus que jamais, le seul espoir, le seul avenir possible pour celle-ci réside dans le renversement du système capitaliste, dans l'instauration de nouveaux rapports sociaux libérés des contradictions qui étranglent la société. Et un tel bouleversement, seule la classe ouvrière est en mesure de le réaliser. La classe des producteurs salariés, qu'ils travaillent dans des usines ou dans des bureaux, dans des écoles ou dans des hôpitaux, continue d'être le seul porteur de l'avenir de l'humanité.

C'est vrai que la gigantesque campagne orchestrée autour des événements de ces deux dernières années, l'explosion de l'ex-bloc “socialiste”, l'effondrement du régime stalinien en URSS elle-même, l'éclatement de ce pays qui avait vu la révolution prolétarienne il y a trois quarts de siècle, tout cela a affaibli la classe ouvrière.

Dans les pays de l'ex-bloc de l'Est, ceux où les prolétaires ont subi les formes les plus extrêmes de la contre-révolution, ils n'ont pas la force de s'opposer au déchaînement des illusions bourgeoises.

Mais ce ne sont pas là les secteurs les plus décisifs du prolétariat mondial. Ces secteurs, c'est dans les pays capitalistes les plus avancés d'Occident qu'ils se trouvent. C'est dans cette partie du monde, et particulièrement en Europe occidentale, que vivent, travaillent et luttent les bataillons les plus concentrés, mais aussi les plus expérimentés du prolétariat mondial. Et cette partie du prolétariat n'a pas été défaite. Si elle est désorientée par les mensonges actuels, elle n'a pas été embrigadée derrière les drapeaux bourgeois, nationalistes ou démocratiques.

En particulier, la guerre du Golfe s'est chargée de dévoiler plus clairement aux yeux de la classe ouvrière ce que signifiaient la démocratie et ses mensonges sur le “nouvel ordre mondial”. A l'heure actuelle, les célébrations des grand-messes démocratiques que sont les élections sont de plus en plus désertées par les prolétaires. Il en est de même des syndicats, ces organes de l'Etat bourgeois chargés d'encadrer les exploités pour saboter leurs luttes. En outre, l'aggravation inexorable de la crise économique se chargera de plus en plus de balayer les illusions sur la “supériorité” de l'économie capitaliste en même temps qu'elle obligera la classe ouvrière à reprendre le chemin des combats de plus en plus vastes et unis. Un chemin dans lequel elle n'avait cessé de progresser depuis la fin des années 1960, et particulièrement au milieu des années 1980, mais que les événements de ces deux dernières années lui ont fait momentanément quitter.

Jamais dans l'histoire les enjeux n'ont été aussi dramatiques et décisifs que ceux d'aujourd'hui. Jamais une classe sociale n'a dû affronter une responsabilité comparable à celle qui repose sur le prolétariat.

Si celui-ci n'est pas en mesure d'assumer cette responsabilité, il en sera fini de la civilisation, et même de l'humanité. Des millénaires de progrès, de travail et de pensée seront anéantis à tous jamais. Deux siècles de luttes prolétariennes, des millions de martyrs ouvriers n'auront servi à rien.

Mais pour être à la hauteur de cette immense responsabilité que l'accélération de l'Histoire lui confie aujourd'hui, le prolétariat des pays occidentaux doit d'abord refuser à tout prix d'adhérer aux campagnes démocratiques qui se déchaînent à l'heure actuelle, et qui ne visent qu'un seul objectif : extirper de sa conscience la seule perspective porteuse d'avenir pour l'humanité, la révolution communiste. Face à cette gigantesque propagande sur le thème de la "mort du communisme", la classe ouvrière doit non seulement continuer à développer ses luttes contre les attaques incessantes du capital, mais elle doit aussi se réapproprier son propre passé enfoui par plus d'un demi-siècle de contre-révolution. Un passé que toute la bourgeoisie mondiale, qu'elle soit démocratique ou totalitaire a cherché à effacer définitivement de sa mémoire en édifiant sur les décombres de la révolution russe cet effroyable mensonge qu'a été le stalinisme.

Octobre 17 appartient au prolétariat, pas le stalinisme. Face à la barbarie croissante dans laquelle le capitalisme entraîne l'humanité, plus que jamais, il revient au prolétariat de reprendre le cri de guerre de l'Internationale Communiste :

  • SOCIALISME OU BARBARIE !

Plus que jamais reste vivant le mot d'ordre du Manifeste Communiste :

  • "PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !"

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